entete
Accueil > Blog > Quelles sont les tendances du marché et du prix du carbone en 2025 ?

Quelles sont les tendances du marché et du prix du carbone en 2025 ?

Le marché du carbone est en perpétuelle évolution, influencé par divers facteurs économiques, politiques et environnementaux. En 2024, plusieurs événements majeurs ont marqué ce marché, affectant les prix des quotas de CO2 en Europe. En 2025, la veille des variations du prix de la tonne de carbone est impérative pour les entreprises, car elle impacte directement le prix de l’électricité. Dans cet article, nous examinerons les récentes fluctuations de prix, leurs raisons et les perspectives pour le futur.

Prix du CO2 : forte hausse en septembre 2025 vers 77 €/t

Le marché européen du carbone (EUA) a connu un changement de dynamique significatif en septembre 2025. Après une période estivale de consolidation autour de 70 €/t, les prix à terme ont été soutenus par la hausse des prix du gaz et des droits d’émission de CO2. Mi-septembre, les quotas carbone sont sortis de leur fourchette estivale, clôturant à 77 €/t, un niveau plus vu depuis février 2025.

Cette forte augmentation s’explique par plusieurs facteurs : la hausse des émissions dans le secteur de l’énergie et l’approche de la fin de la période de mise en conformité pour les émissions de 2024. Fin septembre marque cette échéance cruciale, poussant certains acheteurs tardifs à être plus actifs sur le marché.

Evolutions des prix du carbone en 2025

Pourquoi le prix du carbone a-t-il fortement progressé en septembre 2025 ?

  • Hausse corrélée des prix du gaz qui pousse vers des sources d’énergie plus carbonées
  • Fin de la période de mise en conformité pour les émissions 2024 stimulant les achats tardifs
  • Augmentation des émissions dans le secteur énergétique
  • Sortie de la fourchette technique estivale avec franchissement du seuil des 75 €/t

Prévisions des tendances du marché du carbone en 2025

Avec la forte remontée de septembre à 77 €/t, les analystes révisent leurs prévisions à la hausse pour la fin 2025, anticipant une consolidation entre 75 et 85 EUR, portée par les fondamentaux plus solides du marché.

Cette anticipation d’une hausse est renforcée par la dynamique haussière observée depuis septembre et l’approche des échéances réglementaires. Cependant, ce niveau de prix plus élevé renforce l’incitation pour les industriels et producteurs d’électricité à investir dans des technologies de réduction des émissions. Elle réduit l’incitation pour les industriels et producteurs d’électricité à investir dans des technologies de réduction des émissions. Les experts soulignent que le comportement actuel du marché reflète un retour vers des fondamentaux plus robustes, avec une demande soutenue par les obligations de conformité.

Les prix ont subi des fluctuations rapides :

Facteurs haussiers : corrélation avec la hausse des prix du gaz, période de conformité 2024 et hausse des émissions énergétiques. Le marché a également montré une certaine résilience face aux tensions géopolitiques, la présence de drones russes en Pologne n’ayant pas déclenché de mouvements de prix significatifs, la dynamique restant tributaire des fondamentaux techniques.

    Crédits carbone : vers un cadre européen plus strict

    Le 23 juillet 2025, la Commission européenne a confirmé son intention d’intégrer des crédits carbone internationaux dans l’atteinte de son objectif climat 2040. Ces crédits ne pourront représenter que 3 % des émissions et leur utilisation ne débutera qu’à partir de 2036, sous conditions strictes.

    La Commission prépare un cadre européen renforcé pour garantir :

    • La qualité et la traçabilité des crédits carbone achetés.
    • Leur conformité à l’Accord de Paris.
    • Des règles de suivi et de vérification plus strictes.

    Évolutions réglementaires et innovations

    Le marché carbone évolue rapidement, sous l’effet de nouvelles réglementations et innovations. L’introduction du CBAM (Carbon Border Adjustment Mechanism) dès 2026 imposera des certificats pour certaines importations, modifiant la compétitivité des produits européens. Parallèlement, les crédits carbone volontaires et les projets de reforestation ou de capture de CO2 se développent, offrant aux entreprises de nouvelles opportunités pour compenser leurs émissions. Ces évolutions, combinées à des outils technologiques de suivi et de traçabilité des émissions, renforcent la transparence et la fiabilité du marché.

    La volatilité des prix du CO2 impactant directement ceux de l’électricité

    La remontée des prix du carbone à 77 €/t en septembre a directement soutenu les prix à terme de l’électricité, particulièrement pour les producteurs utilisant des combustibles fossiles. Cette corrélation démontre l’impact immédiat des quotas d’émissions sur les coûts de production électrique.

