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Quelles sont les tendances du marché et du prix du carbone en 2024 ?

Le marché du carbone est en perpétuelle évolution, influencé par divers facteurs économiques, politiques et environnementaux. En 2024, plusieurs événements majeurs ont marqué ce marché, affectant les prix des quotas de CO2 en Europe. La veille des variations du prix de la tonne de carbone est impérative pour les entreprises, car elle impacte directement le prix de l’électricité. Dans cet article, nous examinerons les récentes baisses de prix, les raisons de ces fluctuations, et les perspectives pour le futur.

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Quels sont les prix du CO2 en juillet 2024 ?

Sur la semaine du 15 juillet 2024, le marché du carbone en Europe a été mouvementé.  Le contrat carbone de référence (EUA décembre 24) a atteint des sommets avant de subir une légère baisse. La volatilité s’est intensifiée à la suite des récentes élections en France. Ce contexte politique incertain a fortement influencé les prix du carbone, qui ont fluctué en réponse aux anticipations des acteurs du marché.

Au final, le contrat EUA décembre 24 a atteint un niveau élevé, montant à 71,85 €/tonne après avoir culminé à 71,95 €/tonne. Cependant, une correction a suivi, et le contrat a clôturé en baisse à 69,15 €/tonne sur Ice Endex.

  • Prix de clôture du 19/07/2024 : 69,15 €/t
  • Variation depuis le 15/07/2024 : -1,7%

Impact des élections françaises sur les prix du carbone

 

La victoire de l’alliance de gauche-vert en France a été perçue positivement par le secteur des énergies renouvelables. Cette actualité a contribué à une hausse initiale des prix du carbone. En parallèle, les acteurs du marché ont été rassurés par la continuité des ambitions climatiques de la France. Une potentielle réduction des objectifs environnementaux du pays semble écartée. Cette situation a également atténué l’incertitude politique, permettant aux marchés de la compensation carbone de mieux assimiler les nouvelles et de réagir de manière plus mesurée.

Baisse des émissions et réduction de la demande de quotas

En France, les émissions de gaz à effet de serre ont chuté de 5,8 % en 2023, poursuivant la tendance de réduction de 2,7 % en 2022. Ces réductions sont positives, mais elles restent insuffisantes pour atteindre les objectifs ambitieux de la France. Le pays vise à réduire ses émissions de 50 % d’ici 2030 et à devenir neutre en carbone d’ici 2050. Cependant, la demande pour les quotas d’émission de CO2 a diminué parallèlement à la baisse des émissions. Cette réduction de la demande a contribué à la récente baisse des prix du carbone sur le marché européen

Volatilité des prix et facteurs économiques

Depuis le début d’année, les prix européens du carbone chutent. Mi-mai 2024, le contrat de référence EUA pour décembre 2024 a chuté de 1,45 EUR pour s’établir à 71,81 EUR/t. Cette baisse est attribuée à plusieurs facteurs, notamment la production d’électricité à faible émission et une augmentation des enchères d’EUA. En outre, la baisse de l’activité industrielle en Europe, exacerbée par le conflit en Ukraine, a conduit à une demande réduite pour les quotas d’émission. Les fonds d’investissement, avec un positionnement « net short » depuis 33 semaines consécutives, continuent de vendre plus de quotas qu’ils n’en achètent, accentuant la pression à la baisse sur les prix.

Prévisions des tendances du marché du carbone en 2024

Malgré la chute récente des prix, les analystes anticipent une hausse moyenne du prix des quotas de carbone à 70,55 EUR d’ici la fin de l’année, avec des prévisions variant entre 61,95 EUR et 82 EUR. Cette anticipation d’une hausse est en partie due à la volatilité actuelle et aux ajustements attendus sur le marché. Cependant, la faiblesse des prix du carbone pose un problème pour les objectifs de décarbonation à long terme de l’UE. Elle réduit l’incitation pour les industriels et producteurs d’électricité à investir dans des technologies de réduction des émissions. Les experts soulignent que le comportement actuel du marché reflète une focalisation sur les fondamentaux à court terme, amplifiée par la spéculation.

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Quelles sont les perspectives d’évolutions du marché du carbone dans les années à venir ?

