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Evolution du prix de l’électricité et du gaz naturel en 2024 : Quelles sont les dernières tendances ?

L’année 2023 a été marquée par de nombreux chamboulements sur le marché de l’énergie, entre conflits politiques en Europe, incertitudes autour du covid et difficultés de production d’énergie par EDF. Ces aléas ont causé une hausse historique du prix de l’électricité et du gaz naturel.

 

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Quels sont les prix de l’électricité pour 2024 ?

 

Les prix de l’électricité pour 2024 au plus bas depuis début 2022

 

Evolution prix électricité 2024 (en €_MWh)

 

Après une hausse de 20% à la mi-octobre 2023, causé par une hausse de l’incertitude sur le marché du gaz naturel, le prix est revenu aux niveaux les plus bas proposés depuis 2 ans. Entre le 20 octobre et le 1 décembre 2023, le prix de l’électricité pour l’année 2024 a chuté de 25,16%, pour s’échanger à 106,55€/MWh. Cette baisse est soutenue grâce à :

  • la baisse des prix du gaz naturel ;
  • le retour progressif des centrales nucléaires (augmentation de 5GW de puissance disponibles supplémentaires par rapport à l’hiver 2022) ;
  • Un stock hydraulique très élevé de 2933 GWh disponible, soit un niveau proche du plus haut historique de la période 2019-2023 ;
  • Des niveaux de production éoliens élevés grâce aux différentes précipitations tempêtes du mois de novembre 2023 (4,5 TWh en novembre vs. 2,4 TWh en octobre) ;
  • Une baisse de 8% des niveaux de demandes par rapport a la normale.

Pour le prix de 2025 et 2026, le prix de l’électricité suit cette tendance baissière et atteint respectivement 103,95€/MWh et 90,25€/MWh. Cela correspond aux niveaux tarifaires de la fin mai 2023 pour ces deux périodes de livraison.

 

Une augmentation du prix de l’électricité début 2024 à venir ?

 

Le prix du TRV pourrait connaître une nouvelle hausse en février 2024, si la décision gouvernementale suit les suggestions de la CRE. Cette commission propose une augmentation de 10 à 20% du prix de l’électricité. De son côté, Bruno le Maire, ministre de l’économie, n’est pas en faveur d’une telle augmentation tarifaire. Il a d’ailleurs déclaré, avec Agnès Pannier-Runacher, que cette augmentation ne dépasserait pas 10%.

 

L’EPR de Flamanville enfin mis en service courant 2024

 

Bonne nouvelle, l’EPR de Flamanville devrait enfin être mis en service au cours de l’année 2024, après 12 en retard sur le calendrier initial, et un budget total de 13,2 milliards d’euros, soit un coût supérieur à 4 fois le budget initial. Le chargement du combustible nucléaire est prévu à la fin du premier trimestre 2024, pour un lancement d’injection au réseau au cours de l’année.

Cette date de lancement devait précédemment intervenir au cours de l’année 2023, mais un dernier retard en date a été généré à cause de problèmes au niveau de soudures complexes sur le circuit secondaire du réacteur. Pour rappel, l’EPR de Flamanville deviendra le réacteur nucléaire le plus puissant, parmi l’ensemble des réacteurs en fonction en France, avec une puissance de 1600 MW. A titre de comparaison, le réacteur le plus puissant en exploitation est d’une puissance de 1450 MW.

 

Rappel des évolutions du prix de l’électricité en 2023

 

Une stabilisation des prix de l’électricité entre mars et juin 2023 autour de 180€/MWh

 

 

Entre mars et juin 2023, les prix de l’électricité sont rentrés dans une phase appelée contango. Cela signifie que les prix spot sont plus avantageux que des souscrits à long terme. Au 2 juin 2023, le prix de l’électricité pour l’année de livraison 2024 s’élève à 152,71€/MWh. Dans le même temps, le prix spot de l’électricité s’établit à 52,01€/MWh, soit une différence tarifaire de 193%. Cela s’explique par des niveaux de production importants de la part des énergies renouvelables (éolien, solaire) qui offrent une meilleure couverture de la demande. Dans le même temps, les températures plus chaudes limitent la demande d’électricité.

On peut constater sur le graphique ci-dessus une oscillation importante des prix sur l’année de livraison 2023, qui illustre les difficultés du secteur à avoir des certitudes à moyen terme. En effet, pour l’hiver prochain, des doutes subsistes sur la capacité de l’Europe à répondre à la demande avec comme unique ressource ses stocks et les livraisons de GNL. De plus, les difficultés autour des centrales nucléaires ajoutent de l’incertitude sur le niveau de production à moyen terme. Entre le 1er janvier 2023 et le 23 mai 2023, le prix de l’électricité pour cette année de livraison a tout de même diminué de 26,76%, signe d’une légère accalmie sur la sécurité d’approvisionnement électrique en France.

