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Tendance marché du pétrole en 2025

Les prix du pétrole ont connu une hausse significative début janvier 2025, soutenus par une demande mondiale robuste et des tensions géopolitiques. Les principaux indices pétroliers, tels que le Brent et le WTI, affichent des hausses notables, tandis que des préoccupations sur l’offre mondiale et la politique américaine alimentent la volatilité du marché de l’énergie. Cette dynamique pourrait influencer les prévisions du secteur à court terme, malgré des ajustements prévus dans l’offre de l’OPEP+ et des politiques de sanctions.

Le prix actuel du baril de pétrole

Au début de l’année 2025, les prix du pétrole ont atteint des niveaux élevés, stimulés par plusieurs facteurs clés. Le Brent de la mer du Nord, référence européenne, a vu son prix augmenter à 81,01 dollars le baril pour la livraison de mars, enregistrant une hausse de 1,57 %. Cette montée en flèche des prix est en grande partie liée aux nouvelles sanctions imposées par les États-Unis et le Royaume-Uni contre le secteur énergétique russe. Ces mesures font craindre une réduction de l’offre mondiale de pétrole, accentuant ainsi les tensions sur le marché.

En janvier 2025, le Brent a atteint un prix moyen de 76,51 dollars le baril, tandis que le WTI américain a grimpé à 73,96 dollars. Cette hausse coïncide avec une baisse significative des stocks de pétrole brut aux États-Unis, qui ont diminué de 3,6 % par rapport à janvier 2024, dans un contexte de forte demande, notamment en Asie et en Europe. En Chine, la reprise post-pandémie soutenue par des politiques de relance stimule la demande énergétique, ce qui ajoute une pression supplémentaire sur les prix du pétrole.

Cours du pétrole Brent

Facteurs influençant le marché

Les sanctions américaines récentes contre la Russie ont exacerbé les inquiétudes, annonçant une possible réduction de l’offre de pétrole. Cependant, la Russie continue de contourner les sanctions, rendant leur impact incertain. L’Agence internationale de l’énergie (AIE) a ajusté ses prévisions de demande à la hausse, anticipant une augmentation de plus d’un million de barils par jour en 2025. Toutefois, les experts restent partagés sur la manière dont l’offre mondiale s’ajustera face à ces nouvelles pressions.

Impact des politiques américaines et tensions géopolitiques

Les décisions politiques de l’administration Biden et la montée en puissance du gouvernement Trump influencent également les prix. Un report des droits de douane sur le pétrole canadien a apporté un soulagement temporaire, réduisant ainsi les pressions à la hausse. Les tensions au Moyen-Orient, alimentées par le conflit en Syrie et les attaques en mer Rouge, ont aussi contribué à la volatilité des prix.

Perspectives du marché pétrolier en 2025

Révisions des prévisions par les agences de l’énergie

Les perspectives pour 2025 sont incertaines. L’AIE prévoit une hausse de la demande de plus d’un million de barils par jour, mais la baisse de la production en Amérique du Nord et les sanctions contre la Russie pourraient resserrer l’offre et maintenir les prix sous pression. L’EIA anticipe un excédent d’offre, avec une augmentation de 1,8 million de barils par jour, ce qui pourrait faire baisser les prix à 74 dollars le baril. L’OPEP ajuste ses prévisions à la baisse, prévoyant une augmentation de la demande de 1,45 million de barils par jour.

Facteurs clés à suivre sur le marché du pétrole en 2025 :

  • Sanctions contre la Russie : Leur impact global reste incertain, bien que le resserrement des approvisionnements semble probable.
  • Demande en Asie, notamment en Inde et en Chine : L’augmentation continue de la demande, en particulier en Inde, pourrait soutenir les prix.
  • Conditions climatiques et politiques : La production en Amérique du Nord pourrait être perturbée par des vagues de froid, et les décisions politiques aux États-Unis sous l’administration de Donald Trump influenceront l’offre et la demande mondiales.

Impact des tensions géopolitiques et des fluctuations des stocks

Les tensions géopolitiques, notamment au Moyen-Orient, affectent le marché du pétrole, avec des attaques contre des navires dans le détroit d’Ormuz et la mer Rouge. Le cessez-le-feu à Gaza pourrait apaiser les menaces sur les routes maritimes. Aux États-Unis, les réserves de pétrole brut chutent à des niveaux historiquement bas, suggérant un resserrement de l’approvisionnement. En Europe, les stocks de produits pétroliers augmentent, mais les hausses de gasoil et d’essence ne suffisent pas à compenser la pression sur le marché.

