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Les nouveautés 2025 : à quoi s’attendre dans le secteur de l’énergie ?

L’année 2025 marque une étape importante dans le secteur de l’énergie en France, avec des changements significatifs concernant les évolutions du marché de l’énergie, les taxes, les dispositifs liés aux Certificats d’Économies d’Énergie (CEE), le décret tertiaire, et les subventions aux entreprises. Voici un tour d’horizon des principales évolutions à surveiller pour votre business.

Évolution des taxes énergétiques

En 2025, les taxes énergétiques évoluent pour s’aligner sur les objectifs climatiques nationaux et européens.

Hausse des taxes sur l’électricité et le gaz

En 2025, les taxes énergétiques évoluent pour s’aligner sur les objectifs climatiques nationaux et européens.

Après avoir été gelées pendant la crise énergétique, les taxes sur l’électricité et le gaz augmentent fortement. Par exemple :

  • Électricité : La TICFE (Taxe Intérieure sur la Consommation Finale d’Électricité), ou accise de l’électricité, devrait connaître une hausse significative en 2025, passant de 0,50 €/MWh à 33,7 €/MWh. Bien que ce montant ne soit pas encore officiel, cette évolution semble cohérente avec le retour à des niveaux d’avant-crise. Avant le gel instauré pour amortir les effets de la crise énergétique, cette taxe s’élevait à 22,5 €/MWh. Le gel temporaire ayant été levé, les barèmes sont révisés à la hausse.
  • Gaz : L’accise sur le gaz naturel, anciennement appelée Taxe Intérieure sur Consommation de Gaz Naturel (TICGN), suit une trajectoire similaire. Elle a plus que doublé entre 2023 et 2024, passant de 8,37 €/MWh à 16,27 €/MWh. À partir du 1er février 2025, elle sera fixée à 17,16 €/MWh, marquant une stabilisation après une forte hausse.

Cette hausse brutale, qui est toujours en délibération par le gouvernement, reflète la fin des mesures temporaires de soutien et la volonté de réorienter les politiques fiscales vers la transition énergétique. Nous devrions connaître son montant courant février. Les entreprises sont appelées à adapter leurs stratégies en tenant compte de ces hausses.

La révision du TURPE : une autre hausse à prévoir

Le TURPE (Tarif d’utilisation des réseaux publics d’électricité), qui finance le développement et l’entretien des infrastructures électriques, fait l’objet d’une révision périodique tous les quatre ans. Une augmentation de 4,8 % était initialement programmée pour août 2024 sur les tarifs réglementés de vente (TRV). Toutefois, cette revalorisation a été reportée au 1er février 2025 afin de limiter l’impact immédiat sur les bénéficiaires de ces contrats.

Malgré ce report, une hausse rétroactive s’appliquera dès février 2025 pour les consommateurs relevant des TRVE (Tarif Réglementé de Vente d’Électricité). Cette mesure pourrait engendrer des ajustements significatifs sur leurs factures, renforçant ainsi la nécessité d’anticiper ces évolutions pour mieux maîtriser les coûts énergétiques.

Taxation carbone renforcée

En 2025, le mécanisme de taxation carbone, basé sur le prix par tonne de CO2 émis, se durcit pour aligner les objectifs nationaux avec les engagements climatiques européens. L’Union européenne vise une réduction de 55 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 (par rapport à 1990) et la neutralité carbone d’ici 2050. 

Cette évolution cible en priorité les secteurs industriels à fortes émissions, tels que l’énergie, le transport, et la sidérurgie, les incitant à accélérer leur transition énergétique.

Toutefois, des exonérations spécifiques sont maintenues pour préserver la compétitivité des entreprises les plus vulnérables face à ces nouvelles contraintes. Par exemple :

  • Secteurs avec concurrence internationale : Certaines industries comme la chimie ou la métallurgie bénéficient de quotas gratuits pour éviter les délocalisations (« fuite de carbone »).
  • Entreprises utilisant procédés électro-intensifs : Des réductions ou exonérations sont accordées pour limiter les surcoûts énergétiques.
  • Petites entreprises : Certaines exemptions fiscales sont prévues pour les PME, afin de leur donner le temps de s’adapter.

