Le marché de l’énergie s’annonce plus calme et résiliant en 2025. Malgré des conflits internationaux qui continuent d’influer de manière imprévisible sur les prix du gaz et de l’électricité, les experts prévoient une baisse continue du prix de l’énergie sur cette année. Cette tendance marque un tournant après 2 ans de crises énergétiques. Néanmoins, le marché de l’énergie en Europe reste volatil. Il est impacté par les tensions géopolitiques, les changements de politique énergétique, et les variations de production et de demande. L’accompagnement d’un courtier en énergie pour les professionnels devient de plus en plus nécessaire pour les entreprises qui ne veulent pas voir leur budget exploser face aux aléas du marché.

⚡️Actualités du marché de l’électricité – Semaine n°7 2025
Les chiffres de la semaine – Électricité : analyse et tendances au 10 février 2025
Au 10 février 2025, le prix du MWh d’électricité sur le marché spot français (EPEX day-ahead) s’établit à 144,21 €/MWh. Comparé à la même période en 2024, où il s’échangeait à 73,43 €/MWh, cela représente une augmentation de 96 %.
Sur le segment des contrats à terme :
- Mars 2025 : Le contrat a ouvert à 92.41 €/MWh, mais a évolué à la baisse, notamment grâce à une augmentation de l’offre éolienne.
- Année 2026 (CAL26) : Le prix du MWh d’électricité pour 2026 s’établit actuellement à 72,34 €/MWh en France (au 07/02/2025).
Quels sont les prix de l’électricité en 2025 ?
Au 10 février 2025, les prix du MWh d’électricité pour les différentes années de livraison sont de :
Contrat Calendar (CAL) | Prix en €/MWh |
---|---|
2026 | 72,34 |
2027 | 65,65 |
2028 | 65,99 |
2029 | 67,9 |
La dépendance aux énergies renouvelables rend les marchés européens de l’électricité plus vulnérables aux aléas climatiques. En 2024, des épisodes de sécheresse et de températures élevées ont fait grimper les prix en Grèce, Roumanie et Bulgarie. Des variations similaires ont été observées en Norvège et en Suède. Pour stabiliser ces fluctuations, l’Union européenne mise sur l’intégration des marchés nationaux. Elle mise également sur la modernisation des infrastructures électriques, avec l’objectif d’améliorer la compétitivité industrielle. Plus d’informations sur le prix du kWh sur ce guide de Selectra.
Facteurs influençant le marché en février 2025
Le marché de l’électricité reste fortement volatil, sous l’influence conjuguée des conditions météorologiques, des dynamiques du CO₂ et du gaz, et des facteurs géopolitiques. La prudence est de mise pour les acteurs industriels et fournisseurs, qui doivent intégrer ces incertitudes dans leurs stratégies d’achat d’électricité.
1. Hausse des Prix Spot en Europe : Conditions Climatiques et Production Éolienne
Les marchés de l’électricité en Europe centrale et occidentale ont connu une hausse significative des prix spot, sous l’effet de plusieurs éléments :
- Un climat plus froid entraînant une demande accrue en chauffage.
- Une baisse de la production éolienne, réduisant l’offre disponible.
En France, la production éolienne a cependant repris légèrement, atteignant 3 GW ce mardi, limitant la flambée des prix.
2. Influence du Marché du CO₂ et des Tensions Commerciales
Le prix des droits d’émission de CO₂ a enregistré une hausse significative en raison de plusieurs facteurs :
- Une demande en énergie plus forte due aux conditions météorologiques.
- Une hausse des prix du gaz, principal substitut à la production renouvelable intermittente.
Toutefois, une baisse récente du CO₂ à 79,49 €/t a été observée, liée aux craintes d’une guerre commerciale entre les États-Unis et l’Europe. L’éventualité de tarifs douaniers américains sur les produits européens pourrait impacter l’activité industrielle et, par conséquent, réduire la demande en quotas d’émission.
3. Nucléaire : Un Marché Sous Tension
- En France, la disponibilité nucléaire a chuté à 81 % de la capacité totale, après l’arrêt de trois réacteurs pour maintenance en début de semaine.
