Après les fortes turbulences de 2022 et 2023 causées par la guerre en Ukraine et les tensions sur l’approvisionnement européen, le marché du gaz amorce une phase de stabilisation en 2025. Les stocks sont élevés, les prix se détendent, et les prévisions annoncent même une possible baisse d’ici la fin de l’année, sous l’effet d’un hiver plus doux et d’une demande industrielle en recul.
Suivez l’évolution des prix du gaz, les tendances du marché et les principaux facteurs qui influencent les coûts pour les entreprises en 2025.
L’essentiel de l’actualité gaz – Semaine du 16 juin 2025
- Hausse des prix du gaz, tirée par la baisse des exportations norvégiennes pour maintenance
- L’Europe attire toujours les cargaisons de GNL, mais les stocks restent inférieurs à la normale
- Incertitudes sur l’évolution des exportations de gaz russe via l’Ukraine
Quels sont les prix du PEG gaz en 2025 ?
Les chiffres de la semaine – Gaz : analyse et tendances au 16 juin 2025
Au 13 juin 2025, le prix du gaz naturel sur le marché spot PEG s’établit à 37,02 €/MWh pour une livraison en juillet 2025.
Les prix du gaz naturel ont enregistré une hausse la semaine dernière, principalement en raison d’une diminution des exportations norvégiennes due à des travaux de maintenance planifiés. Cette baisse de l’offre a exercé une pression haussière sur les cotations.
Par ailleurs, les négociations commerciales en cours entre les États-Unis et la Chine ont également contribué à tirer les prix à la hausse, en suscitant l’espoir d’une augmentation de la croissance économique et de la demande énergétique.
Au 13 juin 2025, les prix du MWh de gaz pour les différentes années de livraison sont de :
Contrat Calendar (CAL) | Prix en €/MWh |
---|---|
2026 | 35,18 |
2027 | 30,271 |
2028 | 26,361 |
2029 | 24,084 |
2030 | 24,449 |
2031 | 24,614 |
Prix du gaz naturel sur la dernière quinzaine (en €/ MWh)
Perspectives et tendances des prix du gaz
À court terme, les prix du gaz devraient rester sous pression, en particulier si les incertitudes persistent sur l’évolution des exportations de gaz russe via l’Ukraine. Toutefois, l’attractivité du marché européen pour les cargaisons de GNL devrait contribuer à atténuer cette tension. La faiblesse des stocks en sortie d’hiver (34 % au 16 mars, contre 60 % un an plus tôt) pourrait cependant maintenir une pression haussière sur les prix.
À moyen terme, la poursuite des investissements dans les infrastructures de transport et de stockage, ainsi que la diversification des sources d’approvisionnement, devraient permettre une plus grande fluidité et une meilleure sécurité d’approvisionnement, favorisant une relative stabilité des prix.

Quelles sont les dernières actualités du marché du gaz en mai 2025 ?
L’Union européenne sur la voie d’une baisse de 25 % de ses importations gazières d’ici 2030
L’Union européenne pourrait réduire d’un quart ses importations de gaz naturel et de GNL d’ici 2030, selon l’IEEFA. Grâce à une baisse continue de la consommation – déjà réduite de 20 % depuis 2021 – et à l’essor des énergies renouvelables, de l’électrification et de l’efficacité énergétique, l’UE pourrait atteindre ses objectifs sans nouveaux terminaux de GNL. Cette trajectoire rendrait inutiles de futurs contrats gaziers à long terme, limiterait le recours au gaz russe même en cas de paix, et pourrait contribuer à une baisse des prix sur les marchés européens.
Le japonais Jera triple ses achats de GNL américain sur fond de tensions commerciales
L’énergéticien japonais Jera va porter ses importations de GNL américain à 9,5 millions de tonnes par an, triplant ainsi ses volumes actuels via des contrats de 20 ans avec quatre sites aux États-Unis. Cette décision stratégique, saluée par Washington, intervient alors que les tensions commerciales persistent entre les deux pays. Elle vise à diversifier l’approvisionnement de Jera tout en renforçant la sécurité énergétique du Japon, premier importateur mondial de GNL.

Historique 2025 du marché du gaz
Consommation record des stocks
Les stocks européens chutent à un rythme inédit, plus de quatre fois supérieur à la moyenne décennale. Selon Gas Infrastructure Europe, les niveaux pourraient atteindre seulement 14 % en février sous des conditions météorologiques rigoureuses.
La Commission européenne a relevé l’objectif de remplissage des stocks à 50 % pour février 2025, contre 45 % l’année précédente. Cette décision vise à sécuriser l’approvisionnement malgré des niveaux de stocks inférieurs de 10 % à ceux de 2023.
Prix du gaz naturel depuis janvier 2024 à avril 2025 (en €/ MWh)
L’Europe face à un nouveau défi énergétique après l’arrêt du gaz russe
L’Autriche doit sécuriser ses approvisionnements énergétiques après l’arrêt des livraisons de gaz russe, annoncé le 16 novembre. Bien que les réserves soient pleines à 93%, la gestion de la demande hivernale reste cruciale. L’Allemagne offre un soutien avec son terminal GNL à Mukran, capable de couvrir entièrement la consommation autrichienne. Gazprom adopte une nouvelle stratégie en diminuant sa présence sur le marché européen au profit de partenariats asiatiques, notamment avec la Chine, tout en maintenant une pression indirecte sur les pays européens toujours dépendants de ses livraisons.
Les exportations américaines de GNL déclinent
En 2024, les exportations américaines de GNL sont mises à l’épreuve, avec une baisse des expéditions vers l’Europe. Les États-Unis restent le principal exportateur, mais les exportations ont chuté de 22 % sur les huit premiers mois de l’année. La montée des énergies renouvelables en Europe, avec une production électrique accrue en solaire et éolien, réduit la dépendance au gaz et affecte la demande de GNL américain. Face à la baisse des ventes européennes, les exportateurs américains visent l’Asie, mais font face à une concurrence accrue du Qatar et de l’Australie.

