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L’impact du marché carbone sur le prix de l’électricité

Avec une hausse considérable du prix de l’électricité en cette fin d’année 2021, l’heure est au questionnement. Pourquoi les prix augmentent-ils drastiquement ? Quels facteurs sont à l’origine de cela ? Qui consomme le plus et comment ? Toutes ces questions sont variées mais des ébauches de réponses semblent se dessiner. En effet, le marché du carbone subit lui aussi de très nombreuses fluctuations ces dernières années. À tel point qu’il est désormais possible de comprendre quel est l’impact du marché carbone sur le prix de l’électricité. Explications.

 

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Le CO2 a le vent en poupe

Entre 2013 et 2020 est instauré pour la première fois un plafond de quotas unique à tous les pays européens et les secteurs concernés s’élargissent. La mise aux enchères devient la source numéro 1 d’échange de quotas. En 2019 est créé la « réserve de stabilité du marché ». L’objectif est simple, augmenter la demande de quotas et réguler l’offre de quotas afin de faire grimper les prix.

Un second marché de carbone verrait le jour pour les secteurs du transport routier et du bâtiment. La création de ce marché parallèle viserait les fournisseurs de carburant pour le transport routier et les fournisseurs de fioul. Le prix de la tonne pourrait alors grimper au-delà des 150€. 

En 2019, le prix du carbone oscillait aux alentours de 25€/tonne. Aujourd’hui, le prix d’une tonne de CO2 avoisine les 75€ d’après le site d’analyse de marchés Investing. Et malheureusement, la tendance ne semble pas prête de s’inverser…

Si les prix ont explosé, atteignant une hausse d’environ 200% aujourd’hui par rapport à 2019, cela peut se traduire notamment par les objectifs de la Transition Écologique. En effet, l’Union Européenne a récemment décidé de renforcer ses objectifs climatiques afin d’atteindre la neutralité carbone en 2050. L’objectif du « Green Deal » est de réduire les émissions de CO2 de 55% en 2030 par rapport à 1990. Cet objectif remplace l’ancien objectif de moins 40% d’émissions à cette échéance. Ce dernier est donc plus ambitieux que le précédent. En réduisant le nombre de quotas d’émissions de CO2 chaque année, l’Union Européenne a donc vu le prix du carbone être propulsé à des montants astronomiques. L’ambition est de baisser de 4,4% par an contre 2,2% actuellement tout en renforçant le nombre de quotas en réserve. L’objectif est de pouvoir réguler le prix et ainsi éviter des nouveaux chocs ou des prix très bas.

 

Quels facteurs pour quels rôles à jouer ?

 

Cette hausse du prix du carbone a un impact direct sur le marché de l’électricité, car son prix dépend du coût de production des centrales nucléaires pour équilibrer l’offre à la demande. Or il s’agit la plupart du temps de centrales thermiques à gaz, pétrole et charbon. De plus, la production et l’utilisation de l’énergie représentent environ 75% des émissions au sein de l’Union Européenne.

En 2020, les restrictions sanitaires ont eu un effet sur les émissions de carbone européennes. Mais ce constat perdure dans le temps. La France est actuellement dans une situation tendue en termes d’approvisionnement en électricité. La crise du Covid et les récentes mesures sanitaires ont profondément désorganisé le calendrier de maintenance des centrales nucléaires d’EDF, qui assurent normalement un peu plus de 70% de la production. 

De plus, des failles ont été détectées à la mi-décembre 2021 dans les réacteurs des centrales nucléaires de Civaux (Vienne) et de Chooz (Ardennes). Ce sont des défauts à proximité des soudures des tuyauteries du circuit d’injection de sécurité qui sont mis en cause. Par conséquent, le Groupe EDF a donc « pris la décision d’arrêter les deux réacteurs de la centrale de Chooz (…). Et cela à titre préventif pour une durée d’environ un mois », soit jusqu’au 15 janvier. 