- En Belgique, les autorités envisagent de doubler la capacité nucléaire avec la construction de nouveaux réacteurs, signalant une volonté de sécuriser l’approvisionnement énergétique face aux incertitudes du marché.
4. Investissements Européens Massifs dans l’Énergie
La Commission Européenne a récemment annoncé un financement de 1,2 milliard d’euros pour 41 projets énergétiques transfrontaliers, bien au-delà du budget initial de 850 millions d’euros.
- 740 millions d’euros seront dédiés à 8 projets de réseaux électriques, notamment l’île énergétique de Bornholm.
- 250 millions d’euros pour 21 projets hydrogène et 250 millions d’euros supplémentaires pour trois projets de capture et stockage du carbone (CCS).
Cette stratégie montre une accélération vers une électrification du mix énergétique et une décarbonation accrue du secteur.
Perspectives et Tendances à Suivre
- Tension sur les prix spot en hiver : Une éventuelle prolongation des conditions climatiques défavorables et une faible production renouvelable pourraient maintenir la pression haussière sur les prix spot.
- Impact des tensions géopolitiques : La relation commerciale UE-USA reste à surveiller, car elle pourrait influencer la croissance industrielle et la demande énergétique.
- Rôle clé du nucléaire et des renouvelables : La montée en puissance des énergies renouvelables et le retour progressif du nucléaire français à pleine capacité pourraient influencer la stabilisation du marché à moyen terme.
L’essentiel de l’actualité de l’électricité au 10 février 2025
Réforme des heures creuses : impact sur les entreprises et l’optimisation énergétique
La Commission de régulation de l’énergie (CRE) a annoncé une réforme du dispositif heures pleines/heures creuses (HP/HC) pour 2025-2028 afin d’adapter ces plages aux nouveaux modes de consommation et à l’essor des énergies renouvelables. Dès novembre 2025, certaines heures creuses actuelles (7h-11h et 17h-23h) seront déplacées vers des créneaux où l’électricité est plus abondante et moins coûteuse, principalement l’après-midi (11h-17h). Cette évolution, qui concerne 14,5 millions de foyers, pourrait avoir un impact direct sur les stratégies d’optimisation énergétique des entreprises, notamment celles ayant des usages programmables (chauffage, bornes de recharge, process industriels). Une anticipation des nouvelles plages horaires sera essentielle pour maximiser les économies et adapter les contrats d’électricité en conséquence.
Transition verte : les entreprises doivent maintenir leur cap malgré le retour de Trump
Selon Thierry Laborde, directeur général délégué de BNP Paribas, le retour de Donald Trump et sa politique pro-fossiles ne remettra pas en cause la transition énergétique des entreprises, y compris aux États-Unis. Malgré le retrait de plusieurs banques américaines de la Net-Zero Banking Alliance, le financement des énergies renouvelables reste une priorité pour de nombreux acteurs financiers. La dynamique mondiale de la transition verte, soutenue par un marché de 2 000 milliards de dollars en 2024, demeure inarrêtable. Pour les entreprises, cela signifie que les stratégies bas carbone resteront un levier de compétitivité et d’attractivité, indépendamment des décisions politiques américaines.
Les États baltes sécurisent leur indépendance énergétique en rejoignant le réseau européen
La Lituanie, la Lettonie et l’Estonie ont finalisé leur intégration au réseau électrique de l’Union européenne, marquant une rupture définitive avec le réseau russe. Accéléré après l’invasion de l’Ukraine, ce basculement renforce la sécurité énergétique de la région et met fin aux risques de chantage de Moscou. Salué comme un « moment historique » par Ursula von der Leyen, cet alignement stratégique avec l’Europe offre aux entreprises une plus grande stabilité d’approvisionnement et renforce l’attractivité des investissements dans la région.
