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Audit énergétique des grandes entreprises : définition, obligations et méthodologie

L’audit énergétique des grandes entreprises est un levier clé pour réduire les consommations d’énergie et améliorer la performance environnementale. Il permet d’identifier les sources de gaspillage et d’adopter des solutions d’optimisation efficaces. Quelles sont les nouvelles obligations à partir de 2026 ? Quelle est la réglementation en vigueur ? Quelles différences avec le DPE ? Comment se déroule un audit énergétique et quelles aides financières sont disponibles ? Découvrez tout ce qu’il faut savoir pour garantir la conformité et maximiser les économies d’énergie.

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Qu’est-ce qu’un audit énergétique des grandes entreprises ?

L’audit énergétique est une analyse approfondie des consommations d’énergie d’une entreprise. Son objectif principal est d’identifier les sources de gaspillage, de proposer des améliorations et d’optimiser la performance énergétique des installations. Il s’inscrit dans une stratégie globale de réduction des coûts, d’amélioration de l’efficacité énergétique et de transition vers la neutralité carbone.

Depuis 2026, cette obligation découle de la nouvelle directive européenne sur l’efficacité énergétique (révision 2023, transposée en droit français en 2026).
Elle renforce les exigences de suivi et élargit le champ des entreprises concernées.

À partir du 11 octobre 2026, toute entreprise dont la consommation énergétique annuelle moyenne dépasse 2,75 GWh sur les trois dernières années devra réaliser un audit énergétique, même si elle ne remplit pas les critères de taille ou de chiffre d’affaires.
L’audit doit couvrir au minimum 80 % de la facture énergétique et être renouvelé tous les quatre ans.

Les entreprises dont la consommation dépasse 23,6 GWh/an devront obligatoirement mettre en place un système de management de l’énergie certifié ISO 50001 avant le 11 octobre 2027.

Un outil stratégique pour la performance énergétique

Pour une grande entreprise, l’audit énergétique ne se limite pas à un simple état des lieux de la consommation d’énergie. Il permet de :

  • Détecter les postes les plus énergivores (bâtiments, équipements, process industriels).
  • Identifier les gisements d’économies d’énergie.
  • Proposer des actions correctives, du simple ajustement des réglages des outils de production à des investissements plus conséquents.
  • Optimiser la gestion des ressources et améliorer la compétitivité.

Lorsqu’une entreprise met en œuvre les recommandations issues de l’audit, elle peut réduire sa consommation énergétique de 20 % à 30 %, voire plus selon son secteur d’activité.

Depuis 2026, l’audit doit désormais s’accompagner d’un plan d’action documenté, présentant les mesures à engager et leur faisabilité technique et économique. Ce plan doit être conservé quatre ans et actualisé à chaque renouvellement d’audit.

Différence entre DPE et audit énergétique

Le Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) et l’audit énergétique sont souvent confondus, mais ils répondent à des objectifs différents :

  • Le DPE évalue la performance énergétique d’un bâtiment sur la base d’une estimation standardisée. Il classe le bien sur une échelle de A à G et donne des recommandations générales.
  • L’audit énergétique, en revanche, est une analyse plus approfondie des consommations réelles d’un site ou d’une entreprise. Il inclut des mesures précises pour améliorer l’efficacité énergétique, avec une évaluation des coûts et des gains potentiels.

Depuis 2026, le DPE reste obligatoire pour les bâtiments, tandis que l’audit énergétique devient un instrument de pilotage stratégique pour toutes les entreprises énergivores, quel que soit leur secteur (industrie, tertiaire, logistique, hospitalier, etc.).

Audit énergétiqueDiagnostic de performance énergétique (DPE)
DéfinitionAnalyse détaillée des consommations d’énergie d’une entreprise ou d’un bâtiment pour identifier des économies d’énergie.Évaluation rapide de la performance énergétique d’un bâtiment avec une étiquette de consommation (A à G).
ObjectifRéduire les consommations d’énergie et proposer des actions concrètes d’amélioration.Informer sur la consommation énergétique et l’impact environnemental d’un bâtiment.
ObligationObligatoire pour les grandes entreprises (+250 salariés ou CA > 50 M€/ bilan > 43M€).Obligatoire pour la vente ou la location d’un bien immobilier.
Normes et réglementationNF EN 16247, ISO 50001, Code de l’énergieRéglementation thermique, articles du Code de la construction et de l’habitation.
PérimètreEntreprises industrielles, tertiaires, collectivités (minimum 80% des factures énergétiquesBâtiments résidentiels et tertiaires, logements individuels et collectifs.
MéthodologieCollecte de données, analyse détaillée, identification des gisements d’économies, recommandations chiffrées, plan d’action.Relevé des consommations d’énergie, prise en compte des équipements de chauffage et de ventilation, classement énergétique.
Résultat fourniRapport détaillé avec un plan d’amélioration, des préconisations et des estimations d’économies d’énergie.Étiquette énergie (A à G) et recommandations générales pour améliorer la performance énergétique du bâtiment.
Durée de validité4 ans pour les grandes entreprises.10 ans pour les bâtiments résidentiels et tertiaires.
Différence entre DPE et audit énergétique

Les obligations légales pour les grandes entreprises

Qui est concerné par l’audit énergétique obligatoire ?

Ces critères d’assujettissement disparaissent en 2026. Désormais, toute entreprise quelle que soit sa taille consommant plus de 2,75 GWh/an (soit environ 10 térajoules) sur les trois dernières années est soumise à l’obligation d’audit énergétique.

Les groupes d’entreprises peuvent mutualiser cette obligation si le périmètre audité couvre au moins 80 % de leur consommation globale.

