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Sept idées reçues sur l’énergie

Le monde de l’énergie est complexe et souvent soumis à de nombreux débats. Enjeu majeur en termes d’économie, de géopolitique et d’environnement, les avis se confrontent, et il est dur de démêler les vérités des préjugés. Alors, quelles sont les affirmations à remettre en question ? Optima Energie vous fait la liste des 7 idées reçues sur le monde de l’énergie qui reviennent le plus souvent.

 

Idée reçue sur l’énergie n°1 : La fumée rejetée par les centrales nucléaires, c’est de la pollution 

 

Faux.

 

Contrairement à ce que beaucoup pensent, la fumée que l’on observe au-dessus des réacteurs nucléaires n’est pas polluante. Effectivement, il s’agit de vapeur d’eau. 

 

Le fonctionnement des centrales nucléaires repose généralement sur un réacteur à eau pressurisée (REP). L’eau, qui est soumise à différents changements d’état pour produire de l’énergie (électricité), est finalement rejetée dans l’air par les tours de refroidissement. C’est ce rejet d’air humide qui produit un nuage de fumée, et qui est souvent perçu comme de la pollution. 

 

Principe de fonctionnement d’une centrale nucléaire avec aéroréfrigérant
Principe de fonctionnement d’une centrale nucléaire avec aéroréfrigérant

Source : Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN)

 

Le réacteur à eau sous pression, bien qu’utilisé pour faire fonctionner les centrales nucléaires, n’est pas une technologie à effet négatif sur l’environnement en elle-même. Il s’agit d’un moteur inventé il y a plus d’un siècle aux États-Unis, qui servait à l’origine à la propulsion des sous-marins. Si l’amalgame entre pollution et fumée est fait dans le cadre des centrales nucléaires, c’est parce que ces dernières produisent effectivement un grand nombre de déchets, souvent radioactifs. 

 

Les déchets nucléaires sont des matières contenant des traces de radioactivité pour lesquelles il n’est pas envisagé une utilisation ultérieure (outils, combustibles usés, gravats, pièces usagées, gants…). Ce sont ces déchets qui sont néfastes pour l’environnement, et pas la vapeur d’eau que l’on voit s’échapper des infrastructures nucléaires. 

 

Mais à quel point ces déchets sont-ils dangereux ? Passons à la deuxième idée reçue. 

 

Demande d'étude

 

Idée reçue sur l’énergie n°2 : Les déchets nucléaires sont dangereux pour des milliers d’années

 

Vrai et faux.

 

Comme évoqué dans le point précédent, les centrales nucléaires produisent des déchets radioactifs (outils, combustibles usés, gravats, pièces usagées, gants…). En fonction de leur niveau de radioactivité et de leur durée de vie, l’Autorité du Sûreté Nationale (ASN) classe ces déchets en deux catégories : les “déchets à vie courte” et les “déchets à vie longue”.

 

Les déchets à vie courte représentent 90% des déchets radioactifs et contiennent 0,1% de la radioactivité totale. Ce sont des déchets dits d’exploitation ou de déconstruction. Il s’agit des outils, pièces usagées, gravats résiduels provenant de l’exploitation, de la maintenance et de la déconstruction des centrales nucléaires.

Lorsque ces derniers ne sont plus utiles, et qu’ils sont considérés comme déchets, ils sont transportés et stockés dans des cellules de béton dans des centres de stockage. Ces déchets perdent la moitié de leur radioactivité sur des durées inférieures ou égales à 31 ans, et sont totalement inactifs au bout de 300 ans.

 

En revanche, les déchets à vie longue mettent beaucoup plus de temps à perdre leur radioactivité. Ils représentent 10% du stock total de déchets radioactifs et 99,9% de la radioactivité totale. Ces déchets sont des résidus du traitement du combustible nucléaire. 

Ces résidus sont transportés pour être traités à l’usine AREVA de la Hague. 95% sont alors recyclés sous la forme de nouveau combustible utilisable dans les centrales ou sous forme de matière valorisable. 5% sont transformés en déchets vitrifiés et sont entreposés à la Hague. Ce sont les déchets ultimes. Les déchets à vie longue perdent leur radioactivité sur des durées supérieures à 31 ans et restent actifs pendant plus de 300 ans voire des milliers d’années pour les plus radioactifs.

 

Idée reçue sur l’énergie n°3 : L’électricité est la méthode de chauffage la moins chère

 

Faux.

 

Beaucoup pensent que le mode de chauffage le plus économique est l’électricité. Mais ce n’est pas le cas, c’est le bois qui remporte la médaille ! Et l’électricité n’arrive pas non plus en deuxième place. 

 

Voici le classement des types de chauffage, du plus au moins économique :

Coût/MWh par technologie de chauffage

Source : HabitatPresto

 

Le chauffage à bois permet de réaliser des économies, et ce sur tous les plans. Effectivement, il n’est pas suffisant de prendre en compte uniquement le coût d’achat de l’énergie, il faut aussi intégrer les investissements à faire dans l’équipement de chauffage. Il est possible de trouver un poêle à bois ou un insert à bois de qualité pour moins de 3 000€, ce qui est nettement moins cher qu’une chaudière à gaz traditionnelle.

Mais, le bois, comme tout combustible, rejette des gaz à effet de serre lorsqu’il est brûlé pour chauffer une habitation. Malgré les avancées techniques pour réduire ce problème, le bois reste bien moins pertinent que l’électricité pour réduire les émissions de gaz issus de notre consommation énergétique. Dans ce sport, c’est bien l’électricité (issue du nucléaire) qui gagne à tous les coups. 

 

Idée reçue sur l’énergie n°4 : Un fournisseur d’électricité fournit de l’électricité.

