Après deux années marquées par des tensions liées à la crise énergétique de 2022, le marché de l’électricité en 2025 montre des signes d’apaisement. Grâce à une meilleure disponibilité du parc nucléaire français et au développement des énergies renouvelables, les prix amorcent une stabilisation, malgré une volatilité toujours présente due aux facteurs géopolitiques et climatiques. Découvrez l’évolution des prix de l’électricité, les dynamiques du marché et les prévisions pour les mois à venir.
L’essentiel de l’actualité de l’électricité – Semaine du 16 juin 2025
- Le prix du MWh d’électricité sur le marché spot français est fixé à 35,3829 €, en hausse de 7% sur un an
- Des inquiétudes grandissent sur la disponibilité du parc nucléaire français, avec la découverte de signes précoces de corrosion sur le réacteur Civaux 2
- Le gouvernement a signé le contrat de filière nucléaire 2025-2028, qui acte la relance de l’industrie nucléaire.
- Les parcs éoliens en mer français cesseront leur production lors des périodes de prix négatifs.
Quels sont les prix de l’électricité en 2025 ?
Les chiffres de la semaine – Électricité : analyse et tendances au 16 juin 2025
Le prix du MWh d’électricité sur le marché spot français (EPEX day-ahead) s’établit à 35,3829 € au 13 juin 2025, en hausse de 7% par rapport au 13 juin 2024 où il était de 33,13 €. Cette augmentation s’explique notamment par les inquiétudes grandissantes sur la disponibilité du parc nucléaire français.
Au 13 juin 2025, les prix du MWh d’électricité pour les différentes années de livraison baseload sont de :
Contrat Calendar (CAL) | Prix en €/MWh |
---|---|
2026 | 68,79 |
2027 | 65,2 |
2028 | 67,08 |
2029 | 70,45 |
2030 | 73,22 |
2031 | 72,69 |
Prix de l’électricité sur la dernière quinzaine (en €/ MWh)
Perspectives en tendances des prix de l’électricité
La semaine dernière, le baseload pour une livraison 2026 a clôturé à 68,79 €, soit une augmentation de près de 14% sur 15 jours. Le marché reste perturbé par la disponibilité nucléaire et la hausse du pétrole suite à l’intervention d’Israël en Iran.
Les experts restent attentistes face aux conditions géopolitiques et anticipent déjà les problématiques potentielles des vagues de chaleurs estivales, qui pourraient impacter la disponibilité nucléaire tout en générant des pics de demande.
À court terme, les prix de l’électricité resteront volatils, en raison des incertitudes sur la production nucléaire. La relance du programme nucléaire EPR2 et le développement des énergies renouvelables devraient néanmoins permettre une stabilisation des prix à moyen terme.

Quelles sont les dernières actualités du marché de l’électricité en juin 2025 ?
Frappe israélienne sur l’Iran : le nucléaire visé, les marchés pétroliers sous tension
L’attaque israélienne contre les installations nucléaires iraniennes a sérieusement endommagé des sites clés comme Natanz, sans pour autant neutraliser le programme de Téhéran. Si le recul technique est réel, les experts redoutent une radicalisation de la posture iranienne, avec un possible détournement d’uranium hautement enrichi. Ces tensions alimentent les craintes sur les marchés : le prix du baril de Brent (pétrole) a grimpé, les investisseurs redoutant une escalade régionale susceptible de perturber l’offre mondiale, l’Iran étant l’un des principaux producteurs de l’OPEP. Les enjeux sont désormais à la fois nucléaires, géopolitiques et énergétiques.
Relance du nucléaire : l’Assemblée nationale s’apprête à trancher une semaine décisive
L’Assemblée nationale débat cette semaine d’un texte stratégique sur l’avenir énergétique français, avec en jeu la réintroduction de la relance du nucléaire. Supprimée en commission, elle pourrait revenir via des amendements soutenus par le RN, qui pousse pour jusqu’à 40 nouveaux EPR. Les socialistes défendent une relance plus prudente et dénoncent l’absence d’objectifs pour les renouvelables. Le texte fixe désormais un objectif de 58 % d’énergie « décarbonée » d’ici 2030, sans garantir de part pour les énergies vertes, suscitant de vives oppositions à gauche.
La Russie va construire la première centrale nucléaire du Kazakhstan
Le Kazakhstan a retenu Rosatom pour construire sa première centrale nucléaire, utilisant la technologie russe VVER-1200. Ce choix stratégique répond à son besoin d’électricité et souligne ses liens étroits avec Moscou, face à la concurrence chinoise et européenne. La centrale sera implantée près du lac Balkhach, au sud du pays.