Fréquence et périmètre de l’audit

L’audit doit être réalisé tous les quatre ans et couvrir au moins 80 % des factures énergétiques de l’entreprise. Il doit suivre les normes NF EN 16247, qui définissent des procédures adaptées aux différents secteurs (bâtiments, procédés industriels, transport).

Les audits réalisés après le 11 octobre 2026 devront intégrer un plan d’action associé et un suivi de la mise en œuvre des recommandations.

Exemptions possibles

Les entreprises disposant d’un système de management de l’énergie certifié ISO 50001 couvrant au moins 80 % de leur consommation énergétique peuvent être exemptées de cette obligation. Toutefois, si cette certification expire, l’entreprise dispose de six mois pour effectuer un audit énergétique.

À partir de 2027, cette exemption ne sera valable que si la certification ISO 50001 reste active et auditable chaque année.

Méthodologie d’un audit énergétique

Étapes de l’audit

  1. Collecte des données énergétiques : récupération des factures, analyse des consommations et des usages.
  2. Visite des sites : inspection des équipements, identification des déperditions énergétiques.
  3. Analyse des performances énergétiques : évaluation des rendements et identification des gisements d’économie.
  4. Proposition de solutions : recommandations d’amélioration, chiffrage des investissements et calcul des gains.
  5. Plan d’action et suivi : mise en place des mesures et évaluation de leur impact.

L’auditeur doit être qualifié selon la NF EN ISO/IEC 17024. Les audits internes ne sont acceptés que s’ils sont supervisés ou validés par un organisme accrédité.

Faire appel à une entreprise de conseil en énergie

Pour garantir un audit fiable, il est recommandé de faire appel à un cabinet de conseil en énergie. Ces experts disposent des compétences et des outils nécessaires pour analyser précisément les performances énergétiques et proposer des solutions adaptées.

Les entreprises peuvent également mutualiser leur audit avec un prestataire unique pour plusieurs sites, sous réserve de cohérence technique et géographique.

Réalisation par un expert qualifié

L’audit énergétique doit être réalisé par un auditeur certifié. Il peut s’agir d’un prestataire externe ou d’un référent interne qualifié ayant suivi une formation reconnue.

Les sanctions en cas de non-respect

Le non-respect de l’obligation d’audit expose les entreprises à des sanctions financières. À compter de 2026, la sanction en cas de non-conformité est renforcée : amende administrative pouvant atteindre 100 000 € pour les personnes morales et 2 % du chiffre d’affaires mondial, portée à 4 % en cas de récidive. Des contrôles seront réalisés par les DREAL et la DGEC, notamment via la plateforme nationale de déclaration des audits énergétiques.

Justifications à produire

Les entreprises doivent transmettre :

  • Le périmètre de l’audit,
  • La synthèse du rapport,
  • Les copies des certificats ISO 50001,
  • Le rapport complet (en cas de transmission électronique).

Aides financières pour réaliser un audit énergétique

L’ADEME propose des subventions pour les PME et les entreprises industrielles de moins de 250 salariés :

  • Grandes entreprises : prise en charge jusqu’à 60 % du coût de l’audit
  • Moyennes entreprises : 70 %
  • Petites entreprises : 80 %

Les demandes se font sur la plateforme Agir pour la transition écologique. En 2026, ces aides seront élargies aux groupements d’entreprises ou aux sites multi-établissements sous conditions de mutualisation.

Bénéfices de l’audit énergétique 

L’audit énergétique pour les grandes entreprises présente de nombreux bénéfices à commencer par la réduction des coûts énergétiques qui peuvent aller jusqu’à 30 % d’économies possibles. Il permet aussi l’amélioration de la performance environnementale en diminuant les émissions de CO2. L’audit réduit les pertes et augmente la durée de vie des installations en optimisant les équipements de l’entreprise. Pour finir, certaines mesures peuvent bénéficier d’un soutien financier.

L’audit énergétique est ainsi un levier stratégique pour les grandes entreprises, leur permettant d’optimiser leurs coûts tout en répondant aux exigences réglementaires et environnementales.

FAQ

L’audit énergétique est-il obligatoire pour toutes les entreprises ?

Non, seules les grandes entreprises (plus de 250 salariés ou un CA > 50 M€ ou un bilan > 43 M€) sont concernées par l’obligation d’audit énergétique tous les 4 ans. Les PME peuvent le réaliser volontairement pour optimiser leur consommation d’énergie.

Quel est le prix d’un audit énergétique ?

Le coût d’un audit énergétique varie selon la taille de l’entreprise et la complexité du site. Pour une PME, il peut aller jusqu’à 10 000 €, tandis que pour un site industriel ou un grand bâtiment tertiaire, il peut atteindre 100 000 €. Des aides de l’ADEME sont disponibles pour les PME industrielles.

Quelles sont les aides financières pour réaliser un audit énergétique ?

L’ADEME propose des subventions pour les PME industrielles pouvant couvrir jusqu’à 80 % des frais. Ces aides varient selon la taille de l’entreprise : 60 % pour les grandes entreprises, 70 % pour les moyennes entreprises et 80 % pour les petites entreprises.

Est-ce que l’audit énergétique remplace le DPE ?

Non, un audit énergétique ne remplace pas un Diagnostic de Performance Énergétique (DPE). Le DPE est une évaluation rapide de la consommation énergétique d’un bâtiment, tandis que l’audit énergétique est une analyse approfondie visant à identifier des améliorations concrètes.

Quelles sont les sanctions en cas de non-réalisation de l’audit énergétique ?

Les entreprises ne respectant pas l’obligation d’audit énergétique encourent une amende pouvant aller jusqu’à 2 % du chiffre d’affaires HT, portée à 4 % en cas de récidive. Le rapport d’audit doit être transmis via la plateforme de l’ADEME pour prouver la conformité.