Historique 2025 du marché de l’électricité
Un effondrement des garanties de capacité pour 2025
Les enchères de garanties de capacité en France pour 2025 ont révélé une chute spectaculaire des prix à zéro euro par MW, contre 6 192 EUR/MW en octobre 2024. Cette situation reflète une demande d’électricité en recul, des hivers plus doux ces dernières années, ainsi que l’accroissement des capacités de production renouvelable. Cette baisse est également visible pour 2026, avec une diminution de 29 % des prix des garanties de capacité, traduisant une transition structurelle du marché électrique vers une plus grande résilience.
La relance de la production nucléaire : un pilier pour la stabilité
EDF a relevé son objectif de production nucléaire en France pour 2024, passant à une fourchette de 358 à 364 TWh, grâce à une meilleure gestion des arrêts pour maintenance et des réparations sur les canalisations fissurées. Cette amélioration renforce la disponibilité des réacteurs et permet à la France de consolider son rôle d’exportateur net d’électricité en Europe. Avec l’entrée en service imminente de l’EPR de Flamanville, EDF ambitionne de maintenir une production nucléaire robuste, contribuant à une stabilisation des prix de gros et à la sécurité énergétique de la France.
Dépassement du plafond ARENH 2025
Les fournisseurs alternatifs ont sollicité 134 TWh d’électricité nucléaire pour 2025 auprès du guichet ARENH. Ce chiffre dépasse largement le plafond de 100 TWh fixé par EDF. Le dépassement du plafond ARENH entraîne des coûts supplémentaires pour les consommateurs, en raison des prix de gros plus élevés sur le marché. Un écrêtement ARENH de 25,88 % a été défini par la CRE.
Un record d’exportations françaises
Depuis le début de l’année, la France a établi un record d’exportations nettes d’électricité avec 83 TWh, surpassant les 77 TWh de 2002. Cette performance s’explique par une augmentation de la production nucléaire et une demande intérieure en baisse, selon les données préliminaires de RTE publiées mercredi.
Le poids du gaz et du carbone sur les prix de l’électricité
Les droits d’émission de CO2 restent élevés, à environ 70 EUR/t, sous l’effet d’une demande accrue, en particulier pour alimenter les centrales thermiques. Cette dynamique met en lumière l’influence persistante des combustibles fossiles et des quotas carbone sur le coût de l’électricité, tandis que la transition énergétique progresse à un rythme encore limité.
Garanties de Capacité en baisse et droits d’émission de CO2 en hausse
Les garanties de capacité en France ont vu une baisse marquée de leurs prix de 43 % pour 2025 et 42 % pour 2026, surprenant les observateurs. Cette chute est due à des fluctuations sur le marché de gré à gré (OTC) et à une incertitude croissante autour de la réforme du mécanisme de capacité prévue pour 2026. Les acteurs du marché estiment que cette réforme, ainsi que la volatilité des prix de référence de l’électricité, influence fortement les prix des garanties de capacité, pesant sur leur valeur future.
Les droits d’émission de CO₂ ont récemment atteint 64,72 €/t, un pic influencé par l’augmentation des prix du gaz et les spéculations sur le marché. Cette dynamique reflète les incertitudes énergétiques actuelles et les ajustements réglementaires dans le contexte de la transition écologique.
Une augmentation du TURPE sans impact pour les ménages
À partir du 1er novembre 2024, une actualisation annuelle du TURPE a été mise en place. Toutefois, pour garantir la stabilité des prix pour les consommateurs, notamment les ménages et les TPE, cette évolution ne sera pas répercutée sur les tarifs réglementés de vente d’électricité (TRVE) avant le 1er février 2025. La Commission de Régulation de l’Énergie (CRE) prévoit une baisse d’au moins 10 % des TRVE à cette date, intégrant les ajustements du TURPE.
