Après les fortes turbulences de 2022 et 2023 causées par la guerre en Ukraine et les tensions sur l’approvisionnement européen, le marché du gaz amorce une phase de stabilisation en 2025. Les stocks sont élevés, les prix se détendent, et les prévisions annoncent même une possible baisse d’ici la fin de l’année, sous l’effet d’un hiver plus doux et d’une demande industrielle en recul.
Suivez l’évolution des prix du gaz, les tendances du marché et les principaux facteurs qui influencent les coûts pour les entreprises en 2025.

L’essentiel de l’actualité gaz – Semaine du 01 septembre 2025
A retenir :
- Prix du PEG Gaz stable à 30,502 €/MWh pour une livraison en octobre 2025
- Le TTF Front Month rebondit de près de 10% après avoir touché ses plus bas niveaux depuis juillet 2024
- Début des travaux de maintenance en Norvège affectant les approvisionnements jusqu’à fin septembre
- Les stocks UE atteignent 76%, en retard par rapport aux 91% de l’an dernier
- La demande d’injection se renforce avant l’hiver avec des températures en baisse
Quels sont les prix du PEG gaz en 2025 ?
Les chiffres de la semaine – Gaz : analyse et tendances au 01 septembre 2025
Au 1er septembre 2025, le prix du gaz naturel sur le marché spot PEG s’établit à :
- 30,502 €/MWh pour une livraison en octobre 2025
- 31,088 €/MWh pour le 4ème trimestre 2025
- 30,431 €/MWh pour l’année 2026
Le contrat TTF Front Month a connu une semaine haussière marquée, progressant de près de 10% par rapport au précédent vendredi où il atteignait 30,88 €/MWh, son plus bas niveau depuis juillet 2024. Cette remontée s’explique par plusieurs facteurs fondamentaux.
Les prix spot européens remontent après avoir touché leur plus bas niveau annuel, soutenus par l’augmentation des injections dans les stockages et la baisse des températures qui stimulent la demande. Le prix moyen TTF Day-ahead s’établit à 31,44 €/MWh cette semaine.
Au 29 août 2025, les prix du MWh de gaz pour les différentes années de livraison sont de :
Contrat Calendar (CAL) | Prix en €/MWh |
---|---|
2026 | 30,431 |
2027 | 28,156 |
2028 | 25,738 |
2029 | 24,386 |
2030 | 24,127 |
2031 | 24,216 |
Prix du gaz naturel sur la dernière quinzaine (en €/ MWh)
Quels sont les prévisions d’évolution du prix du gaz en 2025 ?
Impact des maintenances norvégiennes
Les travaux de maintenance planifiés ont démarré en Norvège cette semaine et devraient se poursuivre jusqu’à fin septembre. Ces opérations sur plusieurs grands champs gaziers et usines de traitement présentent des risques de réductions supplémentaires de la production, particulièrement si les travaux devaient être prolongés.
Cette contrainte d’offre limite le potentiel de baisse des prix dans les semaines à venir, d’autant que les opérations de remplissage des stocks se poursuivent activement.
Situation préoccupante des stockages
Selon Gas Infrastructure Europe, les stocks de l’UE sont remplis à près de 76%, un niveau significativement inférieur aux 91% observés l’an dernier et à la moyenne quinquennale de 83%. Ce retard de remplissage renforce la demande d’injection ferme pour le reste de l’été et soutient les prix.
La demande d’injection européenne suggère que toute baisse de la production norvégienne devra être compensée par une augmentation de l’offre de GNL pour assurer un remplissage suffisant avant la demande de chauffage hivernale.
Évolution de l’offre de GNL
Sur le continent, l’approvisionnement en GNL s’améliore grâce à une meilleure expédition depuis la France et les Pays-Bas. Ces flux compensent partiellement la réduction des approvisionnements de Zeebrugge due à une baisse des arrivées de marchandises.
