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La tendance marche du charbon – juillet 2024

Comme sur le prix de l’électricité et du gaz naturel, le prix du charbon est dans une période d’accalmie.

 

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Quel est le prix de la tonne de charbon en juillet 2024 ?

Les contrats à terme sur le charbon de Newcastle se maintiennent autour de 135 dollars la tonne, alors que la Chine poursuit ses objectifs climatiques et adopte des normes internationales de carbone plus strictes. En mai, la part du charbon dans la production électrique chinoise a atteint un creux historique de 53 %, contre 60 % l’année précédente, grâce à la croissance des énergies renouvelables. Par ailleurs, aucun projet de production d’acier à base de charbon n’a été approuvé par la Chine au cours du premier semestre, une première depuis l’annonce de ses objectifs de neutralité carbone en 2020.

À l’inverse, aux États-Unis, la production d’électricité à partir de charbon devrait augmenter cette année et en 2025, par rapport aux niveaux de 2023, en raison des prix élevés du gaz naturel.

Cours de la tonne de charbon (USD) 2024

Les énergies renouvelables dépasseront le charbon en 2025

Selon un rapport de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), les énergies renouvelables devraient surpasser le charbon dans la production mondiale d’électricité d’ici 2025. Cette transition est principalement due à la croissance rapide de l’énergie solaire et éolienne. Le photovoltaïque, en particulier, devrait connaître une expansion significative, représentant 60% des nouvelles capacités électriques renouvelables installées. Par ailleurs, l’hydroélectricité continuera de jouer un rôle crucial. La part des énergies renouvelables dans le mix énergétique mondial pourrait atteindre 33% en 2025, surpassant ainsi le charbon, qui a dominé depuis les années 1950​.

L’Allemagne ferme 15 centrales à charbon

L’Allemagne a récemment fermé quinze centrales à charbon pour progresser vers la neutralité climatique. Le ministre de l’Économie a indiqué que ces centrales n’étaient plus nécessaires ni économiquement viables. Malgré la crise énergétique due à la guerre en Ukraine, qui avait justifié leur maintien temporaire, la stabilisation des prix de l’énergie a permis cette fermeture. La part du charbon dans la production d’énergie a réduit, passant de 33,2 % en 2022 à 26,1 % en 2023, grâce au développement des énergies renouvelables. Cette décision souligne l’avancement de l’Allemagne dans sa transition énergétique.

Sur le marché financier, le prix du charbon était de 117,24 €/t début avril, avec une baisse minime de 0,02 % depuis le début du mois.

Rétrospectives des évolutions du marché du charbon

Explosion des prix du charbon sur les marchés Internationaux

En 2022, les prix du charbon à l’importation ont connu une hausse sans précédent. Le charbon-vapeur a vu son prix bondir dès février, atteignant un sommet record de 384 $/tonne en juillet, avant de redescendre à 243 $ (230 €) en décembre. Cette augmentation spectaculaire, de +142 % par rapport à 2021, est principalement due à la crise énergétique mondiale exacerbée par la guerre en Ukraine. Le charbon à coke, dont le prix moyen a atteint 70 €/MWh, a également subi une forte hausse de +92 % sur un an, et de +74 % par rapport à 2019. Ces augmentations marquent une rupture avec les niveaux pré-crise sanitaire.

Impact de la Crise Énergétique sur les Consommateurs

Pour les consommateurs, les prix du charbon ont atteint des niveaux record. Les cokeries et les industries sidérurgiques ont payé en moyenne 40 €/MWh pour le charbon primaire, soit une hausse de 135 % sur un an. Les producteurs d’électricité ont payé 37 €/MWh en moyenne, influencés par les prix élevés du gaz et du pétrole. Les autres secteurs, tels que l’industrie, le résidentiel et le tertiaire, ont vu leurs coûts augmenter respectivement à 39 €/MWh pour le charbon primaire et 60 €/MWh pour le charbon dérivé, marquant des hausses de +82 % et +51 % sur un an, avec des augmentations de +104 % et +46 % par rapport à 2019.

 

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Quel est le contexte de l’énergie au premier semestre 2024 ?

 

Une COP 27 avec un bilan très contrasté 

Après deux semaines de discussions, la COP 27 se termine avec un bilan décevant pour l’environnement. En effet, la seule avancée notable de cette nouvelle COP est l’accord de principe pour la création d’un fond qui servira à financer les dégâts liés au réchauffement climatique subis par les pays particulièrement vulnérables. 

Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU, a conscience que cette COP 27 est décevante en termes de mesure concrète pour réduire les effets des GES :

« Nous devons drastiquement réduire les émissions maintenant et c’est une question à laquelle cette COP n’a pas répondu ». « Cette COP a fait un pas important vers la justice. Je salue la décision d’établir un fonds pour les pertes et dommages et de le rendre opérationnel dans un futur proche. Ce ne sera clairement pas assez, mais c’est un signal politique tout à fait nécessaire pour reconstruire une confiance brisée« 

Agnès Pannier-Runacher, ministre française de la transition énergétique, rejoint l’avis du secrétaire général de l’ONU :

« Aucune avancée n’a été obtenue sur la nécessité de faire des efforts supplémentaires de réduction des gaz à effet de serre et sur la sortie des énergies fossiles. C’est une vraie déception ». Néanmoins, il « répond aux attentes des pays les plus vulnérables avec une avancée forte: la création de nouveaux outils de financement pour les pertes et dommages liées aux catastrophes climatiques ».

Le G7 qui vient renforcer les engagements de la COP 27

Le G7 a renforcé fin avril son engagement envers les politiques climatiques, notamment en soutenant le développement et l’expansion des marchés du carbone internationaux. Cela renforce les actions prises lors de la COP 27. Cela inclut le soutien à l’opérationnalisation de l’Article 6 de l’Accord de Paris, qui facilite les approches coopératives et les mécanismes de marché pour réduire les émissions de gaz à effet de serre à l’échelle globale. Ces actions ont pour but d’accélérer la transition vers une économie à faible empreinte carbone, et soulignent ainsi l’importance cruciale de la collaboration internationale pour atteindre les objectifs climatiques mondiaux.

 

L’Union Européenne avance sur le REPowerEU

L’Union Européenne poursuit son travail dans la construction stratégique autour de la sortie des énergies fossiles. Plusieurs mesures ont été listé à court terme :

  • Achats communs de gaz, de GNL et d’hydrogène par l’intermédiaire de la plateforme énergétique de l’UE pour tous les États membres qui souhaitent y participer, ainsi que pour l’Ukraine, la Moldavie, la Géorgie et les Balkans occidentaux ;
  • Nouveaux partenariats énergétiques avec des fournisseurs fiables, y compris la coopération future en matière d’énergies renouvelables et de gaz à faible teneur en carbone ;
  • Déploiement rapide de projets photovoltaïques et éoliens combiné au déploiement de l’hydrogène renouvelable afin de réduire de 50 milliards de m³ environ les importations de gaz ;
  • Augmentation de la production de biométhane afin de réduire de 17 milliards de m³ les importations de gaz ;
  • Approbation des premiers projets dans le domaine de l’hydrogène à l’échelle de l’UE d’ici l’été ;
  • Une communication de l’UE sur les économies d’énergie contenant des recommandations sur la manière dont les citoyens et les entreprises peuvent réduire d’environ 13 milliards de m³ les importations de gaz ;
  • Remplissage des installations de stockage de gaz jusqu’à 80 % de leur capacité d’ici au 1er novembre 2022 ;
  • Plans de coordination de l’UE en matière de réduction de la demande en cas de rupture de l’approvisionnement en gaz.

Puis, d’autres mesures doivent être atteintes d’ici 2027 :

  • Nouveaux plans REPowerEU nationaux au titre du Fonds pour la reprise et la résilience modifié — pour soutenir les investissements et les réformes pour un montant de 300 milliards d’euros ;
  • Stimuler la décarbonation industrielle grâce à des projets bénéficiant de financements anticipés pour un montant de 3 milliards d’euros au titre du Fonds pour l’innovation ;
  • Nouvelle législation et recommandations concernant l’accélération de l’octroi de permis pour les projets liés aux énergies renouvelables en particulier dans des «zones propices au déploiement des énergies renouvelables» spécifiques présentant des risques faibles pour l’environnement ;
  • Investissements dans un réseau intégré et adapté d’infrastructures gazières et électriques ;
  • Ambition accrue en matière d’économies d’énergie en relevant l’objectif d’efficacité énergétique à l’échelle de l’UE de 9 % à 13 % à l’horizon 2030 ;
  • Faire passer de 40 % à 45 % l’objectif de l’UE à l’horizon 2030 en matière d’énergies renouvelables ;
  • Nouvelles propositions de l’UE visant à garantir l’accès de l’industrie aux matières premières critiques ;
  • Mesures réglementaires visant à accroître l’efficacité énergétique dans le secteur des transports ;
  • Une initiative «Accélérateur Hydrogène» pour porter la capacité de fabrication d’électrolyseurs à 17,5 GW d’ici 2025 afin d’alimenter l’industrie de l’UE avec une production domestique de 10 millions de tonnes d’hydrogène renouvelable ;
  • Un cadre réglementaire moderne pour l’hydrogène.

Source : commission.europa.eu