Face au conflit entre l’Ukraine et la Russie, l’Europe cherche des solutions viables pour devenir plus autonome en énergie. Pour cela, elle souhaite miser sur plusieurs thématiques. L’UE veut agir à la fois au niveau de la demande de gaz naturel et sur la production en elle-même. A la mi-mars, la commission européenne a produit un rapport mettant en évidence une stratégie de compensation ambitieuse. Cette stratégie se base sur les énergies renouvelables, le changement des comportements de consommation, et une diversification des approvisionnements en gaz naturel.
Dans cet article, nous allons faire un tour d’horizon des principales solutions retenues par la commission européenne pour compenser les volumes de gaz russe.
Quels volumes de gaz naturel russe sont consommés par l’Europe en 2022 ?
En 2020, l’Europe a consommé au total 394 milliards de mètres cubes de gaz naturel. Parmi ce volume de gaz naturel consommé, la Russie a approvisionné l’Europe à hauteur de 142 milliards de mètres cubes de gaz. Selon les pays européens, la consommation de gaz naturel est disparate. Par exemple, l’Allemagne, qui a souhaité sortir du nucléaire, a un mix énergétique constitué de 26% de gaz naturel (80 milliards de mètres cubes), dont 65% en provenance de Russie. La Belgique est également concernée par cette importance du gaz, pour les mêmes motifs. A titre de comparaison, la France a importé la même année 46 milliards de mètres cubes de gaz naturel, dont seulement 16% provenaient de Russie.
Cette différence s’explique par une diversification plus importante de la France dans sa production d’électricité, et dans ses volumes de gaz naturel importés. En effet, le principal fournisseur de gaz naturel est la Norvège (36% des volumes importés), devant :
- la Russie (17%) ;
- les Pays-bas (8,3%) ;
- l’Algérie (7,8%) ;
- le Nigéria (7,3%) ;
- les Etats-Unis (2,4%)…
La crise géopolitique russo-ukrainienne demande à l’Europe de trouver des solutions à court et long terme pour compenser la potentielle perte en volume d’approvisionnement du gaz venant de Russie. Pour cela, la commission européenne a proposé un plan pour l’année 2022 et les années à venir.
Comment la commission européenne souhaite compenser les volumes de gaz russe ?
Dans son rapport, la commission européenne a indiqué vouloir réduire de 100 milliards de mètres cubes les importations en gaz russe en 2022. Pour cela, elle a proposé plusieurs solutions alternatives pour compenser cette baisse des volumes de gaz.
Ainsi, comme le montre le graphique ci-dessus, la commission européenne mise en premier lieu sur le GNL, à hauteur de 50 milliards de mètres cubes. Pour se faire, des demandes auprès des Etats-Unis, de l’Australie ou encore du Qatar sont en cours d’étude.
Le gaz naturel liquéfié (GNL) : Fer de lance du déplacement des volumes de gaz russe
Cette augmentation des livraisons de GNL en Europe soulève plusieurs questions, notamment en termes logistiques. En effet, l’Europe possède actuellement 19 terminaux méthaniers, capables de regazéifier le GNL livré par bateau. La France en possède 4 :
- Fos-Tonkin ;
- Fos-Cavaou ;
- Montoir-de-Bretagne ;
- Loon-Plage.
Avec ces 4 terminaux, la France a une capacité de regazéification de 36,75 milliards de m3/an.
Malheureusement, le nombre de terminaux de regazéification présents en Europe, et ses capacités d’accueil sont trop limitées pour accueillir facilement davantage de GNL. Deux problèmes majeurs se posent :
- les volumes de traitement des terminaux de méthanisation ;
- les capacités de volumes supplémentaires pouvant être produits et livrés par les principaux producteurs de GNL (Etats-Unis, Australie, Qatar).
Pour le premier problème, l’Allemagne a notamment annoncé à la mi-mars vouloir accélérer la construction de deux nouveaux terminaux de regazéification. De plus, le pays a conclu un contrat avec le Qatar pour assurer des volumes de livraison à long terme.
En marge de ces contrats pour diversifier la livraison de GNL, la Belgique a annoncé un allongement de l’exploitation de certaines centrales nucléaires censées mettre fin à leur activité fin 2022 (Doel 4, Tihange 3).
Le second problème est la capacité à court terme des producteurs de GNL à augmenter leurs volumes de production. Sur cette thématique, le Qatar annonce vouloir augmenter de 50% ses volumes de production de GNL d’ici 2027.