Historique 2025 du marché de l’électricité
La dépendance aux énergies renouvelables rend les marchés européens de l’électricité plus vulnérables aux aléas climatiques. En 2024, des épisodes de sécheresse et de températures élevées ont fait grimper les prix en Grèce, Roumanie et Bulgarie. Des variations similaires ont été observées en Norvège et en Suède. Pour stabiliser ces fluctuations, l’Union européenne mise sur l’intégration des marchés nationaux. Elle mise également sur la modernisation des infrastructures électriques, avec l’objectif d’améliorer la compétitivité industrielle. Plus d’informations sur le prix du kWh sur ce guide de Selectra.
Prix de l’électricité depuis janvier 2024 à avril 2025 (en €/ MWh)
Un effondrement des garanties de capacité pour 2025
Les enchères de garanties de capacité en France pour 2025 ont révélé une chute spectaculaire des prix à zéro euro par MW, contre 6 192 EUR/MW en octobre 2024. Cette situation reflète une demande d’électricité en recul, des hivers plus doux ces dernières années, ainsi que l’accroissement des capacités de production renouvelable. Cette baisse est également visible pour 2026, avec une diminution de 29 % des prix des garanties de capacité, traduisant une transition structurelle du marché électrique vers une plus grande résilience.
La relance de la production nucléaire : un pilier pour la stabilité
EDF a relevé son objectif de production nucléaire en France pour 2024, passant à une fourchette de 358 à 364 TWh, grâce à une meilleure gestion des arrêts pour maintenance et des réparations sur les canalisations fissurées. Cette amélioration renforce la disponibilité des réacteurs et permet à la France de consolider son rôle d’exportateur net d’électricité en Europe. Avec l’entrée en service imminente de l’EPR de Flamanville, EDF ambitionne de maintenir une production nucléaire robuste, contribuant à une stabilisation des prix de gros et à la sécurité énergétique de la France.
Dépassement du plafond ARENH 2025
Les fournisseurs alternatifs ont sollicité 134 TWh d’électricité nucléaire pour 2025 auprès du guichet ARENH. Ce chiffre dépasse largement le plafond de 100 TWh fixé par EDF. Le dépassement du plafond ARENH entraîne des coûts supplémentaires pour les consommateurs, en raison des prix de gros plus élevés sur le marché. Un écrêtement ARENH de 25,88 % a été défini par la CRE.
Un record d’exportations françaises
Depuis le début de l’année, la France a établi un record d’exportations nettes d’électricité avec 83 TWh, surpassant les 77 TWh de 2002. Cette performance s’explique par une augmentation de la production nucléaire et une demande intérieure en baisse, selon les données préliminaires de RTE publiées mercredi.
Le poids du gaz et du carbone sur les prix de l’électricité
Les droits d’émission de CO2 restent élevés, à environ 70 EUR/t, sous l’effet d’une demande accrue, en particulier pour alimenter les centrales thermiques. Cette dynamique met en lumière l’influence persistante des combustibles fossiles et des quotas carbone sur le coût de l’électricité, tandis que la transition énergétique progresse à un rythme encore limité.
Garanties de Capacité en baisse et droits d’émission de CO2 en hausse
Les garanties de capacité en France ont vu une baisse marquée de leurs prix de 43 % pour 2025 et 42 % pour 2026, surprenant les observateurs. Cette chute est due à des fluctuations sur le marché de gré à gré (OTC) et à une incertitude croissante autour de la réforme du mécanisme de capacité prévue pour 2026. Les acteurs du marché estiment que cette réforme, ainsi que la volatilité des prix de référence de l’électricité, influence fortement les prix des garanties de capacité, pesant sur leur valeur future.
Les droits d’émission de CO₂ ont récemment atteint 64,72 €/t, un pic influencé par l’augmentation des prix du gaz et les spéculations sur le marché. Cette dynamique reflète les incertitudes énergétiques actuelles et les ajustements réglementaires dans le contexte de la transition écologique.
Une augmentation du TURPE sans impact pour les ménages
À partir du 1er novembre 2024, une actualisation annuelle du TURPE a été mise en place. Toutefois, pour garantir la stabilité des prix pour les consommateurs, notamment les ménages et les TPE, cette évolution ne sera pas répercutée sur les tarifs réglementés de vente d’électricité (TRVE) avant le 1er février 2025. La Commission de Régulation de l’Énergie (CRE) prévoit une baisse d’au moins 10 % des TRVE à cette date, intégrant les ajustements du TURPE.