Les Certificats d’Économies d’Énergie (CEE) 

CEE : un pilier de la transition énergétique

Créés en 2005, les CEE constituent un instrument clé pour encourager les économies d’énergie. Ils imposent aux fournisseurs d’énergie de financer des travaux visant à réduire la consommation, sous peine de sanctions. Nous sommes actuellement dans la 5ᵉ période des CEE, qui se termine le 31 décembre 2025.

Complexité croissante et perspectives pour 2025

Les règles des CEE deviennent de plus en plus strictes, avec un renforcement attendu des obligations pour la prochaine période. Plusieurs options sont envisagées pour la 6ᵉ période CEE :

  • Une réforme du dispositif actuel pour l’adapter aux nouvelles priorités énergétiques.
  • Une substitution par des fonds budgétaires pour mieux cibler les aides sur certains secteurs prioritaires.

En attendant, les entreprises doivent respecter scrupuleusement les critères actuels pour maximiser leurs primes. Les travaux éligibles incluent par exemple le remplacement de moteurs industriels ou l’installation de systèmes bas-carbone.

Montant des primes CEE

Le montant des primes CEE reste attractif jusqu’à fin 2025. Les opérateurs comme TotalEnergies, un de nos partenaires, continuent de proposer des offres pour inciter à la rénovation énergétique. Toutefois, l’avenir des montants après 2025 reste incertain.

Prix moyen des cotations CEE classique et précarités (en €/MWh)

Prix moyen des cotations CEE classique et précarités (en €_MWh)

Fiches CEE : quelles évolutions ?

Les fiches standardisées CEE, qui définissent les travaux éligibles aux CEE, ont été actualisées pour refléter les dernières avancées technologiques et les priorités écologiques. Parmi les changements :

  • Une valorisation accrue des projets de rénovation thermique.
  • Une meilleure prise en compte des équipements bas-carbone, comme les pompes à chaleur ou les systèmes solaires hybrides.

Décret tertiaire : échéances clés et nouvelles obligations

Le décret tertiaire, issu de la loi ELAN, impose des objectifs ambitieux de réduction de la consommation énergétique pour les bâtiments du secteur tertiaire de plus de 1 000 m² d’ici 2030 (-40 %).

Date de remontée des chiffres, la déclaration sur OPÉRAT

Les exploitants doivent déclarer leurs consommations 2024 avant le 30 septembre 2025 sur la plateforme OPERAT. Cette déclaration est essentielle pour évaluer les progrès vers les objectifs suivants : -40 % d’ici 2030, -50% en 2040 et -60% en 2050.

Les retardataires ou non-conformes s’exposent à des amendes et à une publication des noms des contrevenants (« name and shame »).

Nouvelles obligations d’automatisation

À partir du 1ᵉʳ janvier 2025, les bâtiments tertiaires équipés de systèmes de chauffage, climatisation ou ventilation d’une puissance supérieure à 290 kW devront être dotés de systèmes d’automatisation et de contrôle. Cette mesure vise à optimiser les consommations d’énergie en temps réel.

Fin de l’ARENH : un tournant majeur

La fin de l’ARENH (Accès Régulé à l’Électricité Nucléaire Historique) est prévue pour le 31 décembre 2025. Ce mécanisme permettait aux fournisseurs alternatifs d’acheter de l’électricité à prix réduit auprès d’EDF (prix actuellement à 42 €/MWh).

Conséquences pour les entreprises

Avec la fin de l’ARENH :

  • Les prix de l’électricité sur le marché libre devraient augmenter, accentuant la pression sur les budgets énergétiques des entreprises.
  • Une pression accrue sur les entreprises pour optimiser leur consommation et investir dans des solutions d’autoconsommation ou de production d’énergie renouvelable.