Historique de l’évolution du prix du pétrole en 2024

L’année 2024 a été marquée par de fortes variations du prix du baril de Brent. Cette évolution s’explique par des facteurs économiques et monétaires. Revenons sur les grandes tendances trimestrielles.

Premier trimestre 2024 : une hausse progressive du prix du baril de pétrole

En janvier, le prix du baril de Brent augmente de 2,9 %, atteignant 80 dollars. En février, l’accélération se poursuit avec une hausse de 4,3 %, portant le prix moyen à 83,5 dollars. La dépréciation de l’euro amplifie cette hausse en euros, qui atteint +5,4 %.

En mars, le rythme ralentit avec une hausse de 2,3 %, portant le baril à 85,4 dollars. En euros, l’augmentation est encore plus modérée (+1,6 %). L’appréciation de l’euro sur cette période explique ce ralentissement.

Deuxième trimestre 2024  : un pic en avril suivi d’un repli

En avril, le prix du baril de Brent atteint un sommet. Il augmente de 5,2 %, atteignant 89,8 dollars. En euros, l’augmentation est encore plus marquée (+6,7 %), sous l’effet de la faiblesse de l’euro.

En mai, le marché s’inverse. Le prix recule de 8,9 %, chutant à 81,9 dollars. En euros, la baisse atteint 9,8 %. L’appréciation de l’euro contribue à cette correction. Ce repli marque la fin d’une dynamique haussière amorcée en janvier.

Troisième trimestre 2024 : des fluctuations marquées sur le marché pétrolier

Le mois de juillet voit une reprise. Le baril augmente de 3,5 %, s’établissant à 85,2 dollars. En euros, la hausse est plus modérée (+2,7 %) en raison d’une appréciation de l’euro.

En août, le marché subit une nouvelle baisse. Le prix chute de 5,6 %, atteignant 80,4 dollars. En euros, le recul est encore plus prononcé (-7,0 %). Cette tendance se poursuit en septembre avec une baisse de 7,9 %, portant le baril à 74 dollars. En euros, le repli atteint 8,7 %, un plus bas depuis 2022.

Quatrième trimestre 2024 : stabilisation et tensions

En novembre, le prix du baril baisse légèrement (-2,0 %) pour s’établir à 74,1 dollars. En euros, le prix augmente légèrement (+0,5 %) en raison de la dépréciation de l’euro. Malgré cette stabilisation apparente, le marché reste sous tension. Sur un an, le prix du baril diminue de 10,6 % en dollars et de 9,2 % en euros.

Évolution du prix du baril de pétrole en 2024 ($)

2024Valeur
Novembre74,1
Octobre75,6
Septembre74,0
Août80,4
Juillet85,2
Juin82,2
Mai81,9
Avril89,8
Mars85,4
Février83,5
Janvier80,0

Source INSEE

Comment fonctionne le marché du pétrole ?

Le fonctionnement du marché

Le marché du pétrole repose sur l’interaction entre offre et demande. L’offre provient des compagnies qui extraient le pétrole, telles qu’Aramco, ExxonMobil ou TotalEnergies. La demande émane principalement des raffineurs qui transforment le brut en produits finis comme les carburants.

Deux types de marchés structurent les transactions pétrolières. Le marché de gré à gré, appelé « spot », gère les échanges physiques de barils. Ces transactions impliquent souvent des traders, qui achètent et revendent les cargaisons pour répondre aux besoins des raffineries ou réaliser des gains à court terme. Une cargaison peut changer de propriétaire plusieurs fois avant livraison.

En parallèle, le marché à terme, ou « papier », permet de vendre ou d’acheter du pétrole sur la base d’une valeur future. Les opérations se déroulent sur des plateformes comme le NYMEX à New York ou l’ICE à Londres. Ce système limite les risques de fluctuation des prix pour les producteurs et raffineurs. Cependant, la spéculation sur ce marché augmente la volatilité des cours.

Les principaux acteurs

Le marché du pétrole réunit une diversité d’acteurs. Les compagnies pétrolières produisent le brut, tandis que les raffineurs le transforment. Les traders assurent la fluidité des échanges en achetant et vendant des cargaisons ou des contrats à terme. Ces acteurs se fient à des prix de référence comme le Brent (Mer du Nord) et le WTI (West Texas Intermediate).