Cependant, les arrivages de GNL ne devraient pas dépasser les niveaux habituels, limitant leur capacité à compenser pleinement la diminution des importations norvégiennes.
Stabilité des prix à terme
Le TTF CAL26 oscille actuellement aux alentours de 32 €/MWh, en légère baisse malgré des fondamentaux plus tendus. Cette relative stabilité reflète un équilibre précaire entre les contraintes d’offre norvégienne et les efforts de diversification des approvisionnements.
Perspectives économiques et géopolitiques
Les négociations entre Zelensky, Trump et les dirigeants européens montrent des signes d’ouverture avec l’envisagement d’une réunion trilatérale impliquant Trump, Poutine et Zelensky. Cette évolution diplomatique apporte une lueur d’espoir, bien que l’optimisme initial concernant un arrangement rapide s’estompe.
Le Premier ministre hongrois Viktor Orban a demandé l’aide des États-Unis face aux perturbations d’approvisionnement causées par les bombardements ukrainiens ciblant les infrastructures énergétiques russes.

Focus sur le marché du pétrole :
Les cours du pétrole se maintiennent à 68,12 $/b au 29 août, reflétant les inquiétudes persistantes concernant l’équilibre offre-demande. L’OPEP+ a décidé d’augmenter sa production de 0,55 Mb/j à partir de septembre 2025, mettant fin avec plus d’un an d’avance à la coupe volontaire de 2 Mb/j instaurée en 2023. Cette décision, combinée aux révisions à la baisse de la demande mondiale par l’AIE (0,68 Mb/j en 2025), maintient une pression sur les prix malgré les tensions géopolitiques persistantes autour du conflit ukrainien.
Quelles sont les dernières actualités du marché du gaz en septembre 2025 ?
Washington reporte à nouveau les sanctions contre NIS, filiale de Gazprom en Serbie
Les États-Unis ont accordé un sixième report de 30 jours aux sanctions visant la compagnie pétrolière et gazière serbe NIS, contrôlée en partie par Gazprom, prolongeant le sursis jusqu’au 26 septembre. Belgrade a salué cette décision, qui permet de maintenir l’approvisionnement de la raffinerie de Pancevo et la stabilité énergétique du pays, alors que la Serbie reste fortement dépendante du gaz russe.
TotalEnergies obtient un permis d’exploration offshore au Congo
TotalEnergies a annoncé l’obtention d’un nouveau permis d’exploration offshore au large du Congo-Brazzaville, couvrant 1.000 km² près de Pointe-Noire. Conjointement avec QatarEnergy et la SNPC, le groupe prévoit de forer un puits d’exploration d’ici fin 2025. Présent dans le pays depuis 1968, TotalEnergies produit déjà 24 millions de barils équivalent pétrole par an, et voit dans ce permis Nzombo un atout stratégique en tirant parti de ses infrastructures existantes.

Historique 2025 du marché du gaz
Consommation record des stocks
Les stocks européens chutent à un rythme inédit, plus de quatre fois supérieur à la moyenne décennale. Selon Gas Infrastructure Europe, les niveaux pourraient atteindre seulement 14 % en février sous des conditions météorologiques rigoureuses.
La Commission européenne a relevé l’objectif de remplissage des stocks à 50 % pour février 2025, contre 45 % l’année précédente. Cette décision vise à sécuriser l’approvisionnement malgré des niveaux de stocks inférieurs de 10 % à ceux de 2023.
Prix du gaz naturel depuis janvier 2024 à juillet 2025 (en €/ MWh)
Les exportations américaines de GNL déclinent
En 2024, les exportations américaines de GNL sont mises à l’épreuve, avec une baisse des expéditions vers l’Europe. Les États-Unis restent le principal exportateur, mais les exportations ont chuté de 22 % sur les huit premiers mois de l’année. La montée des énergies renouvelables en Europe, avec une production électrique accrue en solaire et éolien, réduit la dépendance au gaz et affecte la demande de GNL américain. Face à la baisse des ventes européennes, les exportateurs américains visent l’Asie, mais font face à une concurrence accrue du Qatar et de l’Australie.

