L’année 2024 marque un tournant après 2 ans de crises énergétiques. Malgré les conflits politiques en Europe, les difficultés de production d’énergie par EDF, le prix de l’électricité et du gaz naturel est en baisse et stable. Les prévisions 2024 sont optimistes quant à l’évolution des prix des énergies.
Quels sont les prix de l’électricité pour 2024 ?
Prix de l’électricité en baisse sur la dernière semaine d’octobre
Les prix de l’électricité en Europe ont connu une baisse sur la dernière semaine d’octobre. Malgré une baisse de la production éolienne en France, Allemagne et Italie, la météo encore clémente et la bonne production portugaise et espagnole explique en partie ce phénomène. Pour autant, les prévisions anticipent des hausses sur cette fin d’année conformément à l’augmentation de la demande hivernale. Plus d’informations sur le prix du kWh sur ce guide de Selectra.
En 2023, les heures de prix négatifs sur le marché de l’électricité en France ont explosé, atteignant 361 heures, contre 147 l’année dernière. Cette tendance est accentuée par le développement des énergies renouvelables et pourrait se poursuivre sans encadrement réglementaire.
Au 4 novembre 2024, les prix du MWh d’électricité pour les différentes années de livraison sont de :
Contrat Calendar (CAL) | Prix en €/MWh |
---|---|
2025 | 71,7 |
2026 | 66,42 |
2027 | 63,81 |
2028 | 62,88 |
Garanties de Capacité : baisse importante des prix
Les garanties de capacité en France ont vu une baisse marquée de leurs prix de 43 % pour 2025 et 42 % pour 2026, surprenant les observateurs. Cette chute est due à des fluctuations sur le marché de gré à gré (OTC) et à une incertitude croissante autour de la réforme du mécanisme de capacité prévue pour 2026. Les acteurs du marché estiment que cette réforme, ainsi que la volatilité des prix de référence de l’électricité, influence fortement les prix des garanties de capacité, pesant sur leur valeur future.
Droits d’émission de CO₂ en hausse
Les droits d’émission de CO₂ ont récemment atteint 64,72 €/t, un pic influencé par l’augmentation des prix du gaz et les spéculations sur le marché. Cette dynamique reflète les incertitudes énergétiques actuelles et les ajustements réglementaires dans le contexte de la transition écologique.
Désaccords entre les ministres de l’UE sur les solutions face aux pics des prix de l’électricité
Lors du conseil des ministres de l’énergie de l’UE à Luxembourg, des divergences ont émergé quant à la gestion des pics des prix de l’électricité. La Grèce, soutenue par d’autres pays du sud-est, réclame un mécanisme pour redistribuer les bénéfices exceptionnels captés lors de pics, ce que certains pays, comme l’Allemagne et les Pays-Bas, critiquent. La Finlande propose de baisser le plafond des prix spot à EUR 1 000/MWh pour limiter les hausses. Les ministres s’accordent sur la nécessité d’améliorer les interconnexions physiques à long terme.
Rejet de la taxe sur l’électricité en commission
La commission des Finances de l’Assemblée Nationale a rejeté un projet gouvernemental visant à réintroduire une taxe sur l’électricité, prévue dans le budget 2025, qui aurait permis de lever 3 milliards d’euros après la fin du bouclier tarifaire. Les opposants ont jugé la mesure injuste, particulièrement pour les foyers vulnérables, malgré les justifications gouvernementales liées à une réduction des tarifs
Une augmentation du TURPE sans impact pour les ménages
À partir du 1er novembre 2024, une actualisation annuelle du TURPE sera mise en place. Toutefois, pour garantir la stabilité des prix pour les consommateurs, notamment les ménages et les TPE, cette évolution ne sera pas répercutée sur les tarifs réglementés de vente d’électricité (TRVE) avant le 1er février 2025. La Commission de Régulation de l’Énergie (CRE) prévoit une baisse d’au moins 10 % des TRVE à cette date, intégrant les ajustements du TURPE.
