Au sein de l’Union Européenne, on constate une demande de gaz naturel très différente entre les pays, avec des usages variés et avec des méthodes de production et d’approvisionnement bien distinctes.
Qu’appelle-t-on le gaz naturel et est-il renouvelable ?
Le gaz naturel est un type de gaz utilisé dans plusieurs situations de la vie quotidienne (chauffer le logement, produire de l’électricité…). Il est prôné pour sa qualité d’enrichissement et sa stabilité. Au même titre que le butane, le propane, le charbon ou encore le pétrole, le gaz naturel est une énergie fossile.
Son appellation “naturel” vient de sa présence naturelle dans l’environnement. Ce gaz est composé en majorité de méthane, résultat d’une décomposition de plusieurs millions d’années de matières organiques dans des conditions bien précises. En effet, pour obtenir du gaz naturel, il existe deux possibilités :
- L’association d’une température élevée (entre 50 et 120 degrés) et d’une pression exercée importante et constante sur la matière ;
- La fermentation de bactéries contenues dans la matière organique ;
Dans la même logique, une troisième solution apparaît peu à peu en France, la méthanisation. Ce mode de production de biogaz permet, à partir de matières organiques (déchets alimentaires, effluents d’élevage…), de produire du méthane et des engrais naturels pour la fertilisation des sols. Entre 2009 et aujourd’hui, la production d’électricité à partir de la méthanisation est passée de 689 TWh à près de 2600 TWh, soit une multiplication par 2,7. Cette troisième méthode de production de gaz naturel complète la stratégie d’acheminement de la France de cette source d’énergie.
D’où vient le gaz naturel consommé en France ?
Dans le monde, il existe plusieurs catégories de gisement, classées selon la difficulté d’accès au gaz naturel et son potentiel d’exploitation.
En premier, on retrouve les réserves prouvées de gaz naturel, indiquant l’existence d’une quantité définie de gaz naturel, et dont les chances d’exploitation et de rentabilisation sont d’au moins 90%.
La seconde catégorie de gisement est intitulée les réserves probables. Cette catégorie met en évidence une incertitude, soit sur la localisation, soit sur la volumétrie. Pour les gisements localisés et identifiés, ils ont une probabilité d’exploitation économique d’environ 50%. Enfin, la dernière catégorie de gisement concerne les réserves possibles, avec une chance d’exploitation estimée à 10%.
Chaque année, les volumes de gaz des pays sont calculés. Ce processus prend en compte les volumes exploités durant l’année, les volumes découverts sur la période et la correction éventuelle des estimations de volume des réserves.
Les principaux gisements de gaz naturel prouvés sont répartis dans 3 régions du monde :
- La Russie, avec 34,1 trillions de mètres cubes ;
- L’Iran, avec 32,3 trillions de mètres cubes ;
- Le Qatar, avec 25,9 trillions de mètres cubes.
On retrouve ensuite le Turkménistan (13,6), les Etats-Unis (8,3), l’Arabie saoudite (7,5), le Venezuela (6,1), les Emirats Arabes Unis (5,9), le Nigéria (4,9) et l’Algérie (4,3).
En ce qui concerne la France, les volumes sont estimés à 8 millions de mètres cubes. Pour répondre à la demande, le pays doit ainsi recourir à des importations. Ainsi, en 2020, les principaux fournisseurs de gaz naturel de la France sont :
- La Norvège (36%) ;
- La Russie (17%) ;
- L’Algérie (8%) ;
- Les Pays-Bas (8%) ;
- Le Nigéria (7%) ;
- Le Qatar (2%).
Avec le contexte géopolitique issu de la crise Russo-Ukrainienne, le bouquet gazier de la France et de l’Europe est fortement impacté. Les volumes russes doivent être déplacés sur d’autres pays producteurs, et d’autres énergies.
Dans le cas de la diversification des livraisons de gaz naturel, l’Europe et les Etats-Unis ont convenu un accord pour la livraison de 50 milliards de mètres cubes supplémentaires par an, au moins jusqu’en 2030. Ce volume supplémentaire de livraison doit permettre de compenser un tiers des volumes de gaz initialement livrés par la Russie. Le GNL est l’une des principales méthodes de transport du gaz naturel dans le monde.
Comment est transporté le gaz naturel dans le monde ?
Il existe deux types de transport de gaz naturel : les gazoducs et les méthaniers.
Les gazoducs
Le premier moyen de transport du gaz naturel est le gazoduc, des canalisations étanches capables de transporter sous pression ce type d’hydrocarbure. La pression (entre 16 et 100 bars) permet au gaz naturel de réduire son volume et d’accroître sa vitesse de transport, jusqu’à 40 km/h. Pour maintenir cette pression tout au long du transport, des stations de compression sont réparties tous les 100 à 200 kilomètres.