Entre l’apparition du variant Omicron et des prix qui peinent à descendre, le début d’année 2022 s’annonce rythmé… 

 

Savoir gérer les quotas pour réduire les coûts

La principale raison expliquant l’impact du marché carbone sur la hausse du prix de l’électricité tient à celle des quotas d’émission de CO2. En Europe, les exploitants de centrales électriques doivent acheter autant de droits d’émission de CO2 que ce qu’ils émettent dans l’atmosphère. C’est le système de compensation carbone. Ce qui signifie que s’ils veulent que les prix se stabilisent, ils doivent redoubler d’efforts dans leurs émissions. La hausse des prix des émissions a pour seul objectif de forcer les gros pollueurs à revoir leur mode de fonctionnement.

Les consommateurs devront créer des stratégies d’approvisionnement en tenant compte des hausses des prix des émissions. Un marché du carbone fixe une limite aux émissions de GES et permet les échanges de quotas d’émissions. Pour chaque structure liée au marché du carbone, il est obligatoire de restituer à la fin de l’année autant de quotas que de tonnes de CO2 équivalentes émises dans l’atmosphère. En fonction de l’activité des installations industrielles, les réductions d’émissions sont moins coûteuses pour certaines que pour d’autres.

Le quota carbone est en effet une des principales armes que l’Europe souhaite utiliser pour atteindre ses objectifs de neutralité carbone et réduire l’impact du marché carbone sur le prix de l’électricité.

Début 2021, les prévisions du cabinet Bloomberg sur un prix du CO2 à 80 €/tonne d’ici 2022 a entraîné un intérêt massif de fonds d’investissement spéculatifs qui ont acheté massivement des quotas carbones afin de pouvoir les revendre au prix le plus cher. C’est cet engouement spéculatif qui a justement propulsé les prix vers les sommets. 

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Et si cette hausse des prix était une bonne nouvelle pour l’environnement ? 

Avec ce prix du CO2 aussi élevé, l’Union Européenne pourrait réaliser des économies d’émissions d’environ 400 millions de tonnes de carbone sur la période 2019-2023. Une hausse durable du prix de la tonne de CO2 serait donc fortement bénéfique pour le climat.

Cette baisse des émissions serait notamment due à l’inversion de la priorité d’appel sur le réseau de certaines centrales à gaz par rapport à des centrales à charbon. Elle peut aussi être due au développement des énergies renouvelables qui gagnent du terrain. Le gaz serait ainsi plus compétitif et avec un bilan carbone deux fois moins élevé que le charbon. Ainsi, il permettrait de baisser les émissions de CO2. Avec l’objectif de neutralité carbone en 2050, le gaz peut devenir une solution de transition, au contraire du nucléaire. En parallèle, des politiques incitatives de décarbonation de l’industrie et les innovations technologiques permettent une accélération de la réduction des émissions de GES.

Le prix élevé du CO2 rend d’ailleurs le nucléaire plus compétitif face aux énergies fossiles. Surtout quand on tient compte des coûts complets. À condition cependant que ce niveau de prix du CO2 soit stable sur une longue période.

À l’issue de ce constat, il faut savoir que le pétrole et le CO2 devraient continuer à augmenter à l’aube de 2022. L’électricité et le gaz pourraient diminuer si les niveaux de stockage du gaz sont corrects cet été. Cependant, d’après l’ADEME et le ministère de la Transition Écologique, l’augmentation du prix du CO2 peut devenir une opportunité dans la réduction des GES. En revanche, il semblerait que cette solution ne soit pas envisageable durablement. En effet, si cette alternative devient un véritable moyen d’atteindre l’objectif de neutralité carbone, la diminution des émissions des GES ne serait possible qu’en voyant les prix de l’électricité continuer à grimper. Et cette solution ne semble pas tenable sur la durée pour le portefeuille des consommateurs. Affaire à suivre. 

 

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