La Commission de régulation de l’énergie (CRE) a ouvert une consultation publique sur le futur tarif d’utilisation des réseaux d’électricité, le TURPE 7, qui prendra effet en 2025. Ce tarif devrait augmenter de 10% pour financer les investissements dans la transition énergétique, notamment pour l’électrification des usages et le développement des énergies renouvelables. Bien que cette hausse concerne la contribution aux réseaux, le gouvernement prévoit une baisse de 9% sur les factures réglementées en février 2025
Première divergence pour l’EPR de Flamanville
La mise en service de l’EPR (réacteur pressurisé européen) de Flamanville constitue un tournant majeur pour le nucléaire en France. Après 12 ans de retard, la première fission nucléaire, ou « divergence », du réacteur a eu lieu le 3 octobre. Ce réacteur, le plus puissant du parc nucléaire français, incarne les efforts de relance du nucléaire initiés par le président Emmanuel Macron en 2022.
Le quatrième réacteur de ce type au monde devrait atteindre 25 % de sa capacité à cette date. Sa production électrique complète est attendue d’ici la fin de l’année. L’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a déjà autorisé EDF à mettre en service ce 57e réacteur en France. Mi-mai, EDF avait terminé le chargement des 60 000 crayons de combustible dans le réacteur, préalable à cette autorisation. Selon EDF, le raccordement au réseau électrique respecte le calendrier prévu.
Prévisions d’évolution du prix de l’électricité en 2024
Prix de l’électricité : l’accord entre l’État et EDF en ballotage
Trois mois après l’annonce d’un accord entre EDF et l’État sur les prix de l’électricité après 2025, le ministère des Finances s’interroge sur la pertinence de ce modèle. Avec la baisse significative des cours de l’énergie observée récemment, EDF conclut moins de contrats que prévu, ce qui pousse le gouvernement à envisager un système de régulation plus poussée des tarifs si la situation ne s’améliore pas, option jusqu’ici refusée par EDF.
L’accord de novembre dernier visait à établir les bases d’une nouvelle régulation de l’électricité nucléaire afin de contenir les factures des consommateurs tout en garantissant la viabilité financière d’EDF. Cependant, avec la chute des prix de l’électricité sur les marchés, EDF a du mal à conclure des contrats avec des industriels et des fournisseurs, car ces derniers exigent souvent des tarifs inférieurs à celui fixé par l’accord.
Une des options envisagées par le gouvernement est le contrat pour différence (CfD), mécanisme écarté précédemment par EDF, qui permettrait de définir un prix plafond au-delà duquel les profits d’EDF seraient prélevés par l’État, ainsi qu’un prix plancher en dessous duquel l’entreprise serait compensée pour la vente de sa production. Cette option est à l’étude alors que le gouvernement se donne jusqu’à l’été pour évaluer la situation et pourrait intégrer le futur cadre de régulation dans le prochain projet de loi de finances.
Une augmentation du prix de l’électricité au premier semestre 2024
Des ajustements significatifs sont à prévoir concernant les taxes liées à l’électricité, notamment en ce qui concerne la Contribution au Service Public de l’Électricité (CSPE). Créée en 2003 dans le but de financer divers services publics liés à l’électricité, la CSPE représente une part substantielle de la facture énergétique des consommateurs.
À partir de l’année 2024, le tarif de la CSPE connaîtra une augmentation notable, passant de 1 €/MWh à 21 €/MWh. Cette hausse marque un retour à un niveau plus proche de celui d’avant la crise énergétique, s’inscrivant dans le cadre des efforts gouvernementaux visant à stabiliser le financement des services publics électriques et à favoriser la transition énergétique.
De plus, le gouvernement prévoit une nouvelle augmentation en février 2025, portant le tarif de la CSPE à 32 €/MWh. Cette progression s’inscrit dans une perspective de réajustement continu pour répondre aux besoins croissants en matière de financement des services publics électriques, tout en encourageant les initiatives visant à favoriser une transition énergétique plus durable.
En parallèle, une augmentation des tarifs réglementés de vente (TRV) de l’électricité est également prévue à partir du 1er février 2024. Cette augmentation, fixée à 9,8 % sur les tarifs heures pleines et heures creuses, ainsi qu’à 8,6 % sur les tarifs de base, est en lien avec la fin progressive du bouclier tarifaire mis en place par le gouvernement pour protéger le pouvoir d’achat des Français.
Est-ce que les prix de l’électricité vont baisser au deuxième semestre 2024 ?