La Commission de régulation de l’énergie (CRE) a ouvert une consultation publique sur le futur tarif d’utilisation des réseaux d’électricité, le TURPE 7, qui prendra effet en 2025. Ce tarif devrait augmenter de 10% pour financer les investissements dans la transition énergétique, notamment pour l’électrification des usages et le développement des énergies renouvelables. Bien que cette hausse concerne la contribution aux réseaux, le gouvernement prévoit une baisse de 9% sur les factures réglementées en février 2025

Historique 2024 du marché de l’électricité
Prix de l’électricité : l’accord entre l’État et EDF en ballotage
Trois mois après l’annonce d’un accord entre EDF et l’État sur les prix de l’électricité après 2025, le ministère des Finances s’est interrogé sur la pertinence de ce modèle. Avec la baisse significative des cours de l’énergie observée récemment, EDF a conclu moins de contrats que prévu, ce qui a poussé le gouvernement à envisager un système de régulation plus poussée des tarifs si la situation ne s’améliorait pas, option jusqu’ici refusée par EDF.
L’accord de novembre dernier visait à établir les bases d’une nouvelle régulation de l’électricité nucléaire afin de contenir les factures des consommateurs tout en garantissant la viabilité financière d’EDF. Cependant, avec la chute des prix de l’électricité sur les marchés, EDF a du mal à conclure des contrats avec des industriels et des fournisseurs, car ces derniers exigent souvent des tarifs inférieurs à celui fixé par l’accord.
Une des options envisagées par le gouvernement est le contrat pour différence (CfD), mécanisme écarté précédemment par EDF, qui permettrait de définir un prix plafond au-delà duquel les profits d’EDF seraient prélevés par l’État, ainsi qu’un prix plancher en dessous duquel l’entreprise serait compensée pour la vente de sa production. Cette option était à l’étude alors que le gouvernement se donnait jusqu’à l’été pour évaluer la situation et ainsi intégrer le futur cadre de régulation dans le prochain projet de loi de finances.
Une augmentation du prix de l’électricité au premier semestre 2024
Des ajustements significatifs ont été mis en place concernant les taxes liées à l’électricité, notamment en ce qui concerne la Contribution au Service Public de l’Électricité (CSPE). Créée en 2003 dans le but de financer divers services publics liés à l’électricité, la CSPE représente une part substantielle de la facture énergétique des consommateurs.
À partir de l’année 2024, le tarif de la CSPE a connu une augmentation notable, passant de 1 €/MWh à 21 €/MWh. Cette hausse a marquénun retour à un niveau plus proche de celui d’avant la crise énergétique, s’inscrivant dans le cadre des efforts gouvernementaux visant à stabiliser le financement des services publics électriques et à favoriser la transition énergétique.
De plus, le gouvernement a prévu une nouvelle augmentation en février 2025, portant le tarif de la CSPE à 32 €/MWh. Cette progression s’inscrit dans une perspective de réajustement continu pour répondre aux besoins croissants en matière de financement des services publics électriques, tout en encourageant les initiatives visant à favoriser une transition énergétique plus durable.
En parallèle, il y a eu une augmentation des tarifs réglementés de vente (TRV) de l’électricité à partir du 1er février 2024. Cette augmentation, fixée à 9,8 % sur les tarifs heures pleines et heures creuses, ainsi qu’à 8,6 % sur les tarifs de base, est en lien avec la fin progressive du bouclier tarifaire mis en place par le gouvernement pour protéger le pouvoir d’achat des Français.

Une baisse du prix de l’électricité au deuxième semestre 2024
Après un été ou les prix de l’électricité ont atteint les mêmes niveaux que le début d’année, la rentrée de septembre a vu une baisse rapide du prix du KWh. Les annonces de la CRE, prévoyait une poursuite de cette baisse jusqu’à l’horizon du premier trimestre 2025, ont rassuré les marchés. Les experts et la situation internationale confirmaient ces prévisions.
Pour la France, l’augmentation de production renouvelable, les bons stocks de gaz et l’arrivée de la production de l’EPR de Flamanville on permis de stabiliser les prix et d’envisager des baisses. Pour autant, il y a eu des augmentations de taxes qui ont pu freiner cette décroissance. De même, l’impact d’une inflation toujours forte doit être aussi pris en compte dans l’évolution du marché.