De nouvelles solutions sont à l’étude pour remplacer ce mécanisme, mais les incertitudes demeurent.

Aides et subventions disponibles en 2025

Pour accompagner ces transitions, plusieurs dispositifs restent accessibles :

  • Le fonds chaleur : Ce dispositif soutenu par l’ADEME (Agence de la transition écologique) finance les équipements de production d’énergie renouvelable thermique, comme les chaudières biomasse, les réseaux de chaleur, ou encore les installations solaires thermiques. Il cible principalement les entreprises et collectivités désireuses de réduire leur empreinte carbone en adoptant des solutions durables.
  • Les prêts verts : Ces financements spécifiques sont conçus pour soutenir les investissements dans des projets d’efficacité énergétique. Ils permettent aux entreprises de moderniser leurs infrastructures, d’adopter des technologies plus performantes, et de répondre aux exigences croissantes en matière de durabilité. Les conditions avantageuses de ces prêts visent à encourager des investissements ambitieux.
  • Plan REPowerEU : Ce programme européenn offre des subventions pour réduire la dépendance aux énergies fossiles et accélérer la transition énergétique. Il soutient des projets innovants tels que le développement des énergies renouvelables, les infrastructures d’hydrogène vert et l’amélioration de l’efficacité énergétique dans les bâtiments et les industries.

Bien que le bouclier tarifaire mis en place pendant la crise énergétique prenne fin, ces dispositifs, combinés à de potentielles nouvelles aides, permettront aux entreprises de mieux gérer cette période de transition tout en renforçant leur compétitivité.

Perspectives pour 2025 et au-delà

L’évolution du secteur énergétique en 2025 s’inscrit dans une dynamique de transformation profonde. Les mots d’ordre sont : efficacité, sobriété et innovation. Les acteurs publics et privés sont appelés à collaborer pour atteindre les objectifs climatiques tout en assurant la compétitivité économique.

Par ailleurs, selon les experts, l’évolution des prix de l’énergie devraient montrer une tendance à la baisse pour 2025, bien que plusieurs facteurs restent à surveiller : 

  • Conflit en Ukraine : La situation géopolitique continue d’influencer les approvisionnements de gaz, mais une stabilisation progressive est anticipée.
  • Retour des productions nucléaires : Avec la mise en service prévue de l’EPR de Flamanville, la production d’énergie en France devrait augmenter, contribuant à une pression à la baisse sur les prix. 
  • Développement des énergies renouvelables (EnR) : L’augmentation de la production solaire et éolienne renforce l’offre énergétique et participe à la réduction des coûts. 
  • Politique américaine : Les décisions de l’administration Trump, bien que focalisées sur le marché américain, peuvent indirectement impacter les flux énergétiques mondiaux, notamment sur la production de GNL. 

Ces éléments, combinés à une demande énergétique modérée grâce aux efforts de sobriété, permettent d’anticiper un environnement tarifaire plus favorable pour les entreprises en 2025.

Quelles sont les échéances du décret tertiaire en 2025 ?

Les exploitants doivent déclarer leurs consommations 2024 avant le 30 septembre 2025 sur la plateforme OPERAT. Cette étape est essentielle pour atteindre l’objectif de -40 % d’ici 2030.

Que signifie la fin de l’ARENH pour les entreprises ?

La fin de l’ARENH au 31 décembre 2025 entraînera une hausse des prix de l’électricité. Les entreprises doivent anticiper en optimisant leur consommation ou en investissant dans des solutions d’autoconsommation.

Quelles aides restent disponibles en 2025 ?

Les entreprises peuvent bénéficier du fonds chaleur, des prêts verts, et du plan européen REPowerEU pour financer des projets d’efficacité énergétique et d’énergies renouvelables.