Après un été ou les prix de l’électricité ont atteint les mêmes niveaux que le début d’année, la rentrée de septembre a vu une baisse rapide du prix du KWh. Les annonces de la CRE, prévoyant une poursuite de cette baisse jusqu’à l’horizon du premier trimestre 2025, ont rassurer les marchés. Les experts et la situation internationale tendent à confirmer ces prévisions.
Pour la France, l’augmentation de production renouvelable, les bons stocks de gaz et l’arrivée de la production de l’EPR de Flamanville permettent de stabiliser les prix et d’envisager des baisses. Pour autant, des augmentations de taxes sont prévues et pourraient freiner cette décroissance. De même, l’impact d’une inflation toujours forte doit être aussi pris en compte dans l’évolution du marché.
Rappel des évolutions du prix de l’électricité de 2022 à 2024
La crise énergétique de 2022 : un choc pour l’Europe
La crise énergétique de 2022 a été marquée par une combinaison de facteurs géopolitiques et structurels qui ont provoqué une envolée des prix de l’énergie. La guerre en Ukraine, déclenchée par l’invasion russe en février, a conduit à une réduction drastique des livraisons de gaz russe à l’Europe. Face à cette coupure d’approvisionnement, les pays européens, fortement dépendants de la Russie, ont dû chercher des alternatives énergétiques urgentes, entraînant une hausse spectaculaire des prix du gaz naturel sur les marchés internationaux.
Le défi du nucléaire français en plein cœur de la crise
En France, la situation a été aggravée par des difficultés internes liées à la production d’énergie nucléaire. En novembre 2022, le gestionnaire de réseau électrique, RTE, a exprimé des inquiétudes sur la capacité à maintenir l’équilibre entre l’offre et la demande d’électricité durant l’hiver. Le redémarrage lent des centrales nucléaires, en raison de travaux de maintenance et de mouvements sociaux, a réduit la disponibilité électrique, plongeant le pays dans un risque accru de coupures. Les efforts pour compenser cette pénurie par des importations ont, à leur tour, contribué à alourdir la facture énergétique, aggravant un déficit énergétique de 68 milliards d’euros.
Des mesures d’urgence face à une situation volatile
Face à la montée des coûts énergétiques pour les entreprises et les ménages, le gouvernement français a instauré plusieurs mesures de soutien. Des aides financières spécifiques ont été mises en place en décembre 2022 pour aider les entreprises à surmonter les hausses de factures, tandis que des incitations à la sobriété énergétique ont été encouragées. Malgré une baisse temporaire des prix de l’électricité fin novembre grâce à des facteurs comme une météo clémente et des niveaux de stockage de gaz élevés, la situation restait fragile. En cas de vague de froid, la tension sur le réseau électrique menaçait de réapparaître, illustrant la vulnérabilité persistante du système énergétique européen.
Une stabilisation des prix de l’électricité entre mars et juin 2023 autour de 180€/MWh
Entre mars et juin 2023, les prix de l’électricité sont rentrés dans une phase appelée contango. Cela signifie que les prix spot sont plus avantageux que des souscrits à long terme. Au 2 juin 2023, le prix de l’électricité pour l’année de livraison 2024 s’élève à 152,71€/MWh. Dans le même temps, le prix spot de l’électricité s’établit à 52,01€/MWh, soit une différence tarifaire de 193%. Cela s’explique par des niveaux de production importants de la part des énergies renouvelables (éolien, solaire) qui offrent une meilleure couverture de la demande. Dans le même temps, les températures plus chaudes limitent la demande d’électricité.
On peut constater sur le graphique ci-dessus une oscillation importante des prix sur l’année de livraison 2023, qui illustre les difficultés du secteur à avoir des certitudes à moyen terme. En effet, pour l’hiver prochain, des doutes subsistent sur la capacité de l’Europe à répondre à la demande avec comme unique ressource ses stocks et les livraisons de GNL. De plus, les difficultés autour des centrales nucléaires ajoutent de l’incertitude sur le niveau de production à moyen terme. Entre le 1er janvier 2023 et le 23 mai 2023, le prix de l’électricité pour cette année de livraison a tout de même diminué de 26,76%, signe d’une légère accalmie sur la sécurité d’approvisionnement électrique en France.
Les prix pour les années de livraison 2025 et 2026 sont plus stables, et oscillent sur le mois de mai 2023 autour de 130€/MWh pour 2025, et 110€/MWh pour 2026.