Rappel des évolutions du prix de l’électricité de 2022 à 2024

La crise énergétique de 2022 : un choc pour l’Europe
La crise énergétique de 2022 a été marquée par une combinaison de facteurs géopolitiques et structurels qui ont provoqué une envolée des prix de l’énergie. La guerre en Ukraine, déclenchée par l’invasion russe en février, a conduit à une réduction drastique des livraisons de gaz russe à l’Europe. Face à cette coupure d’approvisionnement, les pays européens, fortement dépendants de la Russie, ont dû chercher des alternatives énergétiques urgentes, entraînant une hausse spectaculaire des prix du gaz naturel sur les marchés internationaux.
Le défi du nucléaire français en plein cœur de la crise
En France, la situation a été aggravée par des difficultés internes liées à la production d’énergie nucléaire. En novembre 2022, le gestionnaire de réseau électrique, RTE, a exprimé des inquiétudes sur la capacité à maintenir l’équilibre entre l’offre et la demande d’électricité durant l’hiver. Le redémarrage lent des centrales nucléaires, en raison de travaux de maintenance et de mouvements sociaux, a réduit la disponibilité électrique, plongeant le pays dans un risque accru de coupures. Les efforts pour compenser cette pénurie par des importations ont, à leur tour, contribué à alourdir la facture énergétique, aggravant un déficit énergétique de 68 milliards d’euros.
Des mesures d’urgence face à une situation volatile
Face à la montée des coûts énergétiques pour les entreprises et les ménages, le gouvernement français a instauré plusieurs mesures de soutien. Des aides financières spécifiques ont été mises en place en décembre 2022 pour aider les entreprises à surmonter les hausses de factures, tandis que des incitations à la sobriété énergétique ont été encouragées. Malgré une baisse temporaire des prix de l’électricité fin novembre grâce à des facteurs comme une météo clémente et des niveaux de stockage de gaz élevés, la situation restait fragile. En cas de vague de froid, la tension sur le réseau électrique menaçait de réapparaître, illustrant la vulnérabilité persistante du système énergétique européen.

🔥 Actualités du marché du gaz naturel – Semaine n°7 2025
Les chiffres de la semaine du marché du Gaz : analyse et tendances au 10 février 2025
Au 10 février 2025, le marché du gaz reste sous tension avec un prix spot PEG (Point d’Échange Gaz) à 54,533 €/MWh, marquant une hausse par rapport aux 49,85 €/MWh du 28 janvier. Cette progression s’explique par une combinaison de facteurs conjoncturels et structurels affectant l’offre et la demande.
Sur le segment des contrats à terme, on observe une consolidation des prix à des niveaux élevés :
- M+1 (mars 2025) : 54,776 €/MWh
- Q+1 (T2 2025) : 53,939 €/MWh
- Y+1 (année 2026) : 42,786 €/MWh
Par ailleurs, le TTF CAL26 est repassé au-dessus de 40 €/MWh, témoignant d’une anticipation de tensions persistantes sur le marché européen du gaz.
Au 10 février 2025, les prix du MWh d’électricité pour les différentes années de livraison sont de :
Contrat Calendar (CAL) | Prix en €/MWh |
---|---|
2026 | 42,786 |
2027 | 33,053 |
2028 | 27,2 |
Facteurs influençant le marché
Le marché du gaz reste soumis à une forte volatilité, entre pression haussière due au froid et aux tensions d’approvisionnement et stabilisation possible grâce aux flux de GNL. L’attention doit rester focalisée sur l’évolution de la demande hivernale, les stocks européens et les perturbations géopolitiques influençant l’offre.

1. Conditions Climatiques et Production d’Énergie Renouvelable
- La persistance d’un temps plus froid que prévu en Europe accroît la demande en chauffage, exerçant une pression haussière sur les prix.
- La production éolienne en baisse réduit l’offre d’électricité renouvelable, augmentant le recours aux centrales à gaz pour compenser, ce qui alimente encore la hausse des prix.
2. Problèmes d’Approvisionnement et Stockages Européens
- Importations norvégiennes perturbées : Des interruptions non planifiées en début de semaine ont affecté les flux de gaz norvégien, réduisant momentanément l’offre disponible.