    Implications pour les acteurs du marché

    La forte hausse de septembre (de ~70 à 77 €/t) modifie significativement les stratégies des entreprises soumises au SEQE-UE :

    • Stratégies d’achat : Les entreprises doivent désormais anticiper des coûts plus élevés et ajuster leurs stratégies d’approvisionnement en quotas.
    • Incitations à la réduction : La hausse des prix renforce l’incitation financière à investir dans des technologies de décarbonation et l’efficacité énergétique.

    Dans ce contexte de prix plus élevés, certaines entreprises renforcent leur souveraineté énergétique en produisant leur propre électricité grâce au solaire. Découvrir le parking solaire d’IDEX

    Perspectives stratégiques pour les entreprises

    Face à la hausse du marché, les entreprises développent plusieurs stratégies : achats anticipés de quotas pour sécuriser les coûts, couverture via des produits financiers dérivés, ou investissement direct dans la production d’électricité renouvelable. Certaines optent pour l’auto-production solaire ou éolienne afin de réduire leur dépendance aux quotas. Ces stratégies permettent non seulement de maîtriser les coûts liés aux émissions de CO2, mais aussi d’anticiper les régulations futures et de valoriser leur engagement environnemental auprès des clients et investisseurs.

    Quelles sont les perspectives d’évolutions du marché du carbone dans les années à venir ?

    À l’horizon 2030, plusieurs trajectoires se dessinent pour le prix des quotas carbone :

    • Une reprise industrielle accélérée pourrait faire grimper les prix au-delà de 150 €/t.
    • Une crise énergétique ou une offre restreinte, exacerbée par le plan RepowerEU, pourrait maintenir les prix à une moyenne de 140 €/t, avec des pics possibles à 200 €/t.

    Alors que l’UE vise une baisse de 55 % des émissions d’ici 2030, les disparités mondiales restent préoccupantes. Les engagements internationaux devront intégrer à la fois des considérations environnementales et économiques pour garantir leur efficacité sans compromettre la croissance.

    Le plan national intégré énergie-climat (PNIEC) de la France

    Dans son plan national intégré énergie-climat (PNIEC) remis à la Commission européenne, la France a réaffirmé son engagement envers les énergies décarbonées, en reconnaissant la contribution du nucléaire tout en faisant des concessions sur les énergies renouvelables. La France devrait viser une part de 44 % de renouvelables dans la consommation finale d’énergie brute. Cependant, la Commission européenne pourrait accepter un objectif de 42,5 % en raison de l’instabilité politique actuelle.

    Une reprise industrielle forte

    La reprise rapide de l’activité industrielle après des années de stagnation pourrait entraîner une augmentation significative des prix des EUA. Une demande accrue de quotas, due à une hausse de la production et des émissions, pousserait les prix vers le haut. Avec les 77 €/t atteints en septembre 2025, les experts révisent leurs prévisions, anticipant une consolidation entre 80-90 € d’ici fin 2025 et une trajectoire haussière vers 150 € d’ici 2030. En parallèle, l’accélération de la décarbonation de l’industrie est poussé par les politiques publiques et les innovations techniques.

    Des fluctuations des prix de l’énergie imprévues

    Les prix du gaz jouent un rôle crucial dans le marché du carbone. Une augmentation des prix du gaz pousse les industries à utiliser des sources d’énergie plus polluantes comme le charbon, augmentant ainsi la demande de quotas. En cas de nouvelle crise énergétique, les prix des EUA pourraient grimper à plus de 150 € d’ici 2030.

    Une offre qui se réduit

    Les ajustements réglementaires, tels que le plan RepowerEU, réduiront l’offre de quotas après 2025, créant une pression à la hausse sur les prix. Cette réduction de l’offre, avec une demande stable ou croissante, pourrait faire monter les prix des EUA à 140 € en moyenne, avec des pics possibles à 200 € d’ici 2030.

    Historique de l’évolution du prix du carbone en 2025

    Résumé du cours du carbone sur le troisième trimestre 2025

    Évolution de juillet à septembre 2025 : Après une période de consolidation en juillet autour de 69-70 €/t, le marché du carbone a connu un tournant décisif en septembre 2025. Les prix sont sortis de leur fourchette estivale pour atteindre 77 €/t mi-septembre, soit une hausse de plus de 10% par rapport aux niveaux de juillet. Cette remontée s’explique par la convergence de plusieurs facteurs : la hausse corrélée des prix du gaz, l’augmentation des émissions dans le secteur énergétique, et surtout l’approche de la fin de la période de mise en conformité pour les émissions 2024. Les acheteurs tardifs ont été particulièrement actifs sur le marché, créant une pression haussière significative. Le marché a également démontré sa maturité en résistant aux tensions géopolitiques ponctuelles, se concentrant sur ses fondamentaux techniques et réglementaires.