 

Faux.

 

Une autre idée reçue sur l’énergie (et qui paraît logique) est que les fournisseurs d’énergie tels qu’ENGIE ou EDF fournissent de l’énergie. Mais le terme “fournisseur d’énergie” est trompeur. 

 

L’électricité est produite, puis transportée pour être consommée instantanément. Pour ce faire, plusieurs acteurs interviennent dans le processus :

  • Les producteurs ;
  • Les transporteurs/distributeurs ;
  • Les fournisseurs.

 

Les producteurs, comme leur nom l’indique, produisent l’électricité pour ensuite l’injecter dans le réseau. Les distributeurs sont en charge de la gestion du réseau électrique, et s’assurent que l’électricité arrive des producteurs jusqu’aux consommateurs finaux. Quant à eux, les fournisseurs n’interviennent pas physiquement dans le processus. Leur rôle est de commercialiser auprès des consommateurs un accès au réseau. Il s’agit d’intermédiaires, ils n’approvisionnent pas directement en énergie. 

Pour éviter cette confusion, RTE (gestionnaire français du transport d’électricité) utilise plutôt le terme de “commercialisateurs d’électricité”, ce qui définit mieux leur rôle.

 

La mission des fournisseurs de réseau est aussi de s’assurer qu’une quantité suffisante d’électricité sera injectée dans le réseau pour répondre aux besoins des consommateurs. Ils s’engagent donc auprès de RTE à assurer l’équilibre entre les injections et les retraits d’électricité, sur une zone virtuelle donnée, appelée périmètre d’équilibre : “J’ai tant de consommateurs, qui consommeront tant de MWh, je dois m’assurer qu’il y en aura suffisamment dans le réseau”.

 

Pour en savoir plus sur le fonctionnement de l’acheminement de l’énergie, nous avons écrit un article pour vous.

 

Idée reçue sur l’énergie n°5 : Le gaz naturel est renouvelable

 

Vrai et faux.

 

Et oui, “naturel” ne signifie pas renouvelable. L’amalgame est souvent fait entre ces deux mots. Une énergie naturelle est une énergie naturellement produite par la planète, tandis qu’une énergie renouvelable est une énergie n’ayant pas de limite de production. 

 

Et les réserves de gaz naturel ne sont pas infinies. D’après les prévisions, elles seront d’ailleurs épuisées avant la fin du siècle, si le rythme de consommation actuel est maintenu. De ce fait, les recherches de nouveaux gisements continuent, pour assurer la continuité d’approvisionnement. 

 

La consommation rapide des ressources en gaz naturel implique aussi l’urgence de développer massivement des moyens exploitants d’autres sources d’énergie, renouvelable si possible. Nous comptons par exemple le solaire, l’éolien ou encore le biogaz.

 

Ces dernières années, grâce à l’essor du gaz vert, certains considèrent cependant que le gaz naturel devient une ressource renouvelable. Le gaz vert, ou biométhane, est une énergie bas carbone produite par le processus de méthanisation à partir de résidus et déchets souvent issus des exploitations agricoles. Présentant les mêmes propriétés que le gaz naturel et injectable facilement dans le réseau, beaucoup considèrent le gaz vert comme la version 100% renouvelable du gaz naturel !

 

Idée reçue sur l’énergie n°6 : Les panneaux solaires ne fonctionnent que quand il fait chaud

 

Vrai et faux.

 

Il est souvent considéré par certains que les panneaux solaires ne sont pas un bon investissement dans certaines régions, car les périodes d’ensoleillement ne sont concentrées que sur une faible partie de l’année, l’été en général. Alors, à chacun de juger s’il s’agit d’un bon investissement ou non, mais il faut savoir que les panneaux solaires ne fonctionnent pas nécessairement que par beau temps !

 

Les panneaux solaires sont à diviser en deux catégories : les panneaux solaires thermiques, et les panneaux solaires photovoltaïques. Les panneaux thermiques captent la chaleur du soleil via des capteurs thermiques. Ils ne permettent pas la production d’électricité, mais de chauffer l’eau sanitaire des habitations (grâce au réchauffement d’un fluide caloporteur placé sous les panneaux). 

Fonctionnant grâce à des capteurs thermiques, pour que leur utilité soit optimale, il est nécessaire que la météo y soit favorable. De fait, les périodes hivernales peuvent impacter la production.

 

En revanche, les panneaux photovoltaïques ne nécessitent pas qu’il fasse chaud, mais jour. Effectivement, ils produisent de l’électricité en convertissant la lumière des rayons de soleil par le biais de cellules photovoltaïques. Même en hiver, il est donc possible de produire de l’énergie grâce à la luminosité. La seule période de diminution de la production est la nuit, logiquement.

 

 

Idée reçue sur l’énergie n°7 : Les éoliennes font beaucoup de bruit

 

Vrai et faux.

 

Il est vrai qu’une éolienne produit de la pollution sonore, ce qui provoque la réticence de beaucoup lorsque des projets d’implantation ont lieu autour de leur habitation. 

 

Mais en France, il existe des réglementations au sujet des émissions sonores des éoliennes. De ce fait, le gouvernement a défini une distance minimale d’implantation et un niveau ambiant maximum : minimum 500 mètres de toute habitation, et maximum 35 décibels ambiants. Grâce à ces directives, une éolienne émet moins de bruit qu’une conversation à voix basse (pour les personnes se trouvant au-delà des 500 mètres définis). 

Echelle bruit éolienne décibels

Source : ADEME

A noter également qu’il existe de plus en plus de parcs éoliens en mer, ce qui supprime les contraintes de bruit.

 

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