Les prix pour les années de livraison 2025 et 2026 sont plus stables, et oscillent sur le mois de mai 2023 autour de 130€/MWh pour 2025, et 110€/MWh pour 2026.

 

Un été 2023 apaisé pour l’électricité

 

 

Evolution prix électricité septembre 2023 (en €_MWh)

 

 

Depuis le 20 juin 2023, le prix de l’électricité connaît une tendance légèrement baissière, correspondant en grande partie à la baisse de la demande énergétique durant la période estivale. En effet, le prix pour l’année 2023 a diminué de 33%, pour passer de 205€ à 135,62€. La situation de contango sur le prix de l’électricité en 2023 suit cette tendance, avec un prix spot qui se situe à 80,35€.

 

Courant juillet, une tendance baissière de fond, avec la baisse de la demande, a été contrebalancé par une baisse de la production éolienne. Ceci a généré une stabilisation des prix. En effet, durant la semaine 31, l’éolien a contribué jusqu’à 28% de la production électrique. Or, par la suite, entre la semaine 32 et 34, la contribution de la production éolienne dans le mix énergétique a chuté pour atteindre en moyenne entre 8 et 10%.

 

Pour l’année de livraison 2024 et 2025, le prix de l’électricité s’établie respectivement à 121,86€/MWh et 108,38€/MWh. Cette situation de backwardation entre les différentes années de livraison illustre une attente dans les résultats des actions menées par l’Europe pour assurer l’autonomie énergétique du continent (sobriété énergétique, diversification des fournisseurs de GNL…).

 

Hausse de 77% des autoconsommateurs d’électricité en 1 an

 

Au 30 juin 2023, 325 939 autoconsommateurs d’électricité individuels sont recensés en France, soit une hausse de 77% des autoconsommateurs par rapport à la même période en 2022. Cette hausse des installations photovoltaïques s’explique par la hausse des tarifs de l’électricité depuis la fin 2021. Au total, 4 départements dépassent dorénavant les 50 MW de puissance installée pour de l’autoconsommation : La Haute-Garonne, l’Hérault, les Bouches-du-Rhône et l’Isère. En plus de ces 4 départements, d’autres départements se distinguent également, avec des puissances installées entre 36 et 47 MW : le Nord, la Loire-Atlantique et le Rhône. Au total, la puissance du parc solaire atteint à la fin du premier semestre 2023 18 GW. Malgré cette embellie, cette puissance installée reste en-deça par rapport aux objectifs à atteindre d’ici 2050. Pour rappel, la France doit compter entre 92 et 144 GW de puissance solaire sur son territoire.

 

Quels sont les prix du gaz naturel en 2024 ?

 

Le prix du gaz naturel au plus bas depuis 2 ans en décembre 2023

 

Evolution prix gaz naturel 2024 (en €_MWh)

Le prix du gaz naturel pour l’année de livraison 2024 atteint son plus bas niveau depuis janvier 2022, à 42,329€/MWh. Entre le 23 octobre 2023 et le 1 décembre 2023, le prix du gaz naturel a chuté de 24,41%. Cette baisse s’explique par :

  • Une baisse de la prime de risque en lien avec une baisse des incertitudes géopolitiques au Proche-Orient ;
  • Un stock de gaz naturel toujours proche de la capacité maximale ;
  • Des volumes élevés en GNL en cours de livraison (73 cargaisons de GNL devraient arriver en Europe avant les fêtes de noël)
  • Une production éolienne importante, limitant le recours aux énergies fossiles.

Pour l’année 2025, le prix du gaz naturel est de 41,081€/MWh.

 

Rappel des évolutions du prix du gaz naturel en 2023

 

Entre mars et juin 2023, une stabilisation des prix du gaz naturel autour des 50 euros/MWh

 

 

Evolution prix gaz naturel janvier 2023

 

Le prix du gaz naturel est de 45,678€/MWh pour l’année de livraison 2024 (43,058€/MWh pour 2025). Ce tarif correspond à une baisse de 14% entre le 17 octobre et le 17 novembre 2023.  Cette baisse du prix du gaz s’explique par des températures chaudes qui limitent la demande, des livraisons en GNL suffisamment importantes pour approvisionner l’Europe et préparer les stockes pour l’hiver prochain. Les spécialistes évoquent un stockage à 100% des capacités à la fin août. L’approvisionnement en gaz norvégien est également à pleine capacité.