- Niveaux de stockage contrastés :
- Les stocks de gaz européens restent supérieurs à l’objectif intermédiaire de 50 %, garantissant une relative sécurité énergétique.
- Cependant, les volumes stockés sont inférieurs aux niveaux de l’an dernier, ce qui pourrait poser problème en cas de prolongation de la vague de froid.
3. Dynamique du GNL et Contexte Géopolitique
- Afflux élevé de GNL : L’Europe continue d’attirer d’importants volumes de gaz naturel liquéfié (GNL), renforçant l’offre et limitant une envolée des prix.
- Tarifs douaniers chinois sur le GNL américain : Cette décision pourrait maintenir les flux de GNL vers l’Europe, contribuant à stabiliser le marché à moyen terme.
4. Risques Géopolitiques : La Situation en Moldavie et l’Indépendance Énergétique Européenne
- La Moldavie, avec le soutien financier de l’UE (250 millions d’euros), cherche à s’affranchir de sa dépendance au gaz russe.
- Des financements spécifiques sont alloués à la Transdniestrie et aux ménages moldaves, dans un contexte de tensions régionales qui pourrait affecter les flux énergétiques.
Perspectives et Enjeux pour les Prochains Mois
- Évolution des températures : Un maintien du froid et une faible production renouvelable pourraient continuer à soutenir les prix du gaz.
- Rééquilibrage de l’offre : Une reprise des flux norvégiens et la poursuite des importations de GNL pourraient modérer la volatilité.
- Impact des politiques commerciales : La hausse des tarifs douaniers chinois sur le GNL américain pourrait augmenter la disponibilité du GNL en Europe, influençant la courbe des prix à terme.
- Surveillance des tensions géopolitiques : Toute instabilité supplémentaire en Europe de l’Est ou dans les pays exportateurs de gaz pourrait exacerber la volatilité des marchés.
L’essentiel de l’actualité du Gaz naturel au 10 février 2025
Hausse des tarifs douaniers américains : impacts et répercussions pour les entreprises
L’administration Trump a imposé des droits de douane accrus sur les importations canadiennes, mexicaines et chinoises, provoquant des mesures de rétorsion et une perturbation des chaînes d’approvisionnement. La Chine, en particulier, a réagi en taxant le GNL et le charbon américains, tout en resserrant son contrôle sur l’exportation de minerais critiques essentiels aux industries stratégiques.
Cette escalade protectionniste risque d’accroître l’inflation, de ralentir la croissance et d’exacerber la fragmentation économique mondiale. Pour les entreprises, cela implique une nécessaire adaptation des stratégies d’approvisionnement et une diversification des sources de matières premières pour limiter les risques liés à la volatilité des relations commerciales sino-américaines.
Taïwan prêt à augmenter ses importations de gaz américain face aux menaces de Trump
Face aux menaces de Donald Trump d’imposer une taxe de 100 % sur les semi-conducteurs taïwanais, Taipei envisage d’augmenter ses importations de gaz naturel américain. CPC Corporation, l’entreprise publique d’énergie, se dit « prête » à renforcer ses achats, notamment en provenance de l’Alaska, pour diversifier ses sources d’approvisionnement et apaiser les tensions commerciales avec Washington.
Actuellement, Taïwan importe environ 10 % de son gaz des États-Unis, contre 38 % d’Australie et 25 % du Qatar. Cette évolution pourrait redéfinir les relations énergétiques entre les deux partenaires et s’inscrire dans une stratégie de rééquilibrage commercial face aux pressions protectionnistes américaines.
Historique 2025 du marché Gaz naturel
Consommation record des stocks
Les stocks européens chutent à un rythme inédit, plus de quatre fois supérieur à la moyenne décennale. Selon Gas Infrastructure Europe, les niveaux pourraient atteindre seulement 14 % en février sous des conditions météorologiques rigoureuses.
La Commission européenne a relevé l’objectif de remplissage des stocks à 50 % pour février 2025, contre 45 % l’année précédente. Cette décision vise à sécuriser l’approvisionnement malgré des niveaux de stocks inférieurs de 10 % à ceux de 2023.