Historique 2024 du marché Gaz naturel
À partir du 1er avril 2024, plusieurs évolutions tarifaires impactent directement votre facture de gaz :
- La Consommation Annuelle de Référence (CAR) s’appuie désormais sur vos consommations réelles de l’année précédente. Elle influence l’estimation annuelle de votre consommation de gaz.
- Votre profil de consommation (de P11 à P19) reflète désormais vos usages selon les saisons.
- Les tarifs des réseaux de transport ont augmenté pour GRTgaz et Téréga. En revanche, le terme de stockage a baissé : 139,07 €/MWh/j/an contre 186,70 € en 2023.
Cette baisse finance les infrastructures de stockage et compense les revenus des enchères. Trois postes sont désormais impactés par la CAR :
- le terme de stockage,
- l’abonnement (terme mensuel d’acheminement),
- la contribution tarifaire d’acheminement.
Ces changements modifient le calcul de votre facture et doivent être anticipés dans votre budget.
Hausse de la TICGN depuis le 1er janvier 2024
Gelée depuis 2019, la TICGN a vu son taux augmenter pour passer de 8,37€/MWh à 16,37€/MWh, soit presque le double. Cette augmentation fait suite à un rattrapage du planning initial du gouvernement pour la hausse de cette taxe. En effet, depuis 2016, un calendrier de hausse de cette taxe avait été élaboré, avec une hausse progressive de la TICGN chaque année. Or, avec la crise des gilets jaunes en 2019, les hausses programmées ont été gelées. Ce gel était encore en vigueur l’an dernier, et prend donc fin cette année.
Pourquoi la facture de gaz des entreprises ont augmenté en 2024 malgré la baisse des prix ?
Il semble paradoxal que les prix du gaz aient baissé depuis janvier 2024, alors que vos factures continuent d’augmenter. Mais pourquoi cette apparente contradiction ? En réalité, la baisse des prix du gaz est compensée par une augmentation des taxes, notamment la Taxe Intérieure sur la Consommation de Gaz Naturel (TICGN) et le tarif de distribution. Cette hausse des taxes fait suite au dégel de ces deux tarifs, résultant de la fin des boucliers tarifaires.
Évolution du prix repère de la CRE en 2024
Le prix repère de la Commission de Régulation de l’Énergie (CRE) a été introduit pour remplacer le tarif réglementé du gaz d’ENGIE à partir du 1er juillet 2023. Il sert de référence pour établir les tarifs proposés par les fournisseurs de gaz, mais ne constitue pas une offre en soi.
Date | Prix repère moyen HT (€/MWh) |
---|---|
Janvier-24 | 94,83 |
Février-24 | 85,67 |
Mars-24 | 81,01 |
Avril-24 | 76,79 |
Mai-24 | 78,02 |
Juin-24 | 79,68 |
Juillet-24 | 90,37 |
Août-24 | 92,32 |
Septembre-24 | 91,22 |
Octobre-24 | 97,04 |
Novembre-24 | 95,96 |
On constate qu’après une forte baisse sur le premier quadrimestre de l’année 2024, le prix repère du gaz naturel a progressivement augmenté avec un pic notable en octobre 2024. Les conditions météorologiques et les tensions géopolitiques au moyen-orient sont les principales causes de cette montée rapide des prix. Pour autant, la CRE prévoit des prix en baisse à partir de novembre, du fait d’un bon stockage européen et d’une montée en puissance des productions d’électricité renouvelable au détriment des centrales à gaz.
Un premier trimestre en baisse, malgré quelques volatilités en mars
Avec une moyenne sur le TTF CAL 25 de 31,36€/MWh, les prix du gaz ont été dans une tendance baissière sur le premier trimestre de l’année. Pour autant, les hausses du prix du charbon et du prix du pétrole ont impacté les prix à la hausse sur mars. Les fondamentaux du marché demeurent solides, notamment avec un niveau historiquement élevé des stocks. Cependant, les attaques russes contre les infrastructures de stockage en Ukraine suscitent des inquiétudes.