    Résumé du cours du carbone sur le premier et deuxième trimestre 2025

    Depuis le début de l’année 2025, le prix des quotas carbone européens (EUA) a reculé de près de 13 %, atteignant 61,94 €/t au 11 avril 2025. Cette baisse s’explique principalement par les incertitudes économiques en Europe, malgré un niveau qui reste historiquement élevé. Les fondamentaux demeurent contrastés : alors que certains pays comme l’Italie demandent un assouplissement des règles de l’Accord vert européen, la France débloque 400 M€ pour soutenir des projets de décarbonation industrielle, dans le cadre du plan France 2030.

    À l’international, les dynamiques sont tout aussi divergentes : les États-Unis envisagent de réduire le financement des technologies bas carbone et assouplissent les exigences environnementales pour les concessions pétrolières, tandis que des initiatives privées comme le projet de reboisement au Brésil, soutenu par Santander et la BNDES, voient le jour. Le marché du carbone reste ainsi tiraillé entre signaux politiques et ambitions climatiques, dans un contexte géopolitique et économique en constante évolution.

    Depuis le début d’année, les prix européens du carbone chutent. Mi-mai 2024, le contrat de référence EUA pour décembre 2024 a chuté de 1,45 EUR pour s’établir à 71,81 EUR/t. Cette baisse est attribuée à plusieurs facteurs, notamment la production d’électricité à faible émission et une augmentation des enchères d’EUA. En outre, la baisse de l’activité industrielle en Europe, exacerbée par le conflit en Ukraine, a conduit à une demande réduite pour les quotas d’émission. Les fonds d’investissement, avec un positionnement « net short » depuis 33 semaines consécutives, continuent de vendre plus de quotas qu’ils n’en achètent, accentuant la pression à la baisse sur les prix.

    Enjeux climatiques mondiaux et politiques européennes

    Australie : la banque verte CEFC bat un record avec 3,5 Mds AUD investis dans la transition énergétique

    La banque publique verte CEFC a investi un montant record de 3,5 milliards AUD (2,3 Mds USD) sur l’exercice 2024‑2025, soit plus du double de l’an dernier. L’essentiel de ces fonds a été dirigé vers la modernisation des réseaux électriques, dont 2,1 Mds AUD pour un nouveau lien de transmission sur la côte est. Ces investissements visent à accélérer la transition énergétique alors que le pays s’est fixé un objectif de 82 % d’électricité renouvelable d’ici 2030, un cap jugé encore hors de portée par les analystes.

    91 % des nouvelles capacités renouvelables désormais moins chères que les fossiles (IRENA)

    Selon l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (IRENA), 91 % des nouveaux projets d’énergies renouvelables déployés en 2024 (solaire, éolien, hydraulique, géothermie) sont aujourd’hui plus compétitifs que les centrales fossiles les plus économiques. L’an dernier, 582 GW de capacités vertes ont été ajoutés dans le monde, un record. Le coût du solaire photovoltaïque a chuté de 41 % et celui de l’éolien terrestre de 53 % par rapport aux sources fossiles. Cette bascule pourrait générer jusqu’à 467 milliards USD d’économies sur les combustibles fossiles évités, estime l’IRENA, qui alerte toutefois sur des tensions d’approvisionnement et des risques géopolitiques.

    2024 : Une année record pour le climat ?

    Le service climatique Copernicus de l’UE prévoit que 2024 pourrait devenir l’année la plus chaude jamais enregistrée, avec une température mondiale moyenne de 1,65 °C au-dessus des niveaux préindustriels. Ces données soulignent l’urgence de la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES). Si les émissions de CO2 de l’UE devraient baisser de 4 % en 2024 grâce à la réduction des activités charbonnières, les émissions mondiales continuent d’augmenter, avec une prévision de +0,8 %, atteignant 37,4 milliards de tonnes.

    Réformes réglementaires : le CBAM en 2026

    Pour lutter contre la fuite de carbone, l’UE introduira le mécanisme d’ajustement carbone (CBAM) avec des certificats obligatoires pour certaines importations dès 2026. Cette mesure vise à protéger la compétitivité des industries européennes face aux régulations climatiques strictes tout en soutenant les objectifs de décarbonation.