 

Une maintenance en Norvège en juin 2023 réduit les volumes de gaz disponibles

 

 

Evolution prix gaz naturel juillet 2023 (en €_MWh)

 

Durant le mois de juin, une maintenance sur les terminaux norvégiens a réduit les volumes de gaz naturel disponibles en Europe, occasionnant une augmentation de 23% pour 2024 au cours du mois. Néanmoins, le prix spot du gaz naturel est toujours inférieur au prix annuel, ce qui favorise le stockage. En effet, le niveau de stockage est aujourd’hui à 80% en Europe, et devrait atteindre les 100% d’ici Novembre. Pour 2025, le prix du gaz naturel est de 43,33€/MWh, soit une hausse de 11% sur le mois.

Au cours du mois de juillet 2023, le prix du gaz naturel a oscillé entre 48€ et 53€/MWh pour l’année 2024, et entre 41€ à 46€/MWh.  Cette stabilisation démontre une période d’attente durant cette période estivale, et devrait prendre fin début septembre, avec la reprise d’activité. De plus, l’approche de l’hiver 2023-2024 devrait influencer les cours des prix du gaz naturel, selon la capacité de l’Europe à répondre à la demande énergétique.

 

Une stabilisation des prix du gaz naturel durant l’été 2023

 

Evolution prix gaz naturel janvier octobre 2023 (en €_MWh) (7)

 

Au cours de la période estivale, le prix du gaz naturel pour l’année de livraison 2024 s’est stabilisé à 45,711€/MWh au 2 octobre 2023. Cette stabilisation correspond à une demande réduite durant la période estivale, couplée à une bonne livraison de GNL en Europe et une bonne production des EnR. Pour l’année de livraison 2025, le prix du gaz naturel s’établie à 43,446€, soit un prix relativement stable depuis la mi-juin. Les grèves en Australie et les maintenances en Norvège ont eu un impact réduit et limité dans le temps sur le prix du gaz naturel en France.

 

Le mois de novembre 2023 très volatile avec les tensions géopolitiques

 

Plusieurs perturbations sont arrivées sur le marché du gaz naturel, occasionnant une hausse de 27% entre le 5 et le 13 octobre. En cause, il y a :

  • le déclenchement d’une guerre entre Israel et la bande de Gaza. Cette nouvelle impacte le marché du pétrole, et donc par extension, le transport des volumes de GNL et le marché de l’électricité. Des installations gazières israéliennes ont notamment été fermées par mesure de sécurité ;
  • l’explosion d’un gazoduc, le balticconnector, entre la Finlande et l’Estonie, lié possiblement à un sabotage. Cette découverte jète un froid sur la sécurité des installations européennes de transport de gaz naturel, et réduit par la même occasion les volumes disponibles ;
  • la reprise des grèves en Australie, au sein des sites GNL détenus par Chevron. Des baisses de volumes disponibles est à craindre.

 

Néanmoins, début novembre, des fondamentaux très positifs ont permis de retrouver des niveaux tarifaires comparables aux niveaux de début octobre. Entre le 23 octobre 2023 et le 3 novembre 2023, le prix de l’électricité pour 2024 a baissé de 12%. Cette baisse est liée à des niveaux de stock européens de gaz naturel remplis à 99,55%, couplée à des températures douces pour la saison et un afflue important en LNG. Pour l’année 2025, le prix a baissé de 6% sur cette même période, pour atteindre 49,236€/MWh.

 

Un choc pétrolier à craindre selon l’AIE ?

 

Les fortes tensions politiques dans la région du Proche-Orient, depuis le déclenchement de la guerre entre Israel et la bande de Gaza, font redouter un nouveau choc pétrolier pour les experts de l’AIE. 50 ans après le dernier choc pétrolier, survenu en 1973, cette nouvelle aurait de lourdes conséquences sur le marché de l’énergie, et notamment sur le gaz naturel. En effet, le GNL, transporté par bateaux, est devenu, depuis la guerre en Ukraine, la solution numéro 1 de l’Europe pour répondre à la demande de gaz. Par répercussion, si le carburant des bateaux vient à croitre dans des proportions démesurées, cela pourrait entrainer une hausse des tarifs, voire pire, une baisse de l’offre gazière.

Pour l’heure, nous n’en sommes pas là, et l’AIE espère que des solutions pacifiques seront trouver pour calmer les tensions actuelles. Pour rappel, le Proche-Orient produit 1 tiers des exportations de pétrole dans le monde.