Un prix de l’électricité au plus bas en fin d’année 2023
Les prix du marché de l’électricité pour la livraison en 2025 ont subi une baisse spectaculaire sur le dernier trimestre de l’année 2023, atteignant 92,19€/MWh le 29 décembre 2023. Cette baisse remarquable de 45% par rapport au début de l’année 2023 s’explique par plusieurs facteurs clés :
- La résolution des problématiques concernant les réacteurs nucléaires a entraîné une augmentation significative de la production d’électricité, réduisant ainsi la tension sur le marché et abaissant les prix.
- La baisse des prix du gaz naturel liquéfié (GNL) a également contribué à cette chute des prix. L’électricité est indexée sur le cours du GNL, sa baisse de prix a eu un impact direct sur le coût de l’électricité.
- Une météo de fin d’année exceptionnellement clémente a limité la demande en chauffage, ce qui a réduit la consommation globale d’électricité et exercé une pression à la baisse sur les prix du marché.
Hausse de 77% des autoconsommateurs d’électricité en 1 an
Au 30 juin 2023, 325 939 autoconsommateurs d’électricité individuels sont recensés en France, soit une hausse de 77% des autoconsommateurs par rapport à la même période en 2022. Cette hausse des installations photovoltaïques s’explique par la hausse des tarifs de l’électricité depuis la fin 2021. Au total, 4 départements dépassent dorénavant les 50 MW de puissance installée pour de l’autoconsommation : La Haute-Garonne, l’Hérault, les Bouches-du-Rhône et l’Isère. En plus de ces 4 départements, d’autres départements se distinguent également, avec des puissances installées entre 36 et 47 MW : le Nord, la Loire-Atlantique et le Rhône. Au total, la puissance du parc solaire atteint à la fin du premier semestre 2023 18 GW. Malgré cette embellie, cette puissance installée reste en deçà par rapport aux objectifs à atteindre d’ici 2050. Pour rappel, la France doit compter entre 92 et 144 GW de puissance solaire sur son territoire.
La production d’énergie éolienne dépasse un record en 2023
En 2023, près de 117 GW de nouvelles capacités éoliennes ont été installées dans le monde, atteignant un record malgré des défis politiques et macroéconomiques. Le parc éolien mondial a franchi la barre du térawatt, totalisant 1 021 GW à la fin de l’année, soit une augmentation de 13% par rapport à 2022.
La Chine a dominé ce marché, avec près de 69 GW d’installations terrestres et 6,3 GW d’installations offshore. Les États-Unis, le Brésil, l’Inde et l’Allemagne ont également contribué significativement aux nouvelles capacités éoliennes.
En Europe, la France a installé 3,8 GW d’éolien offshore, incluant des parcs à Fécamp et Saint-Brieuc. L’Union européenne a vu l’éolien représenter 17,6% de sa production électrique en 2023, en devenant la deuxième source après le nucléaire (22,9%).
Le GWEC identifie cinq piliers pour la croissance future de l’industrie éolienne mondiale, notamment l’accélération des énergies renouvelables en Europe, les politiques aux États-Unis et en Chine, le développement de l’éolien offshore et l’émergence de nouveaux marchés.
Pour atteindre les objectifs de la COP28, l’industrie éolienne devra installer au moins 320 GW par an d’ici 2030, ce qui soulève des défis en termes d’investissement, de chaîne d’approvisionnement et d’acceptabilité sociale. L’éolien représente actuellement une part significative de la production mondiale d’électricité, avec des taux de facteur de charge variant selon les régions et les conditions locales.
Quels sont les prix du gaz naturel en 2024 ?
Hausses des prix du gaz sous tensions géopolitiques et problèmes d’approvisionnement
Les préoccupations autour de l’approvisionnement, alimentées par des tensions géopolitiques et des pannes en Norvège, ont poussé les prix du gaz européen à la hausse. Le TTF DA atteint la semaine dernière 41 €/MWh, notamment en raison de baisses de production norvégienne et de flux plus faibles de GNL depuis les États-Unis. En parallèle, les prix mondiaux du GNL montent, atteignant 13,10 USD/MMBtu en Europe pour novembre.