Historique 2024 du marché Gaz naturel
À partir du 1er avril 2024, plusieurs évolutions tarifaires impactent directement votre facture de gaz :
- La Consommation Annuelle de Référence (CAR) s’appuie désormais sur vos consommations réelles de l’année précédente. Elle influence l’estimation annuelle de votre consommation de gaz.
- Votre profil de consommation (de P11 à P19) reflète désormais vos usages selon les saisons.
- Les tarifs des réseaux de transport ont augmenté pour GRTgaz et Téréga. En revanche, le terme de stockage a baissé : 139,07 €/MWh/j/an contre 186,70 € en 2023.
Cette baisse finance les infrastructures de stockage et compense les revenus des enchères. Trois postes sont désormais impactés par la CAR :
- le terme de stockage,
- l’abonnement (terme mensuel d’acheminement),
- la contribution tarifaire d’acheminement.
Ces changements modifient le calcul de votre facture et doivent être anticipés dans votre budget.
Hausse de la TICGN depuis le 1er janvier 2024
Gelée depuis 2019, la TICGN a vu son taux augmenter pour passer de 8,37€/MWh à 16,37€/MWh, soit presque le double. Cette augmentation fait suite à un rattrapage du planning initial du gouvernement pour la hausse de cette taxe. En effet, depuis 2016, un calendrier de hausse de cette taxe avait été élaboré, avec une hausse progressive de la TICGN chaque année. Or, avec la crise des gilets jaunes en 2019, les hausses programmées ont été gelées. Ce gel était encore en vigueur l’an dernier, et prend donc fin cette année.
Pourquoi la facture de gaz des entreprises ont augmenté en 2024 malgré la baisse des prix ?
Il semble paradoxal que les prix du gaz aient baissé depuis janvier 2024, alors que vos factures continuent d’augmenter. Mais pourquoi cette apparente contradiction ? En réalité, la baisse des prix du gaz est compensée par une augmentation des taxes, notamment la Taxe Intérieure sur la Consommation de Gaz Naturel (TICGN) et le tarif de distribution. Cette hausse des taxes fait suite au dégel de ces deux tarifs, résultant de la fin des boucliers tarifaires.
Évolution du prix repère de la CRE en 2024
Le prix repère de la Commission de Régulation de l’Énergie (CRE) a été introduit pour remplacer le tarif réglementé du gaz d’ENGIE à partir du 1er juillet 2023. Il sert de référence pour établir les tarifs proposés par les fournisseurs de gaz, mais ne constitue pas une offre en soi.
Date | Prix repère moyen HT (€/MWh) |
---|---|
Janvier-24 | 94,83 |
Février-24 | 85,67 |
Mars-24 | 81,01 |
Avril-24 | 76,79 |
Mai-24 | 78,02 |
Juin-24 | 79,68 |
Juillet-24 | 90,37 |
Août-24 | 92,32 |
Septembre-24 | 91,22 |
Octobre-24 | 97,04 |
Novembre-24 | 95,96 |
On constate qu’après une forte baisse sur le premier quadrimestre de l’année 2024, le prix repère du gaz naturel a progressivement augmenté avec un pic notable en octobre 2024. Les conditions météorologiques et les tensions géopolitiques au moyen-orient sont les principales causes de cette montée rapide des prix. Pour autant, la CRE prévoit des prix en baisse à partir de novembre, du fait d’un bon stockage européen et d’une montée en puissance des productions d’électricité renouvelable au détriment des centrales à gaz.
Un premier trimestre en baisse, malgré quelques volatilités en mars
Avec une moyenne sur le TTF CAL 25 de 31,36€/MWh, les prix du gaz ont été dans une tendance baissière sur le premier trimestre de l’année. Pour autant, les hausses du prix du charbon et du prix du pétrole ont impacté les prix à la hausse sur mars. Les fondamentaux du marché demeurent solides, notamment avec un niveau historiquement élevé des stocks. Cependant, les attaques russes contre les infrastructures de stockage en Ukraine suscitent des inquiétudes.

FAQ de l’actualité du gaz naturel
Les taxes sur le gaz vont-elles augmenter ?
Aucune hausse majeure n’a été annoncée, mais des ajustements pourraient être envisagés dans le cadre de la transition énergétique.
Quel est le prix du gaz en juin 2025 ?
Au 13 juin 2025, le prix du PEG (Point d’Échange Gaz) s’établit à 37,298 €.
Le prix du gaz va-t-il baisser ?
Une baisse est possible au second semestre 2025 si l’offre de GNL se stabilise et si la demande industrielle reste faible. Cependant, les tensions géopolitiques maintiennent une incertitude sur l’évolution des prix.