Le maintien de cette pression entraîne des risques et potentiellement des dégradations des installations. Pour assurer le maintien en bon état et détecter rapidement d’éventuelles fuites, des systèmes de sécurité sont installés sur les canalisations. En effet, les fuites sont à éviter car le méthane, principal composant du gaz naturel, est un important gaz à effet de serre.
Au-delà des risques de dégradations naturelles des installations, les gazoducs sont des installations sensibles, en ce qui concerne les relations géopolitiques. Ces gazoducs peuvent parcourir des centaines de kilomètres, sur terre, en souterrain ou même sous la mer, et traverser des régions sensibles. Ainsi, ces installations peuvent être accaparées et/ou attaquées, pour faire pression sur la politique d’un pays/région.
Le Nord Stream 2 fait partie des gazoducs concernés par ces questions politiques. Ce projet devait initialement relier la Russie à l’Europe par l’Allemagne, en passant par la mer Baltique. Avec la crise en Ukraine début 2022, la mise en service de ce gazoduc a été annulée, malgré sa construction terminée.
Pour compenser cette dépendance terrestre, une autre solution existe : le GNL
Le GNL
Le GNL, pour Gaz Naturel Liquéfié, est transporté sous forme liquide par bateau. Pour être transformé à l’état liquide, le gaz naturel est refroidi à -160 degrés. Cette température permet de condenser suffisamment le gaz naturel pour permettre un transport maritime. Ce moyen de transport permet de s'affranchir des coûts de construction de gazoducs, des relations géopolitiques ou de la distance.
Dans le détail, le gaz naturel suit une préparation spécifique permettant son transport en toute sécurité :
- l’épuration, pour extraire le CO2 et autres soufres présents dans le gaz, pouvant endommager les installations de liquéfaction ;
- la déshydratation, pour éliminer les molécules d’hydrogène et conserver uniquement le méthane ;
- le prérefroidissement : un premier refroidissement autour de -30 degrés est opéré, et il s’en suit plusieurs distillations pour séparer le butane et propane du méthane ;
- la liquéfaction : cette dernière permet d’obtenir un gaz naturel liquéfié à -160 degrés, suite à plusieurs étapes de refroidissement et de compression.
Une fois le GNL prêt, il est stocké dans de grands réservoirs isothermes pour le maintenir à l’état liquéfié. Ces réservoirs ont une capacité de stockage comprise entre 65000 et 150 000 M3 de GNL. Pour information, 1 m3 de GNL équivaut à 600 m3 de gaz naturel. Ce refroidissement du gaz naturel permet ainsi de transporter une grande quantité d’énergie, dans un espace de stockage très réduit.
Une fois le trajet en bateau ou par gazoduc effectué, le gaz naturel est injecté dans le réseau de gaz naturel de la France.
Quel gaz retrouve-t-on dans le réseau d’acheminement ?
Selon le lieu de production, l’injection sur le réseau de gaz naturel varie. Pour le GNL, il est nécessaire d’avoir des terminaux de méthanisation. Ces terminaux permettent de réceptionner les volumes, les réchauffer à zéro degré, pour ensuite les injecter dans le réseau. On compte actuellement en Europe 13 terminaux de regazéification, dont 4 en France :
- 1 à Dunkerque ;
- 1 à Montoir de Bretagne ;
- 2 à Fos-sur-Mer.
Pour la production méthanière ou l’acheminement par gazoduc, la connexion au réseau est directe.
Ainsi, le gaz injecté sur le réseau provient de multiples sources de production, axées sur la préservation de l’environnement ou plus classiques. Finalement, les consommateurs consomment le même gaz naturel. Seules les conditions contractuelles et prestations offertes par le fournisseur de gaz naturel varient. Certains fournisseurs proposent ainsi le soutien aux producteurs de gaz naturel respectueux de l’environnement.
Comment optimiser l’usage du gaz naturel et le coût pour votre activité ?
Le cours du marché du gaz naturel fluctue en fonction des niveaux de demande, par rapport à la capacité de production et d’approvisionnement. L’Europe importe une grande majorité de ses volumes de gaz consommé à l’année. Par exemple, en 2020, 142 milliards de mètres cubes de gaz naturel provenaient uniquement de la Russie.
Ainsi, selon l’état du marché, les prix du gaz naturel varient dans de grandes proportions. Pour se détacher de ces aléas, l’Europe stocke une partie de sa demande. Par exemple, la France a une capacité de stockage en gaz naturel de 130 TWh, l’équivalent de 30% de la demande annuelle.
En plus de ce stockage des pays, d’autres actions au niveau de votre entreprise permettent de maîtriser à long terme le budget énergétique de son entreprise. Parmi ces actions, on retrouve :
- le courtage en énergie ;
- l’optimisation fiscale de sa facture énergétique ;
- le financement de travaux d’économies d’énergie par les CEE ;
- la veille de marché, pour détecter des opportunités de marché…
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