Les récents conflits géopolitiques ont intensifié les pressions. Bien que des conditions météorologiques modérées pourraient stabiliser les prix, avec une prime anticipée pour l’Asie. Les prévisions froides pour novembre et les interruptions en Norvège, notamment sur le site de Sleipner, ajoutent à la volatilité.
Au 4 novembre 2024, les prix du MWh de gaz pour les différentes années de livraison sont de :
Contrat Calendar (CAL) | Prix en €/MWh |
---|---|
2025 | 38,567 |
2026 | 33,471 |
2027 | 28,649 |
2028 | 25,015 |
Stockage et Gestion des Réserves en Europe
Les stocks de gaz en Europe, remplis à 95,3 %, offrent une réserve stable pour l’hiver. La France, aidée par les importations européennes, est préparée pour un hiver rigoureux, mais les gestionnaires de réseaux recommandent aux consommateurs des mesures de réduction de la demande pour assurer la sécurité énergétique.
Une demande de gaz inférieure aux prévisions
La demande de gaz a diminué en raison de la baisse générale de la demande d’électricité due à des températures plus douces réduisant le besoin de chauffage. En parallèle, la montée en puissance des énergies renouvelables, comme l’éolien et le solaire, commence à fortement remplacer une partie de la production d’électricité historiquement basée sur le gaz. Ce qui contribue directement à la diminution de la consommation de gaz. Par ailleurs, l’annonce d’un possible cessez-le-feu au Moyen-Orient a réduit les incertitudes géopolitiques, impliquant une baisse des prix du gaz.
Divisions au sein du gouvernement sur la fiscalité du gaz
Le gouvernement français est divisé sur l’éventuelle augmentation des taxes sur le gaz. Alors que la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, a évoqué cette possibilité, la porte-parole Maud Brégeon l’a écartée, affirmant que le Premier ministre a déjà tranché contre une telle hausse. Cependant, le ministre de l’Économie, Antoine Armand, n’a pas fermé la porte à un débat parlementaire sur cette question.
Des prévisions de hausses pour l’hiver 2024-2025
En dépit de stocks de gaz élevés en Europe (environ 95 %), le manque de flexibilité dans les approvisionnements pourrait provoquer des fluctuations de prix cet hiver. Des hivers plus froids, des perturbations du GNL, et la fin potentielle des flux de gaz russes via l’Ukraine en décembre pourraient aggraver cette volatilité. La concurrence de demande de GNL s’accrue avec l’Asie et ajoute une pression sur l’offre disponible, rendant le marché européen plus vulnérable à de fortes variations de prix.
La centrale à charbon de Saint-Avold se convertit finalement au gaz
La centrale de Saint-Avold, initialement destinée à une conversion vers la biomasse d’ici 2027, sera finalement transformée pour fonctionner au gaz, selon GazelEnergie. Avec un budget de 110 millions d’euros, cette reconversion devrait améliorer l’empreinte écologique du site et soutenir l’emploi local. Le projet inclut l’utilisation de gaz vert, permettant de viser la neutralité carbone. La centrale continuera à produire de l’électricité lors des pics de demande, tandis que la reconversion du site de Cordemais à la biomasse a été abandonnée.
Les exportations américaines de GNL déclinent
En 2024, les exportations américaines de GNL sont mises à l’épreuve, avec une baisse des expéditions vers l’Europe. Les États-Unis restent le principal exportateur, mais les exportations ont chuté de 22 % sur les huit premiers mois de l’année. La montée des énergies renouvelables en Europe, avec une production électrique accrue en solaire et éolien, réduit la dépendance au gaz et affecte la demande de GNL américain. Face à la baisse des ventes européennes, les exportateurs américains visent l’Asie, mais font face à une concurrence accrue du Qatar et de l’Australie.
Quelles sont les évolutions de la facture de gaz au 1er avril 2024 ?
À partir du 1er avril 2024, plusieurs changements majeurs sont survenus sur le marché du gaz, impactant directement votre facture :
- Consommation annuelle de Référence (CAR) : basée sur les consommations réelles de l’année précédente, la CAR est entrée en vigueur le 1er avril, influençant ainsi votre estimation annuelle de la quantité de gaz consommée.
- Profil de consommation : Du P11 au P19, votre profil de consommation permet de différencier vos habitudes de consommation entre les saisons estivales et hivernales.