Le marché du carbone est un élément clé de la stratégie climatique de l’UE. Les prix des quotas d’émission (EUA) sont influencés par divers facteurs économiques et politiques. Cet article explore trois scénarios possibles pour les prix des quotas carbone d’ici 2030, basés sur les prévisions d’experts.

Le plan national intégré énergie-climat (PNIEC) de la France

Dans son plan national intégré énergie-climat (PNIEC) remis à la Commission européenne, la France a réaffirmé son engagement envers les énergies décarbonées, en reconnaissant la contribution du nucléaire tout en faisant des concessions sur les énergies renouvelables. La France devrait viser une part de 44 % de renouvelables dans la consommation finale d’énergie brute. Cependant, la Commission européenne pourrait accepter un objectif de 42,5 % en raison de l’instabilité politique actuelle.

Une reprise industrielle forte

La reprise rapide de l’activité industrielle après des années de stagnation pourrait entraîner une augmentation significative des prix des EUA. Une demande accrue de quotas, due à une hausse de la production et des émissions, pousserait les prix vers le haut. Les experts prévoient que les prix pourraient atteindre 80 € d’ici fin 2024 et continuer à augmenter jusqu’à 150 € ou plus d’ici 2030. En parallèle, l’accélération de la décarbonation de l’industrie est poussé par les politiques publiques et les innovations techniques.

Des fluctuations des prix de l’énergie imprévues

Les prix du gaz jouent un rôle crucial dans le marché du carbone. Une augmentation des prix du gaz pousse les industries à utiliser des sources d’énergie plus polluantes comme le charbon, augmentant ainsi la demande de quotas. En cas de nouvelle crise énergétique, les prix des EUA pourraient grimper à plus de 150 € d’ici 2030.

Une offre qui se réduit

Les ajustements réglementaires, tels que le plan RepowerEU, réduiront l’offre de quotas après 2025, créant une pression à la hausse sur les prix. Cette réduction de l’offre, avec une demande stable ou croissante, pourrait faire monter les prix des EUA à 140 € en moyenne, avec des pics possibles à 200 € d’ici 2030.

 

Comment fonctionne le marché du carbone ?

Le marché du carbone repose sur le système de plafonnement et d’échange, ou cap-and-trade. Les autorités établissent un plafond (cap) sur les émissions totales de CO2 et distribuent ou vendent des quotas d’émission aux entreprises. Chaque quota permet d’émettre une tonne de CO2. En conséquence, les entreprises doivent avoir suffisamment de quotas pour couvrir leurs émissions annuelles, sinon elles doivent acheter des quotas supplémentaires ou payer des amendes. Ce système incite les entreprises à réduire leurs émissions pour éviter les coûts supplémentaires liés à l’achat de quotas​.

Qui est concerné ?

Le marché du carbone concerne principalement les industries à forte intensité énergétique telles que la production d’électricité, la sidérurgie, et les raffineries. En Europe, le Système d’Échange de Quotas d’Émission (EU ETS) inclut plus de 11 000 installations industrielles. Les entreprises participant à ce marché sont tenues de surveiller et de déclarer leurs émissions, et de se conformer aux réglementations en vigueur. Les gouvernements et les institutions financières sont également impliqués, influençant les politiques et participant aux transactions de quotas​.

En intégrant ce coût dans leurs décisions financières, les entreprises peuvent mieux évaluer les risques et opportunités liés au climat, anticiper les futures régulations et améliorer leur compétitivité. Cet outil aide également à aligner les stratégies commerciales avec les objectifs de durabilité et les engagements climatiques internationaux.

Influence du prix du CO2 sur le prix de l’électricité

Le marché du carbone a un impact significatif sur le prix de l’électricité. Les producteurs d’électricité utilisant des combustibles fossiles doivent acheter des quotas pour couvrir leurs émissions de CO2. En effet, lorsque les prix des quotas augmentent, les coûts de production d’électricité augmentent également, ce qui se répercute sur les consommateurs. À l’inverse, une baisse des prix des quotas peut réduire les coûts de production. De plus, les entreprises peuvent utiliser des prix internes du carbone pour intégrer les coûts environnementaux dans leurs décisions stratégiques, influençant ainsi leurs investissements dans des technologies plus propres .