Néanmoins, à lui seul, le GNL n’est pas en mesure de compléter la totalité des volumes de gaz russe. La commission européenne en a bien conscience et propose de nombreuses alternatives pour compléter ces volumes. La seconde option regroupe l’éolien et le solaire.
L’éolien et le solaire : deuxième mesure pour compenser les volumes de gaz russe
L’Union Européenne souhaite accélérer la production d’énergies à partir de l’éolien et du solaire, pour éviter l’usage des centrales à gaz pour produire de l’électricité. Actuellement, les centrales à gaz produisent près de 20% de l’électricité en Europe. Parmi les 27 pays, le recours au gaz est très disparate, comme nous l’avons vu plus haut.
Ainsi, l’Europe veut très nettement miser sur l’accélération des installations de moyens de production d’énergies renouvelables sur tout le territoire. Cette accélération doit permettre de compenser l’usage en Europe de 22,5 milliards de mètres cubes de gaz naturel. Cela vient conforter, en France, les projets en cours de discussion sur les côtes méditerranéennes et au large de la Bretagne et de la Normandie.
Actuellement, les ENR représentent plus de 21% du mix énergétique français dans la production d’électricité. Avec cette proposition de la part de la commission européenne, ce chiffre pourrait augmenter très rapidement dans les prochains mois et années à venir.
En plus de cette promotion autour des ENR, la position de certains pays sur les centrales nucléaires pourraient être revues. C’est déjà le cas de la Belgique. Le pays a annoncé à la mi-mars un allongement de l’exploitation de certaines centrales nucléaires (Doel 4, Tihange 3). D’autres pays, comme l’Allemagne, pourraient suivre en cas de prolongement de la crise en Ukraine.
La réduction de la consommation énergétique : Troisième point d’une stratégie d’équilibrage du marché gazier
La baisse des volumes de gaz russe et l’autonomisation énergétique de l’Europe vont entraîner des perturbations sur la demande. En effet, la hausse des prix sur le marché du gaz naturel, mais aussi sur le marché du pétrole, devrait réduire les niveaux de demande énergétique. Pour aider la population française à faire face, le gouvernement propose des aides financières supplémentaires.
Par exemple, à partir du 15 avril, une augmentation de l’aide pour le remplacement des chaudières à énergie fossile (gaz, fioul) va être instaurée. De plus, des aides pour accélérer l’installation de pompes à chaleur sont d’ores et déjà proposées aux particuliers et professionnels, dans le cadre des CEE.
Ces actions suivent aux actions enclenchées par RTE depuis quelques années. Le gestionnaire de réseau promeut la sobriété énergétique et agit dans l’optimisation des consommations énergétiques des entreprises et particuliers. On peut citer en exemple la mise en place des compteurs Linky, permettant d’agir en faveur de la sobriété énergétique.
De plus, si l’Europe n’arrive pas à diversifier suffisamment les approvisionnements gaziers, des systèmes de quotas auprès des consommateurs professionnels les plus importants pourraient être mis en place. Dans ce cas, les niveaux de croissance en France et dans le monde pourraient être revus à la baisse.
La production de gaz par biométhane : un développement rapide de la filière de méthanisation pour devenir autonome en production gazière
En 2019, la filière de la production d’électricité à partir de la méthanisation avait réalisé un tiers de son objectif de hausse de la production d’électricité renouvelable. Don son côté, l’injection au biogaz injecté dans les réseaux avait réalisé 9% de ses objectifs.
Néanmoins, en 2020, le secteur des bioénergies (dont la méthanisation fait partie) représentait seulement 1,9% du mix énergétique français dans la production d’électricité. Pour le gaz naturel consommé en France, ce pourcentage est de seulement 1%. Avec la crise en Ukraine, l’Europe et la France vont accroître leurs efforts dans l’accélération de la filière de méthanisation. L’objectif est de devenir plus autonome dans la production et la consommation de gaz naturel.
Pour illustrer cette volonté, Paprec débute la construction, fin mars 2022, d’une usine de méthanisation en Ile-de-France. L’objectif est de traiter 50 000 tonnes de déchets organiques, pendant une durée de 19 ans. Ce projet a un coût estimé à 52 millions d’euros.
D’autres structures comme celles-ci pourraient voir le jour en France et en Europe.
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