- Tarifs des réseaux de transports : Les tarifs de transports, couvrant les investissements et l’utilisation des infrastructures du réseau, ont augmenté cette année pour GRTgaz et Téréga.
- Terme tarifaire de stockage : En revanche, le terme tarifaire de stockage a connu une forte baisse, passant à 139,07€/MWh/j/an à partir du 1er avril 2024, comparé à 186,70€/MWh/j/an en 2023. Cette contribution complète les recettes des ventes aux enchères de stockage et finance les activités de stockage de gaz naturel en France.
En conséquence, trois autres changements sont survenus : les frais de stockage sont affectés par la CAR, tout comme l’abonnement (terme mensuel d’acheminement) et la contribution tarifaire d’acheminement. Ces modifications sont importantes à prendre en compte pour comprendre les ajustements de votre facture de gaz et anticiper leurs impacts sur votre budget énergétique.
Perspectives d’évolution du prix du gaz en 2024
Nouveau tarif ATRD7 : une hausse prévue en juillet 2024
La Commission de régulation de l’énergie a annoncé une hausse du tarif d’utilisation du réseau de gaz pour financer l’entretien et les nouvelles infrastructures nécessaires au développement du biométhane. Le nouveau tarif ATRD7 s’appliquera aux réseaux de distribution de gaz naturel de GRDF à partir du 1er juillet 2024, pour une durée de quatre ans. Cette hausse aura un impact sur la facture du consommateur résidentiel à partir du 1er juillet 2024, entre 5,5% et 10,4%. L’impact sur les entreprises n’a pas encore été évalué.
Hausse de la TICGN depuis le 1er janvier 2024
Gelée depuis 2019, la TICGN voit son taux augmenter pour passer de 8,37€/MWh à 16,37€/MWh, soit presque le double. Cette augmentation fait suite à un rattrapage du planning initial du gouvernement pour la hausse de cette taxe. En effet, depuis 2016, un calendrier de hausse de cette taxe avait été élaboré, avec une hausse progressive de la TICGN chaque année. Or, avec la crise des gilets jaunes en 2019, les hausses programmées ont été gelées. Ce gel était encore en vigueur l’an dernier, et prend donc fin cette année.
Pourquoi la facture de gaz des entreprises augmente en 2024 malgré la baisse des prix ?
Il semble paradoxal que les prix du gaz aient baissé depuis janvier 2024, alors que vos factures continuent d’augmenter. Mais pourquoi cette apparente contradiction ? En réalité, la baisse des prix du gaz est compensée par une augmentation des taxes, notamment la Taxe Intérieure sur la Consommation de Gaz Naturel (TICGN) et le tarif de distribution. Cette hausse des taxes fait suite au dégel de ces deux tarifs, résultant de la fin des boucliers tarifaires.
Évolution du prix repère de la CRE en 2024
Le prix repère de la Commission de Régulation de l’Énergie (CRE) a été introduit pour remplacer le tarif réglementé du gaz d’ENGIE à partir du 1er juillet 2023. Il sert de référence pour établir les tarifs proposés par les fournisseurs de gaz, mais ne constitue pas une offre en soi.
Date | Prix repère moyen HT (€/MWh) |
---|---|
Janvier-24 | 94,83 |
Février-24 | 85,67 |
Mars-24 | 81,01 |
Avril-24 | 76,79 |
Mai-24 | 78,02 |
Juin-24 | 79,68 |
Juillet-24 | 90,37 |
Août-24 | 92,32 |
Septembre-24 | 91,22 |
Octobre-24 | 97,04 |
Novembre-24 | 95,96 |
On constate qu’après une forte baisse sur le pemier quadrimestre de l’année 2024, le prix repère du gaz naturel a progressivement augmenté avec un pic notable en octobre 2024. Les conditions météorologiques et les tensions géopolitiques au moyen-orient sont les principales causes de cette montée rapide des prix. Pour autant, la CRE prévoit des prix en baisse à partir de novembre, du fait d’un bon stockage européen et d’une montée en puissance des productions d’électricité renouvelable au détriment des centrales à gaz.