L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) joue un rôle clé. Elle fixe des quotas de production pour stabiliser les prix. Ses décisions influencent directement l’économie mondiale, compte tenu de l’importance stratégique du pétrole.

Les principales qualités de pétrole brut sur les marchés mondiaux

Sur les marchés mondiaux, le pétrole brut se décline en de nombreuses qualités, mais seulement quatre d’entre elles servent véritablement de référence pour fixer les prix.

Le Brent, un pétrole léger extrait en mer du Nord entre les îles Shetland et la Norvège, constitue la référence européenne et est coté à Londres.

Le West Texas Intermediate (WTI), également un pétrole léger, est principalement coté sur le marché américain. Il se distingue par une teneur en soufre plus faible que le Brent et est parfois appelé Texas Light Sweet.

Dubaï Light, quant à lui, est un pétrole produit dans le golfe Persique et destiné au marché asiatique, tandis que l’Arabian Light est extrait en Arabie Saoudite.

Les principaux marchés de fixation des prix :

  1. Nymex (New York Mercantile Exchange) : Basé à New York, spécialisé dans les métaux précieux et l’énergie (pétrole, gaz, électricité), avec une combinaison de négociations électroniques et à la criée.
  2. ICE (IntercontinentalExchange) : Basé à Atlanta et principalement actif à Londres, plateforme entièrement électronique créée en 2000, spécialisée dans le pétrole et d’autres produits énergétiques.

Les réserves de pétrole dans le monde

Les réserves mondiales de pétrole ont connu une croissance spectaculaire au cours des trois dernières décennies. En 2020, elles atteignaient environ 1 732 milliards de barils, soit 236 milliards de tonnes. Cela représente 52 ans de production mondiale au rythme actuel, bien que cette durée soit purement théorique en raison du déclin progressif des gisements.

Évolution des réserves : des chiffres qui parlent

Entre 1980 et 2020, les réserves prouvées de pétrole ont été multipliées par 2,3. En 1980, elles étaient estimées à 93 milliards de barils. En 2018, elles atteignaient leur pic à 236,8 milliards de barils. Cette augmentation est liée à l’exploration de nouveaux gisements et à l’exploitation des hydrocarbures non conventionnels, tels que les sables bitumineux et les huiles extra-lourdes.

Tableau : Évolution des réserves mondiales de pétrole (1980-2020)

AnnéeRéserves (en milliards de barils)
198093
2000177,4
2010223,3
2020236,3

Répartition géographique : un paysage inégal

Les réserves de pétrole sont concentrées dans quelques régions du globe. En 2015, le Moyen-Orient détenait 47,3 % des réserves mondiales. Les principaux pays contributeurs étaient :

  • Le Venezuela, avec 300,9 milliards de barils (17,7 % des réserves mondiales).
  • L’Arabie Saoudite, avec 266,6 milliards de barils (15,7 %).
  • Le Canada, avec 172,2 milliards de barils (10,1 %).

Malgré ces réserves abondantes, le coût d’extraction varie fortement. Les hydrocarbures non conventionnels du Venezuela et du Canada sont plus coûteux à exploiter que le brut saoudien.

Infographie: Où se trouvent les plus larges réserves de pétrole ? | Statista Vous trouverez plus d’infographie sur Statista

Production et consommation : des tendances contrastées

La production mondiale de pétrole a atteint 34 milliards de barils en 2022, équivalant à 51 255 TWh. En parallèle, la consommation s’élevait à 52 969 TWh, ce qui explique une légère baisse des stocks.

Les principaux producteurs de pétrole en 2021 étaient :

  • Les États-Unis : 706 millions de tonnes (17 % de la production mondiale).
  • La Russie : 512 millions de tonnes (12,4 %).
  • L’Arabie Saoudite : 511 millions de tonnes (12,3 %).

Cependant, les plus grands exportateurs restent l’Arabie Saoudite (352 millions de tonnes) et la Russie (269 millions de tonnes).

Tableau : Production mondiale par pays en 2021

PaysProduction (en millions de tonnes)
États-Unis706
Russie512
Arabie Saoudite511
Canada255
Irak201

Enjeux et perspectives

Malgré l’abondance des réserves, la production future reste incertaine. Les gisements conventionnels stagnent depuis 2018, marquant un possible pic. La pandémie de COVID-19 a également perturbé les équilibres de consommation et d’extraction.

Les pays producteurs devront s’adapter à des contraintes économiques et environnementales croissantes. L’équilibre entre l’extraction d’énergies fossiles et la transition énergétique mondiale demeure un défi majeur.