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L’éolien en France : une accélération insuffisante du parc éolien

La France, dans le cadre de la transition énergétique, cherche à accélérer le développement de son parc éolien. D’ici 2028, la France doit doubler ses capacités de production installée d’énergies renouvelables, par rapport à 2017. Pour l’heure, cette accélération se fait sentir, mais reste toujours en deçà du rythme nécessaire pour atteindre l’objectif.  

 

L’énergie éolienne : faisons un point sur cette énergie renouvelable  

 

Comment fonctionne une éolienne ?

 

L’énergie éolienne tire un bénéfice du vent, pour générer de l’électricité. Dans les faits, les éoliennes transforment l’énergie cinétique en énergie électrique. Grâce au mouvement créé par le vent, le rotor (moyeu + pales) transmet la force des pales vers un alternateur. 

 

  fonctionnement éolienne

Source : connaissance des énergies

 

L’alternateur transmet ensuite l’électricité créée vers le transformateur, qui se charge de conditionner l’électricité pour l’injection sur le réseau. 

 

Il existe en France des éoliennes de taille différente, pouvant aller de 50 à 130 mètres de hauteur. Plus la hauteur du mât est importante, plus l’éolienne est en capacité de capter des vents puissants. Il faut savoir que l’éolienne fonctionne à partir de 15 km/h. Pour des mesures de sécurité, son fonctionnement est coupé à partir d’une vitesse de vent supérieure à 90 km/h.

 

Afin de maximiser la captation de la puissance du vent, les éoliennes sont généralement équipées de 3 pales. Pour les plus grandes éoliennes, les pales peuvent mesurer jusqu’à 75 mètres. 

 

Combien coûte une éolienne ?

 

Pour l’éolien terrestre de très grande puissance, une éolienne peut coûter entre 1 et 2 millions d’euros/MWh. Il faut savoir que les éoliennes de nouvelle génération atteignent des puissances de 5 MWh. Ainsi, les plus grandes éoliennes coûtent près de 10 millions d’euros.

 

Pour les éoliennes en mer, le coût d’investissement peut atteindre entre 2 et 3 millions d’euros par MWh. Cette hausse du coût est liée :

 

  • aux travaux d’embasement plus conséquents que sur terre ;
  • au raccordement plus délicat de l’éolienne au réseau terrestre d’électricité.

 

Combien faut-il d’éoliennes pour remplacer une centrale nucléaire ?

 

Lorsque l’on compare la production nucléaire avec celle de l’éolien en 2019, celui-ci a produit 34,1 TWh. Dans le même temps, le parc nucléaire a produit durant l’année 379,5 TWh, soit 11 fois de plus que le parc éolien. Pourtant, on compte en France plus de 1800 parcs éoliens. Dans le même temps, il y a seulement 19 centrales nucléaires en fonction. 

 

Ainsi, sur la base des données de l’année 2019, pour équivaloir la production annuelle d’une centrale nucléaire, il faut 1047 éoliennes en fonction. Dans les faits, il y a une capacité de production éolienne équivalente à une seule centrale nucléaire, ce qui est insuffisant dans le cadre de la transition énergétique. 

 

Quelles sont les prévisions à venir sur le développement du parc ? 

 

L’éolien maritime : un développement notable, mais insuffisant

 

Pour rattraper ce retard sur la production éolienne, la France doit accroître ses efforts en la matière. Ainsi, d’ici 2050, la France s’est fixée comme objectif d’installer 50 parcs éoliens en mer, territoire sous-exploité pour la production éolienne. Cela doit permettre d’atteindre une puissance de 40 GW à terme. Ce plan de développement suit les actions mises en place pour le parc photovoltaïque.

 

Jusqu’à peu, seule une éolienne en mer était rattachée au réseau électrique national. Cette éolienne était au large de Ouessant. Depuis juin 2022, le premier parc éolien offshore posé a produit de l’électricité. Ce parc est au large de Saint-Nazaire. Pour l’instant, il compte 27 éoliennes. D’ici la fin de l’année 2022, le parc comptera 80 éoliennes. 