    Baisse des émissions et réduction de la demande de quotas

    En France, les émissions de gaz à effet de serre ont chuté de 5,8 % en 2023, poursuivant la tendance de réduction de 2,7 % en 2022. Ces réductions sont positives, mais elles restent insuffisantes pour atteindre les objectifs ambitieux de la France. Le pays vise à réduire ses émissions de 50 % d’ici 2030 et à devenir neutre en carbone d’ici 2050. Cependant, la demande pour les quotas d’émission de CO2 a diminué parallèlement à la baisse des émissions. Cette réduction de la demande a contribué à la récente baisse des prix du carbone sur le marché européen.

    Comment fonctionne le marché du carbone ?

    Le marché du carbone repose sur le système de plafonnement et d’échange, ou cap-and-trade. Les autorités établissent un plafond (cap) sur les émissions totales de CO2 et distribuent ou vendent des quotas d’émission aux entreprises. Chaque quota permet d’émettre une tonne de CO2. En conséquence, les entreprises doivent avoir suffisamment de quotas pour couvrir leurs émissions annuelles, sinon elles doivent acheter des quotas supplémentaires ou payer des amendes. Ce système incite les entreprises à réduire leurs émissions pour éviter les coûts supplémentaires liés à l’achat de quotas​.

    Schéma marché carbone

    Les acteurs du marché du carbone

    Le marché du carbone réunit une variété d’acteurs, chacun jouant un rôle spécifique dans la fixation des prix et la régulation des émissions. Les entreprises industrielles et énergétiques, telles qu’EDF, Engie, ArcelorMittal ou TotalEnergies, sont les principaux émetteurs et doivent acheter ou vendre des quotas selon leurs besoins. Les bourses spécialisées, comme l’ICE (Intercontinental Exchange) et l’EEX (European Energy Exchange), facilitent la négociation des quotas. Les brokers et courtiers permettent aux entreprises de gérer leurs positions sur le marché, tandis que les fonds d’investissement, notamment les fonds verts, influencent la volatilité par leurs stratégies d’achat et de vente. Enfin, les régulateurs européens et les gouvernements fixent les règles du marché et veillent à la bonne application du Système d’Échange de Quotas d’Émission (SEQE-UE).

    Qui est concerné par le marché du carbone?

    Le marché du carbone concerne principalement les industries à forte intensité énergétique telles que la production d’électricité, la sidérurgie, et les raffineries. En Europe, le Système d’Échange de Quotas d’Émission (EU ETS) inclut plus de 11 000 installations industrielles. Les entreprises participant à ce marché sont tenues de surveiller et de déclarer leurs émissions, et de se conformer aux réglementations en vigueur. Les gouvernements et les institutions financières sont également impliqués, influençant les politiques et participant aux transactions de quotas​.

    En intégrant ce coût dans leurs décisions financières, les entreprises peuvent mieux évaluer les risques et opportunités liés au climat, anticiper les futures régulations et améliorer leur compétitivité. Cet outil aide également à aligner les stratégies commerciales avec les objectifs de durabilité et les engagements climatiques internationaux.

    Influence du prix du CO2 sur le prix de l’électricité

    Le marché du carbone a un impact significatif sur le prix de l’électricité. Les producteurs d’électricité utilisant des combustibles fossiles doivent acheter des quotas pour couvrir leurs émissions de CO2. En effet, lorsque les prix des quotas augmentent, les coûts de production d’électricité augmentent également, ce qui se répercute sur les consommateurs. À l’inverse, une baisse des prix des quotas peut réduire les coûts de production. De plus, les entreprises peuvent utiliser des prix internes du carbone pour intégrer les coûts environnementaux dans leurs décisions stratégiques, influençant ainsi leurs investissements dans des technologies plus propres .

    Mécanisme de formation du prix du carbone

    Le prix des quotas de carbone résulte d’un équilibre entre l’offre et la demande. L’offre est déterminée par le plafond global fixé par l’Union européenne, tandis que la demande dépend de l’activité industrielle, des besoins en électricité et des contraintes réglementaires. À cela s’ajoutent des facteurs exogènes : les prix du gaz ou du charbon influencent la consommation énergétique et donc la demande de quotas. La spéculation et l’anticipation des variations de l’activité économique jouent également un rôle non négligeable. Ainsi, le marché carbones fonctionne comme un système complexe où chaque acteur, du producteur industriel à l’investisseur financier, contribue à la fluctuation des prix.

    Comment lire le marché carbone comme un pro :

    • Prix : suit l’équilibre offre/demande, influencé par les coûts de l’énergie et la spéculation.
    • Acteurs : industriels, bourses, brokers, fonds d’investissement, régulateurs.
    • Instruments financiers : quotas spot, contrats à terme, options.
    • Impact sur l’électricité : prix des quotas répercutés sur le coût de production, influençant la facture des consommateurs.
    • Stratégie : anticiper, couvrir, réduire ses émissions et investir dans les renouvelables.
      Ce focus permet de synthétiser le marché pour un lecteur professionnel qui souhaite comprendre rapidement les enjeux et opportunités.