Comment les prix du GNL évoluent en 2024
Un premier trimestre en baisse, malgré quelques volatilités en mars
Avec une moyenne sur le TTF CAL 25 de 31,36€/MWh, les prix du gaz ont été dans une tendance baissière sur le premier trimestre de l’année. Pour autant, les hausses du prix du charbon et du pétrole ont impacté les prix à la hausse sur mars. Les fondamentaux du marché demeurent solides, notamment avec un niveau historiquement élevé des stocks. Cependant, les attaques russes contre les infrastructures de stockage en Ukraine suscitent des inquiétudes.
Rappel des évolutions du prix du gaz naturel en 2023
Entre mars et juin 2023, une stabilisation des prix du gaz naturel autour des 50 euros/MWh
Le prix du gaz naturel est de 45,678€/MWh pour l’année de livraison 2024 (43,058€/MWh pour 2025). Ce tarif correspond à une baisse de 14% entre le 17 octobre et le 17 novembre 2023. Cette baisse du prix du gaz s’explique par des températures chaudes qui limitent la demande, des livraisons en GNL suffisamment importantes pour approvisionner l’Europe et préparer les stocks pour l’hiver prochain. Les spécialistes évoquent un stockage à 100% des capacités à la fin août. L’approvisionnement en gaz norvégien est également à pleine capacité.
Une maintenance en Norvège en juin 2023 réduit les volumes de gaz disponible
Durant le mois de juin, une maintenance sur les terminaux norvégiens a réduit les volumes de gaz naturel disponibles en Europe, occasionnant une augmentation de 23% pour 2024 au cours du mois. Néanmoins, le prix spot du gaz naturel est toujours inférieur au prix annuel, ce qui favorise le stockage. En effet, le niveau de stockage est aujourd’hui à 80% en Europe, et devrait atteindre les 100% d’ici novembre. Pour 2025, le prix du gaz naturel est de 43,33€/MWh, soit une hausse de 11% sur le mois.
Au cours du mois de juillet 2023, le prix du gaz naturel a oscillé entre 48€ et 53€/MWh pour l’année 2024, et entre 41€ à 46€/MWh. Cette stabilisation démontre une période d’attente durant cette période estivale, et devrait prendre fin début septembre, avec la reprise d’activité. De plus, l’approche de l’hiver 2023-2024 devrait influencer les cours des prix du gaz naturel, selon la capacité de l’Europe à répondre à la demande énergétique.
Une stabilisation des prix du gaz naturel durant l’été 2023
Au cours de la période estivale, le prix du gaz naturel pour l’année de livraison 2024 s’est stabilisé à 45,711€/MWh au 2 octobre 2023. Cette stabilisation correspond à une demande réduite durant la période estivale, couplée à une bonne livraison de GNL en Europe et une bonne production des EnR. Pour l’année de livraison 2025, le prix du gaz naturel s’établit à 43,446€, soit un prix relativement stable depuis la mi-juin. Les grèves en Australie et les maintenances en Norvège ont eu un impact réduit et limité dans le temps sur le prix du gaz naturel en France.
Le dernier trimestre 2023 : un marché du gaz très volatile avec les tensions géopolitiques
Plusieurs perturbations sont arrivées sur le marché du gaz naturel, occasionnant une hausse de 27% entre le 5 et le 13 octobre. En cause, il y a :
- Le déclenchement d’une guerre entre Israël et la bande de Gaza. Cette nouvelle impacte le marché du pétrole, et donc par extension, le transport des volumes de GNL et le marché de l’électricité. Des installations gazières israéliennes ont notamment été fermées par mesure de sécurité ;
- l’explosion d’un gazoduc, le balticconnector, entre la Finlande et l’Estonie, lié possiblement à un sabotage. Cette découverte jette un froid sur la sécurité des installations européennes de transport de gaz naturel, et réduit par la même occasion les volumes disponibles ;
- la reprise des grèves en Australie, au sein des sites GNL détenus par Chevron. Des baisses de volumes disponibles sont à craindre.
Néanmoins, début novembre, des fondamentaux très positifs ont permis de retrouver des niveaux tarifaires comparables au niveau de début octobre. Entre le 23 octobre 2023 et le 3 novembre 2023, le prix de l’électricité pour 2024 a baissé de 12%. Cette baisse est liée à des niveaux de stock européens de gaz naturel rempli à 99,55%, couplée à des températures douces pour la saison et un afflux important en LNG. Pour l’année 2025, le prix a baissé de 6% sur cette même période, pour atteindre 49,236€/MWh.