 

Néanmoins, malgré cet objectif clair, la nouvelle ministre de la transition énergétique, Mme Pannier-Runacher, a indiqué en marge d’une réunion sur l’énergie : “Nous devons continuer le déploiement au même rythme qu’aujourd’hui, c’est à dire un rythme qui correspond manifestement à ce que la société française est prête à accepter.”

 

Cette déclaration refroidit les acteurs du secteur, qui s’inquiètent de l’investissement gouvernemental à ce sujet. En effet, avec le rythme actuel, il faut 10 années pour mettre en service un parc éolien. En Allemagne, il faut seulement 5 ans. Au Royaume-Uni, il en faut 6. Pour l’heure, 7 sites sont en cours d’élaboration, au large de la Bretagne, de la Normandie et des Hauts-de-France, dont celui de Saint-Nazaire.  

 

carte éolien france

Source : Ouest France

 

La France : 2ème gisement européen en énergie éolienne maritime

 

Ce manque de projets officiels est d’autant plus regrettable que la France possède le 2ème gisement européen en énergie éolienne maritime, grâce à sa façade atlantique. A l’inverse, l’Allemagne, la Belgique, les Pays-bas et le Danemark ont annoncé courant mai 2022 vouloir installer près de 150 GW d’éoliennes offshores, d’ici 2050. Cette volonté forte de ces gouvernements contraste avec la France, annonçant pour l’instant avec parcimonie, des appels d’offres. 

 

On peut notamment citer l’appel d’offres lancé en mars pour deux projets éoliens offshores, au large de la Méditerranée. Ces deux projets compteront une vingtaine d’éoliennes, pour une puissance globale estimée à 500 MW. A terme, ces deux parcs éoliens atteindront 750 MW. Un autre appel d’offres a été lancé en avril 2021 au large de la Normandie, pour installer à terme 1 GW d’éoliennes. 

 

Malgré ces quelques exemples, la FEE (France Energie Eolienne) a exprimé son regret de voir trop peu d’appels d’offres en France. Par exemple, elle avait proposé de faire un deuxième appel d’offres d’1 GW en Normandie, pour maintenir la dynamique mise en place. Malheureusement, les politiques ont décidé de se limiter à un seul projet dans la région. Cette frilosité politique illustre les difficultés de la France à répondre aux objectifs européens en la matière, et par extension, son retard. 

 

L’éolien terrestre : un développement plus avancé, mais en perte de vitesse

 

Selon le rapport Wind Energy In Europe in 2021, la France se place en 3ème position en termes d’éolien terrestre en Europe, avec 19 GW de puissance installée sur le territoire. Elle se place derrière l’Allemagne (56 GW) et l’Espagne (28 GW). 

 

Installation éolienne europe

 

Source : Rapport Wind in Europe in 2021

 

Ces installations ont permis de produire 38,6 TWh d’électricité, soit l’équivalent de 7,9% de la consommation annuelle. La 1ère région française en termes d’éolien terrestre est les Hauts-de-France (486 installations), devant : 

 

  • la région Grand-Est (396) ;
  • la région Occitanie (189).

 

En termes de rythme de développement durant 2021, la France se place en 4ème position sur le territoire derrière la Suède, l’Allemagne et la Turquie. Tout cumulé, la France se positionne 6ème en Europe, avec seulement 1,2 GW supplémentaire installé. A ce rythme, la France perd des places et peut être dépassée par la Suède, ou encore la Turquie d’ici quelques années. 

 

Sur 2021, la France fait partie des pays ayant concentré leurs efforts sur l’éolien terrestre. Seuls le Royaume-Uni, les Pays-Bas et le Danemark ont mis en service à la fois des éoliennes terrestres et maritimes. 

 

Cette réalité française de se concentrer sur l’éolien terrestre devrait changer dans les années à venir. En effet, le gouvernement souhaite réduire ses efforts dans ce secteur, avec un doublement des capacités terrestres installées passées en 30 ans, au lieu de 10 à l’origine. Les efforts vont se concentrer sur l’éolien maritime, la création de nouvelles centrales nucléaires et le maintien en état du parc hydraulique

 

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