La Commission de régulation de l’énergie (CRE) a ouvert une consultation publique sur le futur tarif d’utilisation des réseaux d’électricité, le TURPE 7, qui prendra effet en 2025. Ce tarif devrait augmenter de 10% pour financer les investissements dans la transition énergétique, notamment pour l’électrification des usages et le développement des énergies renouvelables. Bien que cette hausse concerne la contribution aux réseaux, le gouvernement prévoit une baisse de 9% sur les factures réglementées en février 2025
Historique 2024 du marché de l’électricité
Prix de l’électricité : l’accord entre l’État et EDF en ballotage
Trois mois après l’annonce d’un accord entre EDF et l’État sur les prix de l’électricité après 2025, le ministère des Finances s’est interrogé sur la pertinence de ce modèle. Avec la baisse significative des cours de l’énergie observée récemment, EDF a conclu moins de contrats que prévu, ce qui a poussé le gouvernement à envisager un système de régulation plus poussée des tarifs si la situation ne s’améliorait pas, option jusqu’ici refusée par EDF.
L’accord de novembre dernier visait à établir les bases d’une nouvelle régulation de l’électricité nucléaire afin de contenir les factures des consommateurs tout en garantissant la viabilité financière d’EDF. Cependant, avec la chute des prix de l’électricité sur les marchés, EDF a du mal à conclure des contrats avec des industriels et des fournisseurs, car ces derniers exigent souvent des tarifs inférieurs à celui fixé par l’accord.
Une des options envisagées par le gouvernement est le contrat pour différence (CfD), mécanisme écarté précédemment par EDF, qui permettrait de définir un prix plafond au-delà duquel les profits d’EDF seraient prélevés par l’État, ainsi qu’un prix plancher en dessous duquel l’entreprise serait compensée pour la vente de sa production. Cette option était à l’étude alors que le gouvernement se donnait jusqu’à l’été pour évaluer la situation et ainsi intégrer le futur cadre de régulation dans le prochain projet de loi de finances.
Une augmentation du prix de l’électricité au premier semestre 2024
Des ajustements significatifs ont été mis en place concernant les taxes liées à l’électricité, notamment en ce qui concerne la Contribution au Service Public de l’Électricité (CSPE). Créée en 2003 dans le but de financer divers services publics liés à l’électricité, la CSPE représente une part substantielle de la facture énergétique des consommateurs.
À partir de l’année 2024, le tarif de la CSPE a connu une augmentation notable, passant de 1 €/MWh à 21 €/MWh. Cette hausse a marquénun retour à un niveau plus proche de celui d’avant la crise énergétique, s’inscrivant dans le cadre des efforts gouvernementaux visant à stabiliser le financement des services publics électriques et à favoriser la transition énergétique.
De plus, le gouvernement a prévu une nouvelle augmentation en février 2025, portant le tarif de la CSPE à 32 €/MWh. Cette progression s’inscrit dans une perspective de réajustement continu pour répondre aux besoins croissants en matière de financement des services publics électriques, tout en encourageant les initiatives visant à favoriser une transition énergétique plus durable.
En parallèle, il y a eu une augmentation des tarifs réglementés de vente (TRV) de l’électricité à partir du 1er février 2024. Cette augmentation, fixée à 9,8 % sur les tarifs heures pleines et heures creuses, ainsi qu’à 8,6 % sur les tarifs de base, est en lien avec la fin progressive du bouclier tarifaire mis en place par le gouvernement pour protéger le pouvoir d’achat des Français.

Une baisse du prix de l’électricité au deuxième semestre 2024
Après un été ou les prix de l’électricité ont atteint les mêmes niveaux que le début d’année, la rentrée de septembre a vu une baisse rapide du prix du KWh. Les annonces de la CRE, prévoyait une poursuite de cette baisse jusqu’à l’horizon du premier trimestre 2025, ont rassuré les marchés. Les experts et la situation internationale confirmaient ces prévisions.
Pour la France, l’augmentation de production renouvelable, les bons stocks de gaz et l’arrivée de la production de l’EPR de Flamanville on permis de stabiliser les prix et d’envisager des baisses. Pour autant, il y a eu des augmentations de taxes qui ont pu freiner cette décroissance. De même, l’impact d’une inflation toujours forte doit être aussi pris en compte dans l’évolution du marché.
Rappel des évolutions du prix de l’électricité de 2022 à 2024

FAQ de l’actualité de l’électricité
Quels sont les prix de l’électricité en juin 2025 ?
Le prix du MWh d’électricité sur le marché spot français (EPEX day-ahead) s’établit à 35,3829 € au 13 juin 2025, en hausse de 7% par rapport au 13 juin 2024 où il était de 33,13 €.
Quel est le prix des garanties de capacités en 2025 ?
Les enchères de garanties de capacité en France pour 2025 ont révélé une chute spectaculaire des prix à zéro euro par MW, contre 6 192 EUR/MW en octobre. Cette situation reflète une demande d’électricité en recul, des hivers plus doux ces dernières années, ainsi que l’accroissement des capacités de production renouvelable.
Quelle est la disponibilité du parc nucléaire français ?
Selon les données de RTE, le parc nucléaire français affiche un taux de disponibilité élevé en mai 2025, proche de 90%.