Les acteurs du marché du gaz naturel
Le marché du gaz repose sur une chaîne d’acteurs complémentaires.
Les régulateurs (CRE, Commission européenne) fixent le cadre et veillent au bon fonctionnement concurrentiel des marchés.
Les producteurs exploitent les gisements de gaz (Norvège, Russie, États-Unis, Qatar…) et alimentent les marchés européens.
Les fournisseurs (ENGIE, TotalEnergies, Vattenfall, etc.) achètent le gaz sur les marchés de gros pour le revendre aux consommateurs finaux, particuliers ou entreprises.
Les négociants et traders assurent la liquidité en achetant et revendant sur les places de marché comme le TTF (Pays-Bas) ou le PEG (France).
Les opérateurs de transport et stockage (GRTgaz, Téréga, Storengy…) gèrent les infrastructures essentielles pour l’acheminement et la sécurité d’approvisionnement.
Les marchés spot et à terme du gaz
Comme pour l’électricité, il existe deux grands segments :
- Le marché spot permet d’acheter du gaz pour une livraison immédiate ou à très court terme (day-ahead, intraday). C’est le marché le plus sensible aux variations climatiques ou aux aléas techniques.
- Le marché à terme (futures) concerne des contrats pour des livraisons sur plusieurs mois ou années (exemple : TTF CAL26). Ces produits permettent aux entreprises et fournisseurs de se couvrir contre la volatilité, en sécurisant un prix fixe à l’avance.
La complémentarité entre ces marchés est essentielle : le spot reflète les conditions immédiates, tandis que le marché à terme donne une vision plus stable pour l’avenir.
Les principaux hubs gaziers en Europe
Le marché du gaz est organisé autour de hubs, véritables points d’échange. Le TTF (Title Transfer Facility) aux Pays-Bas est devenu la référence européenne, tandis que le PEG (Point d’Échange de Gaz) joue ce rôle en France. D’autres hubs existent comme le NBP au Royaume-Uni, mais leur influence reste secondaire. Les prix fixés sur ces plateformes déterminent directement la facture des entreprises consommatrices de gaz.
Les facteurs qui influencent le prix du gaz
Le prix du gaz dépend d’une combinaison de variables :
- Les conditions climatiques (hivers rigoureux ou étés très chauds influencent fortement la demande).
- Le niveau de stockage européen, devenu un indicateur clé depuis la crise énergétique de 2022.
- Les flux de GNL (Gaz Naturel Liquéfié), dépendants des exportations des États-Unis, du Qatar ou d’Australie.
- Les tensions géopolitiques, notamment en Ukraine, au Moyen-Orient ou dans l’Arctique.
- Le lien avec les autres énergies : prix du pétrole, du charbon et surtout du CO₂ (via le marché européen des quotas).
FAQ de l’actualité du gaz naturel
Les taxes sur le gaz vont-elles augmenter ?
Aucune hausse majeure n’a été annoncée, mais des ajustements pourraient être envisagés dans le cadre de la transition énergétique.
Quel est le prix du gaz en septembre 2025 ?
Au 01 septembre 2025, le prix du gaz naturel sur le marché spot PEG s’établit à :
30,502 €/MWh pour une livraison en octobre 2025 (M+1)
31,088€/MWh pour une livraison au quatrième trimestre 2025 (Q+1)
30,431 €/MWh pour l’année 2026 (Y+1)
28,156 €/MWh pour l’année 2027 (Y+2)
25,738 €/MWh pour l’année 2028 (Y+3)
Le prix du gaz va-t-il baisser ?
Une baisse est possible au second semestre 2025 si l’offre de GNL se stabilise et si la demande industrielle reste faible. Cependant, les tensions géopolitiques maintiennent une incertitude sur l’évolution des prix.