    FAQ sur le marche du carbone

    Quelles sont les prévisions du marché de carbone pour 2030 ?

    À l’horizon 2030, plusieurs trajectoires se dessinent pour le prix des quotas carbone :
    Une reprise industrielle accélérée pourrait faire grimper les prix au-delà de 150 €/t.
    Une crise énergétique ou une offre restreinte, exacerbée par le plan RepowerEU, pourrait maintenir les prix à une moyenne de 140 €/t, avec des pics possibles à 200 €/t.

    Comment fonctionne le marché du carbone ?

    Le marché du carbone repose sur le système de plafonnement et d’échange, ou cap-and-trade. Les autorités établissent un plafond (cap) sur les émissions totales de CO2 et distribuent ou vendent des quotas d’émission aux entreprises. Chaque quota permet d’émettre une tonne de CO2. En conséquence, les entreprises doivent avoir suffisamment de quotas pour couvrir leurs émissions annuelles, sinon elles doivent acheter des quotas supplémentaires ou payer des amendes.

    Qui sont les principaux acteurs du marché du carbone ?

    Les acteurs principaux sont les industries fortement émettrices (production d’électricité, sidérurgie, ciment, chimie), les bourses spécialisées comme l’ICE et l’EEX, ainsi que les brokers et fonds d’investissement qui participent à la négociation et influencent la volatilité des prix. Les régulateurs européens et les gouvernements jouent un rôle central en fixant les règles et en surveillant le respect des quotas. Ces différents acteurs interagissent pour assurer la fluidité, la transparence et l’efficacité du marché.

    Quelles sont les principales tendances des prix du carbone en 2025 ?

    En 2025, les prix du carbone sont marqués par une forte volatilité. Après un rebond début juillet lié à la chaleur estivale, les prix ont légèrement reculé autour de 70 €/t. Les facteurs influençant ces variations incluent les fluctuations des prix du gaz, l’activité industrielle, la spéculation financière et les décisions politiques. À moyen terme, les analystes prévoient une hausse progressive du prix des quotas, en lien avec la réduction de l’offre de quotas et l’accélération des objectifs de décarbonation de l’UE.

    Comment les entreprises peuvent-elles gérer le risque lié au marché du carbone ?

    Les entreprises disposent de plusieurs stratégies : elles peuvent acheter leurs quotas à l’avance pour sécuriser les prix, utiliser des instruments financiers dérivés pour se couvrir contre la volatilité, ou investir dans la production d’électricité renouvelable et l’efficacité énergétique pour réduire leur besoin en quotas. Ces mesures permettent de maîtriser les coûts liés aux émissions, de respecter les obligations réglementaires et de valoriser leur engagement environnemental auprès des parties prenantes.

    Quel est l’impact du marché du carbone sur le prix de l’électricité ?

    Le marché du carbone influence directement le coût de production de l’électricité, en particulier pour les centrales utilisant des combustibles fossiles. Lorsque le prix des quotas augmente, le coût de production augmente également et se répercute sur les consommateurs. À l’inverse, une baisse des prix des quotas peut réduire les coûts de production. Les producteurs peuvent également intégrer un prix interne du carbone dans leurs décisions stratégiques pour guider leurs investissements vers des technologies plus propres et plus compétitives.

    Quelles évolutions réglementaires sont attendues pour le marché du carbone ?

    L’UE prévoit plusieurs évolutions importantes : l’introduction du mécanisme d’ajustement carbone aux frontières (CBAM) en 2026, des règles plus strictes pour les crédits carbone internationaux et le renforcement du suivi et de la traçabilité des quotas. Ces mesures visent à limiter la fuite de carbone, garantir la conformité à l’Accord de Paris et stimuler l’investissement dans des projets bas carbone. Les entreprises doivent s’y préparer pour rester compétitives et alignées avec les objectifs climatiques européens.

    Quels facteurs peuvent faire varier les prix du carbone à l’avenir ?

    Les prix du carbone dépendent de l’équilibre entre l’offre et la demande, influencé par l’activité industrielle, les politiques publiques, le prix des énergies fossiles, et les crises énergétiques éventuelles. Des facteurs exogènes comme la spéculation financière et l’évolution des technologies de décarbonation peuvent également accentuer les variations. Les analystes anticipent que la réduction de l’offre de quotas, combinée à une reprise industrielle ou à des crises énergétiques, pourrait pousser les prix vers des niveaux records à horizon 2030.