L’Europe face à un nouveau défi énergétique après l’arrêt du gaz russe
L’Autriche doit sécuriser ses approvisionnements énergétiques après l’arrêt des livraisons de gaz russe, annoncé le 16 novembre. Bien que les réserves soient pleines à 93%, la gestion de la demande hivernale reste cruciale. L’Allemagne offre un soutien avec son terminal GNL à Mukran, capable de couvrir entièrement la consommation autrichienne. Gazprom adopte une nouvelle stratégie en diminuant sa présence sur le marché européen au profit de partenariats asiatiques, notamment avec la Chine, tout en maintenant une pression indirecte sur les pays européens toujours dépendants de ses livraisons.
Les exportations américaines de GNL déclinent
En 2024, les exportations américaines de GNL sont mises à l’épreuve, avec une baisse des expéditions vers l’Europe. Les États-Unis restent le principal exportateur, mais les exportations ont chuté de 22 % sur les huit premiers mois de l’année. La montée des énergies renouvelables en Europe, avec une production électrique accrue en solaire et éolien, réduit la dépendance au gaz et affecte la demande de GNL américain. Face à la baisse des ventes européennes, les exportateurs américains visent l’Asie, mais font face à une concurrence accrue du Qatar et de l’Australie.
Historique 2024 du marché Gaz naturel
À partir du 1er avril 2024, plusieurs changements majeurs sont survenus sur le marché du gaz, impactant directement votre facture :
- Consommation annuelle de Référence (CAR) : basée sur les consommations réelles de l’année précédente, la CAR est entrée en vigueur le 1er avril, influençant ainsi votre estimation annuelle de la quantité de gaz consommée.
- Profil de consommation : Du P11 au P19, votre profil de consommation permet de différencier vos habitudes de consommation entre les saisons estivales et hivernales.
- Tarifs des réseaux de transports : Les tarifs de transports, couvrant les investissements et l’utilisation des infrastructures du réseau, ont augmenté cette année pour GRTgaz et Téréga.
- Terme tarifaire de stockage : En revanche, le terme tarifaire de stockage a connu une forte baisse, passant à 139,07€/MWh/j/an à partir du 1er avril 2024, comparé à 186,70€/MWh/j/an en 2023. Cette contribution complète les recettes des ventes aux enchères de stockage et finance les activités de stockage de gaz naturel en France.
En conséquence, trois autres changements sont survenus : les frais de stockage sont affectés par la CAR, tout comme l’abonnement (terme mensuel d’acheminement) et la contribution tarifaire d’acheminement. Ces modifications sont importantes à prendre en compte pour comprendre les ajustements de votre facture de gaz et anticiper leurs impacts sur votre budget énergétique.
Hausse de la TICGN depuis le 1er janvier 2024
Gelée depuis 2019, la TICGN a vu son taux augmenter pour passer de 8,37€/MWh à 16,37€/MWh, soit presque le double. Cette augmentation fait suite à un rattrapage du planning initial du gouvernement pour la hausse de cette taxe. En effet, depuis 2016, un calendrier de hausse de cette taxe avait été élaboré, avec une hausse progressive de la TICGN chaque année. Or, avec la crise des gilets jaunes en 2019, les hausses programmées ont été gelées. Ce gel était encore en vigueur l’an dernier, et prend donc fin cette année.
Pourquoi la facture de gaz des entreprises ont augmenté en 2024 malgré la baisse des prix ?
Il semble paradoxal que les prix du gaz aient baissé depuis janvier 2024, alors que vos factures continuent d’augmenter. Mais pourquoi cette apparente contradiction ? En réalité, la baisse des prix du gaz est compensée par une augmentation des taxes, notamment la Taxe Intérieure sur la Consommation de Gaz Naturel (TICGN) et le tarif de distribution. Cette hausse des taxes fait suite au dégel de ces deux tarifs, résultant de la fin des boucliers tarifaires.
Évolution du prix repère de la CRE en 2024
Le prix repère de la Commission de Régulation de l’Énergie (CRE) a été introduit pour remplacer le tarif réglementé du gaz d’ENGIE à partir du 1er juillet 2023. Il sert de référence pour établir les tarifs proposés par les fournisseurs de gaz, mais ne constitue pas une offre en soi.
Date | Prix repère moyen HT (€/MWh) |
---|---|
Janvier-24 | 94,83 |
Février-24 | 85,67 |
Mars-24 | 81,01 |
Avril-24 | 76,79 |
Mai-24 | 78,02 |
Juin-24 | 79,68 |
Juillet-24 | 90,37 |
Août-24 | 92,32 |
Septembre-24 | 91,22 |
Octobre-24 | 97,04 |
Novembre-24 | 95,96 |
On constate qu’après une forte baisse sur le premier quadrimestre de l’année 2024, le prix repère du gaz naturel a progressivement augmenté avec un pic notable en octobre 2024. Les conditions météorologiques et les tensions géopolitiques au moyen-orient sont les principales causes de cette montée rapide des prix. Pour autant, la CRE prévoit des prix en baisse à partir de novembre, du fait d’un bon stockage européen et d’une montée en puissance des productions d’électricité renouvelable au détriment des centrales à gaz.
Un premier trimestre en baisse, malgré quelques volatilités en mars
Avec une moyenne sur le TTF CAL 25 de 31,36€/MWh, les prix du gaz ont été dans une tendance baissière sur le premier trimestre de l’année. Pour autant, les hausses du prix du charbon et du prix du pétrole ont impacté les prix à la hausse sur mars. Les fondamentaux du marché demeurent solides, notamment avec un niveau historiquement élevé des stocks. Cependant, les attaques russes contre les infrastructures de stockage en Ukraine suscitent des inquiétudes.

Quels sont les prix du gaz naturel en février 2025 ?
En février 2025, le prix du gaz sur le marché français est de 49,85 €/MWh (TTF Front Month), en hausse par rapport au mois précédent en raison de tensions sur l’approvisionnement en GNL.
Quels sont les prix des contrats d’électricité en 2025 ?
Le prix spot de l’électricité est de 150,65 €/MWh (EPEX day-ahead, 3 février 2025). Le contrat février 2025 est à 124,89 €/MWh, le contrat pour le deuxième trimestre à 66,45 €/MWh, et le contrat CAL 2026 à 69,93 €/MWh.
Les taxes sur le gaz vont-elles augmenter ?
Aucune hausse majeure n’a été annoncée, mais des ajustements pourraient être envisagés dans le cadre de la transition énergétique.
Est-ce que le prix du gaz augmente en 2025 ?
Les prix ont augmenté en début d’année en raison de tensions sur l’approvisionnement et des conditions hivernales. La tendance reste incertaine.
Le prix du gaz va-t-il baisser ?
Une baisse est possible au second semestre si l’offre de GNL se stabilise et si la demande industrielle reste faible.
Qu’est ce que la crise énergétique de 2022 ?
La crise énergétique de 2022 est une période marquée par une forte hausse des prix de l’énergie, principalement en Europe, résultant de plusieurs facteurs combinés. La guerre en Ukraine, qui a perturbé l’approvisionnement en gaz naturel russe, et la baisse de production des centrales nucléaires françaises en raison de travaux de maintenance, ont créé une pénurie énergétique. Cela a entraîné des tensions sur les marchés, une augmentation des coûts de l’électricité et du gaz, ainsi qu’un impact significatif sur les entreprises et les ménages. Des mesures d’urgence ont été mises en place pour soutenir les acteurs économiques face à cette crise énergétique.
Quel est le prix des garanties de capacités en 2025 ?
Les enchères de garanties de capacité en France pour 2025 ont révélé une chute spectaculaire des prix à zéro euro par MW, contre 6 192 EUR/MW en octobre. Cette situation reflète une demande d’électricité en recul, des hivers plus doux ces dernières années, ainsi que l’accroissement des capacités de production renouvelable.